Police | | 24/06/2019
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Boissy-Saint-Léger : policiers, ils ne veulent plus sacrifier leur vie privée

Boissy-Saint-Léger : policiers, ils ne veulent plus sacrifier leur vie privée © Fb

Plusieurs dizaines de policiers étaient rassemblés ce vendredi devant le commissariat de Boissy-Saint-Léger à l’appel du syndicat SGP Police FO pour réclamer des cycles de travail moins éprouvants alors que la préfecture de police s’apprêterait à expérimenter des vacations de 12h08 pour les agents sur la voie publique.

Ils n’ont pas choisi le lieu du rassemblement par hasard ! Dans la plupart des commissariats de l’agglomération parisienne, les agents de police qui exercent leurs missions sur la voie publique observent le rythme en «4/2», soit une succession de quatre jours de travail de 8h10 en moyenne, puis deux jours de repos. «Quand je souhaitais une bonne nuit à mon fils le dimanche, je savais que je ne le reverrai que le mercredi», se remémore un policier de Boissy-Saint-Léger pour qui ça n’est plus qu’un mauvais souvenir. En effet, depuis trois ans, son commissariat est le lieu d’expérimentation, dans le ressort de la préfecture de police de Paris d’un cycle alternatif surnommé la «vacation forte». «En moyenne les journées font 9h30 mais nous avons un week-end toutes les deux semaines, même chose pour le mercredi. Cela permet de passer davantage de temps à la maison pour s’occuper de sa famille», poursuit-il. Le régime particulier de la quarantaine d’agents de la voie publique de Boissy-Saint-Léger fait beaucoup d’envieux et, selon le syndicat SGP Police FO, il est le commissariat le plus demandé lors des périodes de mutation ou des sorties d’école. «A ce rythme de travail particulier, il faut évidemment rajouter l’environnement spécifique de la circonscription avec ses grandes étendues vertes, ça me change de mon ancienne affectation à Villeneuve-Saint-Georges», reconnaît un autre agent.

Pourtant, la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) serait en train d’étudier un autre scénario pour faire évoluer les rythmes de travail de ses agents et préparerait l’expérimentation d’un nouveau cycle pour les agents de la voie publique, comme c’est déjà le cas pour la salle de commandement à Créteil. «Nous faisons des journées de 12h08 ! Nous sommes assis devant quatre écrans d’ordinateurs et gérons les équipages de police à distance. Il faut rester concentré non-stop alors nous accumulons beaucoup de fatigue nerveuse, des raideurs dans le cou à force d’être sur le qui-vive, et les missions s’enchaînent. Quand je vois les difficultés que nous éprouvons à nos postes de travail avec ce nouveau rythme, je n’imagine pas ce que cela va donner avec mes collègues intervenant sur la voie publique. C’est inadapté», assure cet agent de la salle de commandement, qui regrette même le rythme en «4/2» pourtant décrié.

Pour Grégory Bouvier, le délégué départemental du syndicat SGP Police Fo, qui a fait de la «vacation forte», son cheval de bataille, il n’y a pas un moment plus mauvais pour lancer l’expérimentation du cycle «12h08». «Notre hiérarchie nous assure qu’elle veut endiguer le malaise policier. La note de la DGPN contre les suicides, qui touchent notre profession, encourage la promotion de moments de convivialité, mais ça n’aura aucun effet si l’on ne fait pas quelque chose pour les rythmes de travail. Et voilà que la préfecture de police s’apprête à nous imposer un tel projet après des mois de manifestations de gilets jaunes. Qu’ils sondent les collègues ! Qu’ils fassent enfin le bilan de l’expérimentation de Boissy-Saint-Léger !»

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