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Initiative | | 25/06/2019
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De Villeneuve-Saint-Georges au Sénégal : boxer contre les clichés

De Villeneuve-Saint-Georges au Sénégal : boxer contre les clichés

Une quinzaine d’élèves de l’association sportive du collège Jules Ferry de Villeneuve Saint-Georges s’est envolée au Sénégal fin avril. Sur place, elles et ils ont enfilé leurs gants de boxe pour lutter contre les discriminations sexistes dans le sport et promouvoir la pratique de la boxe au féminin.

« Il y a deux ans, la professeure nous a proposé de faire un voyage humanitaire au Sénégal. Pour le financer, nous avons donné des cours de boxe » explique Noa, 17 ans, élève au lycée Arago de Villeneuve. Claire Dramé est professeure d’EPS au collège Jules Ferry de Villeneuve Saint-Georges et anime les cours de boxe de l’association sportive du collège. En avril dernier, elle a emmené une quinzaine d’élèves -très majoritairement des filles- au Sénégal pour lutter contre les discriminations sexistes dans le sport.

Le projet est né l’année dernière, quand la plupart des élèves étaient en troisième. Mais face aux difficultés d’organisation, le voyage a été repoussé. « Maintenant les filles sont au lycée, mais elles continuent la boxe ici » explique Claire Dramé.

« L’idée était de promouvoir le sport au féminin. Les filles étaient super investies, ça fait plaisir ! » s’enthousiasme l’enseignante. La dizaine de jeunes filles et les trois garçons du voyage ont donné des cours de boxe à des jeunes dans un village à 90 km de Dakar, la capitale.

Les apprenties boxeuses ont également distribué des équipements pour les clubs locaux, ainsi que du matériel médical et scolaire. « Certains n’avaient pas de chaussures, et pour l’eau c’était compliqué. Nous, on a de la chance » commente Terna, 15 ans. Désormais, l’enseignante voudrait pérenniser le projet pour accompagner les élèves sénégalais sur la durée.

Boxer au féminin

200 jeunes sénégalais ont profité des ateliers de boxe dispensés par les filles. « Ils auraient tous voulu participer. Ils montaient sur les murets pour regarder », se souvient la prof de sport. Mais si l’objectif premier était de favoriser la boxe féminine, les clichés ont la vie dure. « En majorité, ce-sont des garçons qui étaient volontaires. Je pense que c’était par rapport à leur famille, les filles ne pouvaient pas », explique Claudia, 17 ans, qui veut devenir coach sportif.

Même en France, il est parfois difficile pour une fille de pratiquer un sport réputé violent. « Ma mère ne veut pas que je fasse de la boxe, elle a peur pour moi » confie Sonia, 15 ans. Une situation récurrente selon Claire Dramé, qui a réussi à faire changer certaines mentalités. « J’ai fait un travail ici sur le public féminin. Les familles sont rassurées, ça se ressent sur les inscriptions. Pour les quatrièmes et troisièmes, on a 80% de filles!» 

Une fois les parents convaincus, les filles doivent encore faire face à une certaine incompréhension. « Les gens ne me croient pas quand je dis que je fais de la boxe. On me dit que je dois être nulle. Quand je dis que je suis championne on me croit encore moins » soupire Terna. Pourtant, de la boxe, elles savent en faire. En rentrant du Sénégal, les filles de l’association sportive du collège Jules Ferry ont participé au championnat de France scolaire. « Elles ont toutes été titrées championne, deuxième ou troisième ! » salue leur professeure.

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