Changement de présidence au tribunal de commerce de Créteil. Après cinq ans à la tête de la juridiction consulaire, Brigitte Gambier a ouvert sa dernière audience solennelle de rentrée ce vendredi avant de passer la main à son successeur, François Bursaux.
Après polytechnique et un début de carrière dans la fonction publique, François Bursaux avait rejoint le secteur des transports et l’enseignement. Juge consulaire depuis une quinzaine d’année ayant acquis la maîtrise de tous les contentieux traités par la juridiction, il a passé ses six derniers mois auprès de Brigitte Gambier, présidente du tribunal de commerce de Créteil en 2014 pour préparer la transition. “Lui succéder va être un challenge très compliqué parce qu’elle incarne l’idéal du juge”, a-t-il reconnu avant de dresser ses priorités pour l’année.
“Avec le renouvellement à marche forcée des juges consulaires et la mise en place, sans transition, de la limite d’âge à 75 ans, des juges très peu expérimentés (entre 0 et 1 ans de mandat) composeront 60% des chambres. Nous allons devoir réaliser un travail important de formation et je remercie par avance les juges désormais en retrait qui donnent de leur temps. Ce sera également le cas de Brigitte Gambier qui restera référente en la matière. Nous tâcherons ensuite de nous faire davantage connaître auprès des chefs d’entreprise pour qu’ils n’hésitent plus à nous solliciter lorsqu’ils connaissent des difficultés. Il faut faire évoluer l’image du tribunal pour ne plus être perçu comme seulement des juges mais également comme des conseils”, a enjoint le nouveau président.
Avant de partir, la présidente épingle les travaux du Grand Paris Express
Ancienne gestionnaire de société, Brigitte Gambier va pouvoir retourner aux affaires après 18 ans passés comme juge consulaire dont cinq à la tête du tribunal de commerce de Créteil. Avant d’installer son successeur, la présidente a dressé le bilan de l’année écoulée, laquelle a été particulièrement éprouvante pour les petits commerces du département. “Nous enregistrons en matière de traitement des difficultés des entreprises une augmentation des ouvertures de procédures de l’ordre de 10%, augmentation concentrées essentiellement sur les liquidations judiciaires puisqu’en 2017 nous en avions ouvert 763, pour 841 en 2018. Au vu des liquidations judiciaires du dernier trimestre 2018, le tribunal a ressenti l’impact des travaux du Grand Paris Express. Dans de nombreux endroits du département, les travaux ne permettent plus au client de se garer ou simplement d’accéder aux commerces, ce qui entraîne la liquidation sèche de petites entreprises qui n’ont ni les moyens de se réinstaller ailleurs, ni d’attendre la fin des travaux, et dont le fonds de commerce est invendable”, a taclé l’ancienne présidente.
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