Société | | 19/06/2019
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Chronopost Alfortville : travailleurs sans-papiers et journaliste au tribunal

Chronopost Alfortville : travailleurs sans-papiers et journaliste au tribunal

L’occupation d’une partie de la cour de l’agence Chronopost d’Alfortville et du parvis extérieur par les travailleurs sans-papiers employés par des sous-traitants de l’opérateur postal se poursuit depuis maintenant huit jours. Ce jeudi, une audience est attendue au Tribunal de Créteil pour décider de leur évacuation. L’affaire s’est également judiciarisée sur un autre plan avec l’interpellation et l’inculpation d’un journaliste venu couvrir l’événement.

Sur place, la vie s’est organisée autour du piquet de grève coupé en deux de part et d’autres de l’enceinte de l’agence.  A l’intérieur, des toilettes ont été installées sous la pression du député Carvounas pour la vingtaine de grévistes qui n’ont pas quitté les lieux depuis jeudi dernier. «Il a fallu à nouveau hausser le ton pour obtenir le vidage des sanitaires rapidement pleins et hors d’usage. L’entreprise fait le minimum pour décourager les sans papiers», racontent les occupants. De l’autre côté de la barrière, sur l’espace public, des tentes ont essaimé autour du barnum érigé depuis le début de la mobilisation. Pour faire passer le temps, le Collectif des travailleurs sans papiers de Vitry (CTSPV) fait rouler ses tambours. Le moral semble au beau fixe malgré des journées à rallonge. Les militants syndicaux se relaient pour assurer une présence régulière aux côtés des grévistes et préparer l’audience de jeudi. Le Tribunal de Créteil doit décider de l’évacuation du site, dont l’un des accès est bloqué et une cour occupée. Les discussions avec les sous-traitants et Chronopost n’ont en revanche pas avancé pour obtenir des attestations permettant une régularisation. Un courrier vient également d’être adressé à la préfecture.

Le journaliste interpellé comparaîtra en février et porte plainte pour violences policières

Outre l’audience au TGI de Créteil ce jeudi, pour décider ou non de l’évacuation du site, l’affaire s’est également judiciarisée suite à l’interpellation la semaine dernière de Taha Bouhafs, journaliste à Là-Bas si j’y suis, alors qu’il filmait des personnes en train de retirer les banderoles du portail. (Voir article précédent) Placé en garde à vue 24 heures, il devra comparaître en février 2020 pour outrage à agent. Egalement interpellé pour avoir tenté de s’interposer entre le journaliste et les policiers, Christian Schweyer, porte-parole du CTSPV, a pour sa part été relaxé. De son côté, le journaliste a décidé de porter plainte pour violences policières, indiquant avoir eu l’épaule déboîtée lors de son arrestation et s’être fait prescrire 30 jours d’ITT par l’hôpital Henri Mondor. Son téléphone, qui se trouve être celui qui a filmé Alexandre Benalla le 1er mai sur la place de la Contrescarpe… a par ailleurs été placé sous scellés. Le journaliste, qui couvre en particulier les luttes sociales, était à l’époque militant de la France Insoumise.

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