A Orly, le devenir du bois Grignon, qui doit accueillir un parc de 2,7 hectares et 50 logements promus par le groupe Pierreval, continue de diviser.
Alors que la ville avait obtenu l’autorisation, par arrêté préfectoral, de défricher 10% du bois, l’association Orly-Thiais-Grignon avait déposé un recours en référé (procédure d’urgence) et sur le fond au Tribunal administratif, pour casser cette autorisation. Fin mars, le Tribunal administratif de Melun a rejeté cette demande.
L’association avait motivé l’urgence à agir par le fait que le défrichage, une fois effectué, était irrémédiable, insistant sur la nécessité de préserver les espèces animales et végétales présentes sur les lieux et s’inquiétant par ailleurs des conséquences en en cas d’inondation, alors que le terrain présente une pente.
Le préfet faisait pour sa part valoir que le bois est récent, n’existant pas avant 1994, et notait que cette friche contenait surtout des arbres épars et de frênes dont beaucoup sont chétifs.
La commune d’Orly, elle, rappelait qu’elle maintient les objectifs du Sdrif (Schéma directeur de la région), qu’Orly n’est pas carencée en espaces verts, que l’enquête publique a été effectuée et a eu une issue favorable, notant que l’association n’y avait pas participé
Dans son ordonnance publiée le 12 avril, le TA rappelle que seule une partie du bois est concernée par le défrichage, soit 2000 m2, ce qui laisse 93% de la surface conservée, note qu’elle est située au point le plus élevé du terrain et ne peut être qualifiée de montagne, ni même de pente nécessitant le maintien d’une surface boisée. Elle considère par ailleurs que l’association na pas démontré de manière précise la présence d’espèces animales ou végétales suffisamment remarquables pour que la préservation de leur habitat naturel soit nécessaire. En conclusion, le TA rejette la demande de l’association Orly -Thiais – Grignon et la condamne à verser 500 euros à la commune d’Orly.
«Le juge localise la parcelle sur les hauteurs du bois, alors que la parcelle à défricher se situe en bas et contre toute évidence, il réfute le caractère pentu de la parcelle. A notre grande déception, il refuse de juger l’arrêté préfectoral au regard du Sdrif, qui est pourtant le seul document réglementaire véritablement opposable. Enfin, il nous reproche de ne pas faire la démonstration du “caractère remarquable des espèces animales et végétale”, bien que nous ayons produit un inventaire réalisé par la Ligue de Protection des Oiseaux qui avait recensé 11 espèces d’oiseaux protégés, en plus des hérissons et écureuils roux présents sur le site. Ainsi donc, il faudrait attendre qu’une espèce ait disparu pour constater son caractère remarquable ?», réagit l’association qui a décidé de maintenir son recours sur le fond.
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What’s a pity diraient les anglais…
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Tant que l’on n’en tiendra pas compte, les espaces verts seront réduits à des bacs où quelques pauvres arbres élevés dans des pépinières et biberonnés aux engrais chimiques, seront implantés dans un bac à remblais des constructions voisines, où il n’y aura pas même cloporte, seulement une terre morte et stérile.
Les Anglais diraient plutôt “What a pity”. L’ajout de l’apostrophe et du s correspondent à la forme interrogative qui n’a aucun sens ici.
En tant que président de l’association “Orly-Thiais-grignon”, je tiens à corriger certaines erreurs et apporter des précision à l’article du 15/05/2019:
– contrairement à ce que dit la mairie, l’association qui protège le bois Grignon a bien participé à l’enquête publique avec 200 observations contre le projet alors que la ville affichait 9 soutiens :
– l’association a produit un mémoire de 50 pages auquel le commissaire enquêteur n’a pas jugé utile de répondre en grande partie, notamment sur le nombre incroyablement élevé de création de Secteur de Renouvellement urbain autorisé sur le PEB d’Orly qui enlève à la zone C du PEB sa raison d’être, puisque le SRU permet des densités plus élevés que le reste de la ville qui est hors Plan d’Exposition au Bruit ;
– quand aux arbres qui ont été abattus, ce sont surtout des érables en bonne santé et âgé d’une quarantaine d’année et non pas des frênes malades.
– le Sdrif protège les lisières boisés et les coteaux, or le défrichement porte sur 50 % de la lisière du bois Grignon !
Un moment donné, il faudra arrêter de faire croire que la biodiversité, la pollution, le bruit, sont des causes nationales alors qu’au niveau local, on continue comme au début des 30 glorieuses.
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