Plusieurs dizaines d’habitants de la cité Lugo à Choisy-le-Roi ont manifesté ce samedi à l’appel de leur amicale de locataire CNL pour dénoncer leurs conditions de vie et réclamer à ICF La Sablière des travaux d’entretien pour cette résidence vieillissante vouée à la reconstruction. Didier Guillaume, qui a participé à cet événement, rencontre ce mercredi le directeur général du bailleur à ce sujet.
Les mois se suivent et se ressemblent à la cité Lugo de Choisy-le-Roi. Près de trois mois après une première mobilisation des locataires excédés par les pannes d’ascenseurs et le manque d’entretien de leurs bâtiments par le bailleur ICF La Sablière, ils se sont à nouveau rassemblés ce samedi pour manifester leur colère. “Cette résidence est laissée à l’abandon. Les locataires sont restés six mois sans ascenseurs. Les appartements sont humides à cause des nombreuses fuites. Les planchers craquent. C’est à la limite de l’insalubrité. Comme la cité est vouée à la destruction, le bailleur ne veut pas engager de travaux d’entretien. Si nous ne sommes toujours pas entendus, nous n’hésiterons pas à faire intervenir l’Agence régionale de Santé pour qu’elle fasse un constat d’insalubrité. Nous pourrions ainsi bloquer le paiement des charges voire du loyer”, prévient Alain Gaulon, président de la CNL du Val-de-Marne.
La démolition et la reconstruction de la cité du Lugo est actée depuis 2016, dans le cadre d’un réaménagement urbain de tout le quartier. La CNL considère que ICF Habitat fait de la surenchère en exigeant notamment une emprise plus importante auprès de la municipalité pour développer de nouveaux appartements dans ce quartier promis à un réaménagement urbain piloté par l’Epa Orsa. “A l’heure actuelle, le bailleur ne fait rien pour la cité actuelle et la laisse dans un état qui n’est pas vivable pour les locataires. Il n’est pas possible de laisser les appartements dans cet état. Cela dit, nous ne pouvons pas croire que ICF La Sablière utilise la situation actuelle pour faire pression sur le projet de reconstruction. Nous osons espérer qu’ils font bien la distinction entre les deux”, temporise le cabinet du maire.
De son côté, l’ICF La Sablière reconnaît que cette résidence des années 1960 est vieillissante mais loin d’être insalubre. “Dès que les locataires nous signalent des fuites, nous tâchons d’en réparer la cause. En cas de présence de nuisibles, nous mettons en place des protocoles et si ça ne fonctionne pas, nous faisons appel à des professionnels. Nous avons des réunions régulières avec les habitants, et nous comprenons leur désarroi. En 2017, nous avions travaillé avec eux sur la charte de relogement mais depuis nous sommes toujours en négociation. Nous croyons que cette réunion prévue ce mercredi va pouvoir faire avancer les choses. C’est notre souhait et c’est l’intérêt de tous les acteurs. Cela dit, si jamais cette situation s’éternisait, nous devrions envisager une réhabilitation complète de la résidence”, rassure Magali Caffenne directrice territoriale d’ICF La Sablière.
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