Vendredi dernier, un courrier de la Préfecture du Val-de-Marne est venu doucher les espoirs des habitants de la partie campinoise de Polangis, un quartier des bords de Marne, qui militent pour un rattachement à Joinville-le-Pont.
Après sept ans d’existence de leur association Réunissons Polangis et de nombreuses démarches pour obtenir gain de cause, le ministère de l’Intérieur, sur avis défavorable du préfet, a décidé d’interrompre le processus, notamment pour préserver le découpage électoral.
Face au refus initial de la préfecture du Val-de-Marne d’entamer la procédure de concertation après une première pétition, ils avaient obtenu de la justice administrative l’organisation d’une enquête publique en novembre 2016, puis la constitution d’une commission consultative d’habitants – suite à un vote officiel – qui a rendu un avis favorable au détachement du quartier le 3 juillet 2018. Le conseil municipal de Joinville-le-Pont s’est également exprimé en faveur de ce rattachement, contrairement à celui de Champigny-sur-Marne, unanimement contre, ainsi qu’au conseil départemental.
Comme les deux communes n’appartenaient ni à la même circonscription législative, ni au même canton, le préfet a ensuite saisi le ministère de l’Intérieur, lui seul à même de décider de soumettre par décret devant le Conseil d’État une modification des limites territoriales. Dans son courrier adressé au président de l’association Réunissons Polangis, l’ancien préfet Laurent Prévost explique avoir donné un avis défavorable, anticipant un rejet du Conseil d’État. «Dans des dossiers de ce type, le Conseil d’État attache en effet une grande importance à l’existence d’un consensus local, qui fait défaut dans le cas présent». Le ministère de l’Intérieur a suivi l’avis du Préfet, décidant «de ne pas donner suite à la demande de rattachement du quartier de Polangis à Joinville-le-Pont».
Parmi les arguments avancés : l’écart démographique préexistant entre les deux cantons de Charenton-le-Pont (66 509 habitants) et de Champigny-sur-Marne I (50 409 habitants), qui se serait accru en cas de rattachement du quartier à Joinville-le-Pont. «Enfin, les problématiques avancées par les habitants du quartier, principalement scolaires, peuvent trouver des réponses relevant de la responsabilité des élus sans nécessiter une procédure aussi lourde qu’une modification des limites communales, et ce d’autant plus que les deux communes sont toutes deux rattachées au même établissement public territorial, Paris Est Marne et Bois, et que de nombreuses compétences sont désormais à ce niveau», conclut le préfet.
Réunissons Polangis prend acte et prépare la suite
Pour l’association Réunissons Polangis, ce refus a suscité surprise et déception. «Nous savions que de toute façon, à moins d’un an des élections municipales, le Conseil d’État ne se prononcerait pas donc nous avions pris notre mal en patience. Mais on nous a barré la route vers le Conseil d’État! Nous ne savions pas que le ministère avait cette possibilité là. Et puis il y a cette façon d’agir, brutalement, au cœur de l’été, comme pour nous prendre de court», réagit René Ragheboom, le président de l’association qui réunit près de 290 membres.
En ce début août toutefois, difficile de battre le rappel, de nombreux Polangeois étant partis en vacances. Le conseil d’administration de l’association s’est pourtant réuni en urgence pour réfléchir à une riposte. «Aujourd’hui, trois options s’offrent à nous. La première, c’est de dire “amen”, mais je ne pense pas que l’on s’oriente vers ce scénario. Ensuite, il nous reste le recours administratif devant la juridiction compétente. Nous l’avons déjà fait par le passé avec succès. Enfin, nous pourrions attendre les prochaines échéances électorales et faire le souhait qu’un consensus en faveur de la réunion de Polangis naisse entre Joinville et Champigny», espère le président de l’association tout en rappelant que l’association reste apolitique. Une assemblée générale doit être organisée à la rentrée pour définir la stratégie.
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(Article mis à jour le 20 août avec la position de l’association Réunissons Polangis)
8 septembre 2019 à 17 h 20 min | Signaler un abus
Je remarque que rien n’oblige à rattacher le quartier de Polangis-Champigny au canton de Charenton. Il pouvait tout-à-fait rester dans son canton d’origine en étant rattaché à la nouvelle commune. Ainsi, une petit quartier de Nogent fait bien partie du canton de Charenton.
Je remarque que rien n’oblige à rattacher le quartier de Polangis-Champigny au canton de Charenton. Il pouvait tout-à-fait rester dans son canton d’origine en étant rattaché à la nouvelle commune. Ainsi, une petit quartier de Nogent fait bien partie du canton de Charenton.
2 septembre 2019 à 12 h 04 min | Signaler un abus
On remarque bien que cette décision (préfet+ministre) a été rendue publique au plus creux de l’été, période habituelle pour les mauvais coups politiques que l’on essaie de faire passer en douce.
Que le (enfin, ex) préfet s’autorise en plus à penser à la place du Conseil d’État, pour recommander d’interdire de demander son avis au conseil d’État justement, ressemble à une confusion des genres.
En fait, si Polangis est une première en son genre, auquel cas il est difficile d’invoquer la jurisprudence, le non-dit de l’argumentation anti-migration est la crainte que cela donner des idées à d’autres …. si le Conseil d’État approuvait la migration de Polangis.
Autrement dit, les citoyens sont là pour subir des réformes et non les initier…
On remarque bien que cette décision (préfet+ministre) a été rendue publique au plus creux de l’été, période habituelle pour les mauvais coups politiques que l’on essaie de faire passer en douce.
Que le (enfin, ex) préfet s’autorise en plus à penser à la place du Conseil d’État, pour recommander d’interdire de demander son avis au conseil d’État justement, ressemble à une confusion des genres.
En fait, si Polangis est une première en son genre, auquel cas il est difficile d’invoquer la jurisprudence, le non-dit de l’argumentation anti-migration est la crainte que cela donner des idées à d’autres …. si le Conseil d’État approuvait la migration de Polangis.
Autrement dit, les citoyens sont là pour subir des réformes et non les initier…
22 août 2019 à 11 h 47 min | Signaler un abus
C’est quand même un beau cadeau que le Préfet a fait aux Polangeois rattachés à Champigny, pour remercier la Ministre de sa promotion. Ponce-Pilate n’avait pas fait mieux en son temps. Mais cette décision est fragile, car le Conseil d’Etat n’aime pas que l’on décide à sa place. Ce n’est pas un ministère bis, c’est la plus haute juridiction administrative. Un recours est toujours possible. La Ministre de la cohésion des territoires (bien nommée) et des relations avec les collectivités territoriales, fan des corridas, n’aura peut-être pas le dernier mot.
C’est quand même un beau cadeau que le Préfet a fait aux Polangeois rattachés à Champigny, pour remercier la Ministre de sa promotion. Ponce-Pilate n’avait pas fait mieux en son temps. Mais cette décision est fragile, car le Conseil d’Etat n’aime pas que l’on décide à sa place. Ce n’est pas un ministère bis, c’est la plus haute juridiction administrative. Un recours est toujours possible. La Ministre de la cohésion des territoires (bien nommée) et des relations avec les collectivités territoriales, fan des corridas, n’aura peut-être pas le dernier mot.
21 août 2019 à 23 h 58 min | Signaler un abus
Est-ce qu’un rattachement de l’autre partie de Polangis vers Champigny serait plus à même d’équilibrer les 2 cantons, levant ainsi un des arguments contre ?
Je n’ai pas de “carte” de Polangis…
Est-ce qu’un rattachement de l’autre partie de Polangis vers Champigny serait plus à même d’équilibrer les 2 cantons, levant ainsi un des arguments contre ?
Je n’ai pas de “carte” de Polangis…
8 août 2019 à 10 h 34 min | Signaler un abus
Apparemment, il serait bon de changer le nom de 94.citoyens en 94.prefecture.
Les citoyens de Polangis n’ont même pas été contactés pour cet article!
En tout cas, ils ne baissent pas les bras pour autant.
Apparemment, il serait bon de changer le nom de 94.citoyens en 94.prefecture.
Les citoyens de Polangis n’ont même pas été contactés pour cet article!
En tout cas, ils ne baissent pas les bras pour autant.
8 août 2019 à 11 h 44 min | Signaler un abus
Il y a déjà eu des articles reprenant les positions des une et des autres. Ici, 94citoyens ne fait que reprendre la position de la préfecture. Râler c’est bien, réfléchir c’est mieux.
Il y a déjà eu des articles reprenant les positions des une et des autres. Ici, 94citoyens ne fait que reprendre la position de la préfecture. Râler c’est bien, réfléchir c’est mieux.
8 août 2019 à 13 h 29 min | Signaler un abus
Constater n’est pas râler et c’est la réflexion qui incite à ne pas baisser les bras.
Constater n’est pas râler et c’est la réflexion qui incite à ne pas baisser les bras.
5 août 2019 à 19 h 19 min | Signaler un abus
Il est beau le nouveau monde !!!!
Il est beau le nouveau monde !!!!
5 août 2019 à 12 h 06 min | Signaler un abus
@cecile, “entre les deux cantons de Charenton-le-Pont (66 509 habitants) et de Champigny-sur-Marne I (50 409 habitants” … ne faut il pas lire Joinville !
@cecile, “entre les deux cantons de Charenton-le-Pont (66 509 habitants) et de Champigny-sur-Marne I (50 409 habitants” … ne faut il pas lire Joinville !
5 août 2019 à 17 h 51 min | Signaler un abus
Non non, Joinville fait bien parti du canton de Charenton-le-Pont
Non non, Joinville fait bien parti du canton de Charenton-le-Pont
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