Ce mardi, une cinquantaine d’élèves du collège Victor Hugo de Cachan se sont essayés à l’escrime ou sont partis à la découverte des légumes dans le cadre de l’opération école ouverte, lancée en 1991 par l’Education nationale pour proposer des activités aux élèves qui ne partent pas en vacances.
Confection de cookies, initiation au secourisme, visite des catacombes et de la Conciergerie, atelier cinéma… Les collégiens s’inscrivent et ne découvrent le programme des activités qu’ensuite. « Des fois on est déçu, mais cette semaine c’est cool ! » commente Nerine, élève de 4e. La matinée est consacrée à deux activités : un atelier cuisine et une initiation à l’escrime. Hier, ils ont fait des jeux, et demain ils iront au cinéma. « C’est trop bien j’ai aimé toute les activités. Et on est avec nos amis », lâche Alexis, élève de 5e, qui vient à chaque fois que le collège ouvre ses portes pour les vacances. « Ça nous apprend des trucs qu’on n’a pas l’habitude de faire », poursuit Sotaheary, élève de 4e. «On a une forte demande des élèves », pointe Mme Duquesnoy, la principale adjointe.
« Il n’y a même pas de chocolat ? »
Ce mardi, les élèves se sont initiés à la préparation d’une soupe carotte-pomme-panais et d’une pâtisserie. Le panais les laisse dubitatifs. La grande majorité n’en ont jamais goûté, ni même vu. « C’est un peu comme du gingembre » selon Iyed. « Mais non ça sent la carotte ! » s’exclame Rayan. « C’est le cousin de la carotte », confirme Abdoulaye.
Et pour le dessert ? Muffins aux carottes. Quand la cuisinière explique que la carotte servira pour la soupe et pour la pâtisserie, Manon, une élève de 5e, fait les gros yeux. « C’est bien de changer les codes mais bon, il faut pas abuser » soupire-t-elle. « Il n’y a même pas de chocolat ?» demande Leïa, un peu inquiète. Sania est plus curieuse, elle est « tentée » par le muffin aux carottes.
Pour la plupart des élèves, cuisiner des légumes est une grande première. « Je sais faire chauffer du thé, faire du riz et des pâtes. Et des crêpes aussi ! Mais je ne fais jamais de légumes!» explique Sania. Même écho chez Abdoulaye : «Moi je fais des gâteaux au chocolat à la maison, des fondants ».
« L’objectif est de les faire manger autrement. On a commencé par des gâteaux classiques, et là on travaille le légume. C’est plus difficile mais c’est valorisant, et ils trouvent cela rigolo » explique Mme Perrault, la cuisinière.
D’une main mal assurée mais avec application, les collégiens émincent les oignons, épluchent et coupent les carottes et les panais. Les élèves se relayent pour blanchir les œufs, « ça fait les muscles, c’est dur » commente Abdoulaye.
« Dommage que ça ne dure que trois jours ! »
Après la pluche, on passe en cuisine. Il fait très froid dans la pièce et la cuisinière en profite pour les sensibiliser : « on se lève tôt, on a des conditions de travail difficiles. Nous on aime quand vous goûtez. Si cela ne vous plait pas, il faut nous dire pourquoi. On peut changer nos recettes. On fait cela pour vous ». Les élèves promettent qu’ils goûteront la prochaine fois qu’on leur servira une soupe à la cantine.
S’ils étaient mitigés face aux panais, les collégiens sont unanimes quand la cuisson fait ressortir les arômes : « ça sent trop bon ! ». « Ça me donne faim », glisse Sania, qui déclarait quelques minutes plus tôt « ne pas aimer la soupe, sauf celle de Carrefour ».
Dans une salle voisine, une dizaine de collégiens s’exercent à l’escrime. Pour Cara, 11 ans, c’est une première. « j’ai trop envie d’essayer, c’est comme dans les films ! ». C’est la première fois que la jeune fille participe au dispositif école ouverte. «C’est dommage que ça ne dure que trois jours !»
« Cela change quelque chose quand on les retrouve à la rentrée »
L’opération vise à occuper les élèves qui ne partent pas en vacances bien sûr, mais également à développer des apprentissages non scolaires et à améliorer la relation élèves-adultes. « Cela leur permet de percevoir autrement ce qui se passe en dehors de la salle de classe. Ils voient les adultes qui travaillent au collège différemment » commente Mme Duquesnoy.
Mme Meunier est professeure d’anglais. Aujourd’hui, elle encadre avec une maître d’arme les apprentis escrimeurs. « Le dispositif permet de montrer qu’il y a plein de choses à apprendre en dehors du travail scolaire. La formule marche particulièrement bien pour les élèves les moins scolaires. Cela change quelque chose quand on les retrouve à la rentrée. On a le droit à un petit sourire, ils sont contents d’avoir vu le prof en dehors de l’école », analyse-t-elle.
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