Dans un rapport de près de 300 pages rendu public le 29 juillet, la commission chargée de l’enquête publique sur le téléphérique urbain Câble A – Téléval, a donné un avis favorable à ce projet unique en Île-de-France.
Plus d’un millier d’observations très majoritairement favorables au projet, ont été formulées dans le cadre de cette enquête qui s’était déroulée du 25 mars au 11 mai dernier. Ce moyen de transport inédit dans l’agglomération parisienne doit relier le plateau de Villeneuve-Saint-Georges, Valenton et Limeil-Brévannes à Créteil Pointe-du-Lac. Une solution pour désenclaver ces quartiers denses et enclavés situés dans le sud du Val-de-Marne.
La commission a relevé le «consensus fort» des collectivités concernées autour de ce projet évoqué depuis 2008. «En survolant les obstacles au sol, ce mode de transport permet de s’affranchir des difficultés d’insertion propre à ce secteur, et s’intègre ainsi dans une dynamique générale d’amélioration du cadre de vie des habitants et des riverains de ce secteur du Val-de-Marne». Les conclusions du rapport relèvent la forte densité de cette zone géographique dopée par des projets urbains et de logements mais déficitaire en emploi, accroissant à terme les besoins en matière d’offre de transport. En matière financière, le budget prévisionnel évalué à 132 millions d’euros par Île-de-France Mobilités est jugé «sensiblement inférieur à celui des solutions alternatives (tramway, bus en site propre)». Par ailleurs, si la commission considéré que le projet aurait un impact réduit sur l’environnement, elle a reconnu que certains riverains pourraient être gênés par les nuisances générées. «Compte tenu des éléments qui précèdent et de l’engagement du maître d’ouvrage à réaliser des mesures compensatoires crédibles afin d’éviter ou de réduire la portée de tous les impacts négatifs du projet, l’analyse bilancielle atteste incontestablement de l’intérêt général, de l’utilité publique du projet et des impacts positifs qu’il aura sur les plans économiques, sociaux et environnementaux», conclut néanmoins la commission.
Deux réserves et quelques recommandations
Plusieurs réserves ont néanmoins été émises. La commission suggère d’une part d’imposer dans le cahier des charges de conception des cabines l’occultation de la vision vers le bas, de manière à éviter au maximum la co-visibilité lors des passages proches des habitations. Elle invite d’autre part Île-de-France Mobilité à prévoir un câble gaîné et des mesures de suivi acoustique sur plusieurs années avec des actions correctives immédiates. Au-delà des réserves, les membres de la commission d’enquête ont fait plusieurs recommandations au porteur de projet comme la mise en place d’un dispositif de sécurité pour éviter les chutes de câble, la réalisation de stations fermées lorsque les seuils maximaux de normes acoustiques sont dépassés près des habitations, la reconfiguration des lignes de bus pour une meilleure complémentarité avec le Téléval ou encore la mise en accessibilité de toute l’infrastructure.
Pendant ces 48 jours d’enquête publique, près de 1074 contributions ont été déposées par des collectivités, des collectifs ou associations mais surtout par des particuliers. Selon le décompte effectué par les commissaires, 75,3 % des contributions étaient en faveur du projet contre 24,7% d’avis critiques ou opposé au Téléval. Limeil-Brévannes s’est particulièrement distinguée en représentant à elle seule la moitié des observations émises. Dans toutes les villes du plateau, les contributions se sont essentiellement révélées positives pour le téléphérique. A Créteil en revanche, seulement 19,9% des observations prenaient la défense du projet. Les réserves ont principalement porté sur la justification du projet et la recherche d’alternative, les nuisances liées à l’exploitation du téléphérique ainsi que sur le tracé du Téléval.
Reste à boucler le financement
Ces conclusions ont, sans surprise, généré un vif soulagement du côté des collectivités (Conseil départemental, villes de Limeil-Brévannes, Villeneuve-Saint-Georges et Valenton), association (FNAUT Île-de-France) ou du collectif «Vite le Téléval !» favorables au projet, lesquels s’en sont réjouis haut et fort et attendent désormais la suite de ce projet né il y a déjà 11 ans. La prochaine étape est la déclaration d’utilité publique par le préfet, laquelle permettra l’acquisition des parcelles avant le démarrage des travaux.
De son côté l’association des Sarrazins Sud de Créteil voit dans les réserves formulées par la commission d’enquête la reconnaissance des effets nuisibles de ce mode de transport pour les riverains. «Malgré cela, nous sommes déçus que le projet ait recueilli cet avis positif. Nous avons sollicité une rencontre avec le Préfet. Nous pourrions faire un recours contre la future déclaration d’utilité publique», prévient Mathieu Beau, secrétaire de l’association.
Reste aussi à boucler le financement des 132 millions d’euros nécessaires à ce projet. Seules les études préliminaires (3 millions d’euros) ont été précisément budgétées, prises en charge à 70% par la Région Ile-de-France (2,1M€) et à 30% par le Conseil Départemental du Val-de-Marne (0,9M€). Le financement de la suite du projet est inscrit dans le CPER 2015-2020 mais reste à préciser et confirmer. Dans son avis rendu à l’unanimité des élus, le Conseil départemental a demandé d’isoler le coût de l’infrastructure de celui du matériel roulant. Si tout se passe bien, la première cabine prendra son envol en 2022.
En avant !
Voilà de l’argent bien investi. Une fois n’est pas coutume.
Lamentable plus de 10 ans de procédure etcele-ci ne sont pas encore terminées; Il y a quelque chose qui ne tourne pas pas rond dans notre pays.
Pourquoi autant de temps?
Combien compte au contribuable ces procédures interminables?
Sans oublier l’augmentation du cout prévisionnel au fil du temps;
La France se caractérise par une perte quasi totale de l’intérêt général, une glorification du droit de propriété et des possibilités de recours quasiment sans fin …
Il s’agit clairement d’un abus de droit, qui permet à de nombreux avocaillons de survivre (avec les divorces).
On en a une une dramatique illustration avec ce malheureux Vincent Lambert, que des illuminés ont torturé pendant une dizaine d’années (car absence de conscience ne signifie pas absence de souffrance).
Si Si une plus value immobiliere tkt pas va ……..
Cette enquête, comme beaucoup d’autres n’est qu’une masquarade du système: moins d’1% des enquêtes rendent un avis défavorable.
Les commissaires enquêteurs sont comme les élus: présents pour la gamelle…
Le rapport ne répond pas à la majorité des questions défavorables au projet, c’est une langue de bois incroyable.
pauvre France!
Plutôt une bonne nouvelle pour les habitants enclavés, une mauvaise pour ceux qui voulaient faire une plus-value à la revente de leur appartement et un gros doute quant au coût réel de cette réalisation.
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