Dernière ligne droite pour l’urbanisation d’une partie de la lisière de la plaine Montjean à Rungis. Le permis d’aménager de ce futur agro-quartier de 250 logements fait l’objet d’une consultation publique jusqu’au 24 septembre. Explications.
Répartie sur Rungis, Fresnes et Wissous, la plaine Montjean constitue un espace de 200 hectares de terres agricoles coincées entre villes, aéroport d’Orly, autoroutes et zone d’activité. S’y côtoient des petites exploitations céréalières, de l’horticulture, avec notamment le centre horticole de la ville de Paris, un peu de maraîchage, un bois, une décharge…
68 hectares sont situés sur la commune de Rungis, dont 35,8 hectares de surface agricole utile. «Il y a une vingtaine d’années déjà, nous avons demandé la création d’une zad (zone d’aménagement différé) pour éviter l’explosion industrielle sur ces dernières terres agricoles», se souvient Raymond Charresson maire de la ville. Les terres sont à l’époque achetées par l’AFTRP (aujourd’hui Grand Paris Aménagement) et c’est finalement l’Epa Orsa (l’établissement public en charge de l’aménagement de l’Opération d’intérêt national Orly Seine Amont) qui opère.
S’il s’agit d’éviter de transformer cet espace en vaste zone d’activités, la ville et les habitants veulent aussi éviter une forte croissance du nombre de logements et s’opposent, en 2013, aux projections préfectorales qui chiffrent à 200 logements par an les objectifs pour contribuer aux 70 000 au niveau régional. «Nous nous sommes battus contre», rappelle le maire. Le schéma directeur régional (Sdrif) acté fin 2013 et qui s’impose aux différents documents d’urbanisme locaux, pérennise la vocation essentiellement agricole du site en invitant à une mutation progressive vers le maraîchage.
Entre champs et centre-ville
A Rungis, plusieurs projets d’aménagement sont prévus sur du long terme à la fois à l’est de la parcelle rungissoise mais aussi à l’ouest et au sud dans le secteur Malouines. A ce jour, seul le projet Montjean Est est toutefois abouti avec une maîtrise complète du foncier. Son périmètre : 3,5 ha dans le prolongement du centre-ville, au-delà du chemin des Champs, entre la voie de Jumeaux et une future rue (chemin des Fermes sur le plan ci-dessous).
Ilots bâtis et allées en pleine terre
Pour penser ce nouveau lotissement en phase avec son implantation en plein champ, l’architecte urbaniste Claire Schorter a proposé des petites plaques urbaines reliées par des allées prairies larges d’une trentaine de mètres et en partie en pleine terre, et a visité les riverains pour anticiper l’apparition de ces nouvelles habitations dans leur champs de vision. Au total, 35% de la surface au sol du projet prendra la forme d’espaces verts en pleine terre. L’architecte a également travaillé à la réappropriation de la plaine en proposant un sentier de promenade à travers les anciens chemins vicinaux. Des jardins familiaux sont par ailleurs prévus sur 2000 m2.
250 logements, 500 m2 de commerces, une ludothèque
Au total, 250 logements sont prévus sur 19 000 m2 de plancher, dont 88 locatifs sociaux qui seront opérés par Valophis Habitat (voir article). Sont à la fois prévus des appartements de deux, trois, quatre pièces et des petites maisons avec jardin. «Chaque logement devra recevoir un minimum de 4 heures d’ensoleillement direct le 21 décembre», promet le document de présentation. Des commerces ou cafés sont aussi prévus sur une surface totale de 500 m2 et en termes d’équipement public, la ludothèque viendra s’installer dans ce nouveau quartier.
Chauffage urbain alimenté par le MIN de Rungis
Concernant le chauffage, il doit s’appuyer sur un réseau de chauffage urbain qui sera alimenté en énergie par l’usine d’incinération du MIN de Rungis. «Un appel d’offre a été lancé pour choisir l’opérateur. Ce projet s’effectue en commun avec Icade qui va également construire des logements dans un autre secteur de la ville», détaille le maire.
Télécharger l’étude d’impact du projet
L’autorité environnementale questionne le devenir agricole du site
Dans son avis, rendu début août, l’Autorité environnementale a plaidé pour une étude d’impact qui englobe ce projet et ceux des aménagements futurs ouest et Malouines, et a formulé un certain nombre de recommandations concernant notamment l’évaluation des conséquences de cet aménagement sur l’activité agricole, la gestion de l’eau et les continuités écologiques ainsi que sa contribution à la préservation de la biodiversité.
Concernant l’impact d’ensemble des projets à venir, l’Epa-Orsa, aménageur, rappelle que les deux autres projets ne sont pas encore aboutis, prévoyant au moins cinq ans d’écart dans les réalisations, et pointe que chacun a de toutes façons sa propre unité fonctionnelle. De même, l’aménageur indique qu’un projet agricole est mené en parallèle par l’Agence des espaces verts (AEV) de la région, qui a son calendrier propre.
Télécharger la réponse complète
Des projets de fermes bio pour remplacer les petites exploitations céréalières
Pour pérenniser sa vocation agricole, la plaine Montjean a fait l’objet en 2015 d’un périmètre régional d’intervention foncière (Prif) par l’Agence des espaces verts de la région, sur une surface de 155 hectares. En 2016, l’agence a également acquis 25 hectares de terre (22 ha de terres agricoles et 3 ha de bois) dans ce périmètre afin de favoriser l’implantation de fermes d’agriculture biologique diversifiée en louant la terre aux paysans. En attendant la mise à disposition de l’ensemble des terres dont une partie est encore exploitée par des petites exploitations céréalières, avec des baux ruraux toujours en cours, un premier appel d’offres a été lancé, sur 3,5 hectares. En parallèle, une première micro-ferme de permaculture a vu le jour sur 3000 m2 mis à disposition par la ville.
Participer à la consultation publique
La consultation publique se tient jusqu’au 24 septembre. Tous les documents relatifs au projet sont en ligne sur le site de la préfecture du Val-de-Marne.
Voir la page consacrée au dossier
Valophis, tiens tiens comme par hasard, on comprend mieux le soutien inattendu du maire de Rungis au député Bridey en 2017 ; les rungissois ont du souci à se faire 😉 !
Bonjour, longtemps préservée RUNGIS va rejoindre la masse des villes de banlieue, et c’est ho combien dommage pour ses habitants historiques!! Pensant à déménager de Chevilly-Larue, ville voisine massacrée par l’urbanisation voulue et choisie par les municipalités successives depuis 40ans nous pensions à Rungis. Nous irons donc ailleurs, dans une ville ou ni Le Grand Paris ni Orlea, Valophis et consords ne feront notre cadre de vie et celui de nos enfants.
Bonjour rungissois depuis plus de 40 ans, ce nouveau projet va faire fuir beaucoup de rungissois .
Depuis quelque temps rungis a perdu de son coté village avec toutes ses constructions.
Grand paris oblige beaucoup ont décidé de vendre dont moi le premier.
Pourvu que ce soit un vrai eco quartier et que ca ne soit comme les Temps Durables a Limeil-Brevannes vendu comme un eco quartier et qui n a rien d ecologique
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