“Au bloc opératoire, 2 salles d’urgence seront ouvertes, comme si c’était un weekend, contre 29 en temps normal”, annonce Eric Tricot, délégué syndical Sud Santé.
Ce jeudi 14 novembre, l’hôpital cristolien compte bien participer pleinement à la manifestation pour l’hôpital public. Près de 99% de grévistes au bloc, plus de 50% aux urgences… la mobilisation est au rendez-vous. “Le seul point noir évoqué par les agents est la peur de la répression policière, relève le délégué syndical. Sinon, les patients nous encouragent, certains voulaient même faire une cagnotte.”
Un mouvement également largement soutenu par les professeurs. Dans une tribune signée dans le journal Le Monde ce mercredi 13 novembre, 70 directeurs de DMU (les nouveaux départements médico-universitaires de l’AP-HP), soit la grande majorité d’entre eux, ont sonné l’alarme d’un hôpital public qui s’écroule, parmi lesquels 6 directeurs de DMU de Mondor (sur 8), 4 de l’hôpital Bicêtre et 2 de l’hôpital Brousse à Villejuif.
“L’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam), montant prévisionnel établi annuellement pour les dépenses de l’assurance-maladie et celui en particulier consacré à l’hôpital public, est revu insuffisamment à la hausse, ce qui aggravera la situation de l’hôpital public et fait craindre le pire pour demain dans un contexte de vieillissement de la population et d’augmentation de la fréquence des maladies chroniques. L’absence d’attractivité de l’hôpital public particulièrement est également le fait d’une non-revalorisation salariale des personnels paramédicaux (en premier lieux des infirmiers) depuis plusieurs années. C’est particulièrement vrai à l’AP-HP et plus largement en Ile-de-France, où les salaires actuels ne tiennent pas compte des coûts des loyers, de la vie, propres à la région. Les chirurgiens ne peuvent plus opérer faute d’accès au bloc opératoire, et sont de plus en plus nombreux à rejoindre des structures privées. Une disparité des salaires de base et du tarif des gardes (pour assurer la continuité de service toute l’année), de praticiens hospitaliers (PH) entre le public et le privé : jusqu’à trois fois plus dans les établissements privés. La fuite des médecins des hôpitaux universitaires met en péril la formation de toute la profession et, au-delà, le niveau de la santé en France”, alertent les pontes de l’AP-HP qui demandent une révision à la hausse de l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie, une refonte du mode de financement de l’hôpital public qui repose aujourd’hui sur une tarification à l’acte, et une revalorisation des salaires et des conditions de travail des personnels paramédicaux. Voir la tribune. Voir les signataires.
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