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Education | | 07/05/2019
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Collège à Choisy-le-Roi : l’architecte de la Calypso veut toujours sauver son oeuvre

Collège à Choisy-le-Roi : l’architecte de la Calypso veut toujours sauver son oeuvre © Robert Bernard Simonet

Depuis qu’il a appris la destruction de la Calypso au profit d’un nouveau collège, Robert Bernard-Simonet, l’architecte de ce centre de loisir réalisé en 1993 dans le quartier des Gondoles de Choisy-le-Roi, ne ménage pas sa peine pour tenter de sauver son oeuvre. Il vient de publier un mémoire avec deux contre-propositions. De son côté, la ville a fait distribuer un quatre pages pour motiver ses choix.

Dans son dossier, l’architecte dénonce d’abord l’exiguïté du terrain. «La surface de l’assiette foncière définie par la Ville et le Département, bien qu’elle aliène une partie du domaine public de la rue Corvol, est bien trop petite pour accueillir un équipement d’une telle ampleur : 3900 m2 d’assiette foncière pour plus de 10 000 m2 de surface hors œuvre à construire, même dans le centre ville de Paris de tels équipements sont rares ! Pour cette raison, l’étude de faisabilité s’est affranchie d’un certain nombre de contraintes programmatique et géométrique pour offrir un résultat que les décideurs pensent acceptable pour la population. Il convient donc de dénoncer cette tricherie, (le mot n’est pas trop fort) qui entraîne la destruction d’un équipement qui est apprécié de tous et qui fait partie du patrimoine de la Ville de Choisy-le-Roi : je note que, par le temps qui courent, il serait plus judicieux de protéger le patrimoine que de le détruire, les aléas de la vie s’en chargeant suffisamment», entame Robert Bernard-Simonet.

Selon l’architecte, l’exiguïté du terrain a conduit les services départementaux à opter pour une cour de récréation de taille réduite, des salles de taille inadaptées ou encore une accessibilité complexifiée (demi-pension au premier étage, pôle sportif au dernier étage). Il déplore également le gabarit de l’établissement par rapport à son environnement paysager et pavillonnaire et a réalisé plusieurs visuels pour appuyer son argumentation. Enfin, il souligne la vulnérabilité du lieu aux inondations et la difficulté à le sécuriser.

Le centre de loisirs des Gondoles ou un terrain en lisière du parc interdépartemental

L’architecte mandaté en 1992 par la municipalité pour réaliser la Calypso propose deux pré-études sur le terrain du centre de loisirs des Gondoles et sur emprise foncière à déterminer en lisière du parc interdépartemental. Des sites qui selon lui, résoudrait les écueils du premier lieu choisi pour l’emplacement du quatrième collège de Choisy-le-Roi. Un temps étudié par les services départementaux, le centre de loisirs des Gondoles avait finalement été abandonné. Le bâtiment longerait l’avenue de Villeneuve-Saint-Georges et s’étendrait alors jusqu’au front de Seine. L’architecte propose des hauteurs réduites de 2 étages et une organisation en fer à cheval s’ouvrant vers le fleuve. Il propose de rebâtir le centre de loisirs des Gondoles sur un autre site comme cela l’est envisagé pour la Calypso.

Pour le site situé à proximité du parc interdépartemental des sports, Robert Bernard-Simonet estime que l’implantation du nouveau collège permettrait de mettre en valeur cette zone avec là encore des bâtiments n’excédant pas les deux étages et une harmonie avec la nature environnante via une plus grande place pour la végétalisation de l’établissement et la création à ses côtés d’une maison du Parc pour la sensibilisation à l’écologie qui pourrait accueillir le Centre d’Animation Écologique.

Deux collectifs, deux pétitions

Le collectif Gondoles Sud qui s’oppose lui aussi à ce projet s’est saisi de ce mémoire et en synthétisé les principaux points dans un tract. Il a également lancé une pétition. De son côté, le collectif Choisy en commun défend la construction du collège et a également lancé une pétition.

La ville sort un quatre pages pour s’expliquer

Pour la municipalité, la démographie scolaire impose la création de ce quatrième collège le plus rapidement possible. A cela s’ajoute d’importants besoins de structures d’accueils pour les jeunes choisyens. La mairie rappelle que le bâtiment n’a jamais fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques ni répertorié dans la base Mérimée (base de données nationale de l’Architecture et du Patrimoine). Compte tenu de l’attachement affectif d’une partie de la population pour la Calypso, il avait été proposé à l’architecte de conduire perpétuer la mémoire de son œuvre sur le nouveau collège. «Il fait des contre-propositions sur des terrains qui ne nous appartiennent pas ! L’unique foncier disponible est celui sur lequel se trouve la Calypso. Le Département a déjà construit des collèges sur des surfaces plus petites comme à Rosa Parks (Gentilly) ou Françoise Giroud (Vincennes). Les architectes sont capables de travailler en fonction des contraintes des parcelles et il est fréquent dans les établissements parisiens d’avoir des cours de récréation sur les toits par exemple», explique Patrick Hervy, maire-adjoint pour les quartiers Choisy sud et centre-sud. L’élu rappelle par ailleurs que le centre de loisirs est devenu trop petit. Nous aurions du y faire des travaux d’agrandissement quoi qu’il arrive, ce qui aurait occasionné un chantier très compliqué de remise aux normes, lesquelles ont beaucoup évolué.»

Si l’architecte a publié un mémoire de contre-propositions, la ville, elle, a aussi sorti un quatre pages pour défendre et exposer le projet, qu’elle a fait distribuer depuis hier aux habitants. «La construction d’un tel équipement sur le Parc Interdépartemental (dont le périmètre couvre la ferme des Gondoles et la zone naturelle sauvage descendant jusqu’à l’avenue de Villeneuve-Saint-Georges) n’est pas autorisée car c’est une zone protégée et à préserver comme telle. C’est un poumon vert important pour notre qualité de vie et la municipalité est très attachée à préserver ces zones de biodiversité», rappelle le maire, Didier Guillaume (PCF), rappelant que plusieurs sites ont bien été étudiés avant d’opter pour la Calypso. Le Conseil départemental versera 3 millions d’euros à la ville en compensation de la mise à disposition du site, pour reconstruire le centre.

Le futur collège sera livré à la rentrée 2022

Le futur collège accueillera 28 classes, soit environ 750 élèves, avec un gymnase qui pourra être ouvert au public hors heures de cours. Il comprendra aussi 40 places de parking en sous-sol. Le montant prévisionnel est de 27,6 millions d’euros, financés par le Conseil départemental.
Le travaux doivent démarrer en janvier 2021 pour une livraison à la rentrée 2022.

Pour plonger dans les documents

Voir le mémoire de Robert Bernard-Simonet

Voir la lettre du maire à propos du projet

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