Du guidage des véhicules autonomes à la réalisation d’opération chirurgicales à distance, la puissance et le potentiel du futur réseau 5G est aujourd’hui encore largement insoupçonnée. Pourtant, l’industrie microélectronique prépare déjà la production en masse de semi-conducteurs, comme Ommic, à Limeil-Brévannes qui commence à fabriquer des circuits radiofréquences ultra-performants.
Installé depuis la fin des années 60 sur les coteaux de Limeil-Brévannes, le laboratoire de fabrication microélectronique Ommic, propriété du groupe Philips jusque dans les années 2000, emploie aujourd’hui une centaine de collaborateurs et se place en leader européen de la fabrication de puces électroniques pour l’industrie des télécommunications et le domaine spatial. Grâce à un investissement de 20 millions d’euros, la PME a ouvert il y a deux ans une deuxième ligne de production. Tous les ans environ, 8000 wafers, des disques de 3 à 6 pouces sur lesquels sont gravés des circuits intégrés invisibles à l’œil nu, sortent de cette usine après 3 mois d’élaboration minutieuse. Ils équipent des satellites ou des radars. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaire de près de 14 millions d’euros l’année dernière essentiellement grâce à ses exportations (97%). Mais le savoir-faire d’Ommic pourrait être beaucoup plus lucratif dans les années à venir si la société parvient à se tailler une place de choix sur le marché des équipementiers du réseau 5G dont le déploiement a débuté dans le monde entier.
«Nous sommes aujourd’hui les seuls en Europe à maîtriser la 5G millimétrique. Par rapport à d’autres fabricants, nous sommes capables de proposer de la très haute fréquences et donc des temps de latence très faibles. A l’heure actuelle, nous n’avons qu’un concurrent, il est aux États-Unis. Ce marché qui devrait arriver à maturité en 2022 pourrait à terme représenter jusqu’à 80% de notre chiffre d’affaire», explique Fabien Robert, le directeur général d’Ommic.
L’entreprise brévannaise vient tout juste de lancer la production industrielle de wafers pour un géant mondial de la téléphonie mobile mais elle va devoir se doter d’un troisième site de fabrication pour répondre à la demande. Les dirigeants d’Ommic sont actuellement en cours de discussion avec la municipalité et le territoire pour pouvoir trouver un terrain attenant au site historique et anticiper les contraintes urbanistiques de cet espace boisé. La société, qui est également en contact avec des intégrateurs automobiles, compte sur cette nouvelle ligne de production pour répondre à de grosses commandes, environ 20 000 pièces par an. A l’horizon 2022, Ommic espère multiplier son chiffre d’affaire actuel par 7 (passage de 14 à 100 millions d’euros annuels) et employer 350 employés. Malgré ces belles perspectives d’avenir, la société admet avoir des difficultés à recruter du personnel. Elle a donc décidé de rejoindre le syndicat professionnel ACSIEL, Alliance Electronique regroupant l’ensemble des acteurs des composants électroniques pour gagner en visibilité notamment auprès des pouvoirs publics.
Le spectre Huawei
Pour la PME, le gros nuage qui se profile à l’horizon reste surtout la décision du président des États-Unis, Donald Trump, d’interdire aux entreprises de télécommunications de son pays de se fournir notamment chez Huawei. Ommic, qui réalise un tiers de ses exportations en Chine, notamment avec le géant chinois de la téléphonie, craint des répercussions même si pour l’heure, c’est l’inverse qui se produit. «Il ne faut pas mettre dans un même panier le développement commercial de la 5G et les questions de souveraineté et de sécurité. La proposition de loi qui sera examinée au Sénat et qui doit déterminer notamment le rôle de Huawei dans le développement du réseau 5G en France n’aura pas d’impact sur les sociétés comme Ommic. Au contraire, il est dans notre intérêt d’encourager les entreprises françaises à développer leur expertise et à participer à la compétition internationale», a insisté le député Laurent Saint-Martin, venu visiter l’entreprise courant juin.
A noter que c’est une sénatrice du Val-de-Marne, Catherine Procaccia (LR) qui est rapporteure de la loi à la chambre haute. (voir article)
Mouais enfin c’est un débat sans fin comme la vente d’armes: si ce n’est pas vous qui le faites, d’autres le feront à votre place et sans remord …
Sur la 5G, vous croyez vraiment que les criminels l’attendent pour être encore plus efficaces ?? La plupart du temps ils se méfient plutôt beaucoup de toutes les technologies qui permettent de les repérer, de les suivre, de les écouter et de les confondre …
Si vous ne le savez par encore, le meilleur ami de la NSA et autres agences de renseignement est le smartphone car tout le monde ou presque en a un et que c’est suffisament compliqué pour être facilement corruptible pour qui y met les moyens techniques et ça les criminels le savent très bien.
On dit : Bravo ? Peut-être pour ce qui est de la place du Val de Marne dans le “nouvelles” technologies… Mais peut-être pas en ce qui concerne la technologie 5G, aussi bien du point de vue sanitaire (sans jouer les oiseaux de mauvais augures, il n’y a pas que des “illuminés” qui redoutent les effets nocifs de ces rayons ionisants encore plus agressifs que les 2G, 3G, 4G), que du point de vue sociétal : le décuplement de la rapidité de cette nouvelle fréquence (100 fois plus rapide que la 4G !) permettra aux cyber criminels et autres terroristes de frapper 100 fois plus vite ; qui sera en mesure de les arrêter ?
J’ai pour ce post consulté entre autres : Mediapart (https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/110119/faut-il-sinquieter-du-futur-deploiement-mondial-de-la-5g) et Capital (https://www.capital.fr/economie-politique/5g-lultra-haut-debit-mobile-sera-t-il-dangereux-pour-la-sante-1301843)
Heu… effectivement on peut dire Bravo au Val de Marne, mais aussi à la France, qui sur le papier du moins, tente de relancer ses industries.
Quant à vos deux points, je crains qu’ils ne soient caducs :
* La puissance émise par les antennes 5G n’est pas supérieur à celle des antennes 4G, preuve en est que le nombre d’antennes doit être multiplié pour garder une couverture similaire à la 4G ; à puissance émise identique, la portée des ondes millimétriques est moindre. Certaines fréquences peuvent en effet être plus ou moins dangereuses pour les organismes a puissances égales, mais elles sont très spécifique et les experts sont là pour les dédier à d’autres applications.
* Un débit 100 fois plus élevé ne veut pas dire frapper deux fois plus vite. Trouver une faille de sécurité et s’y engouffrer en 1 ms ou 200 fait le même dommage au final, et le temps nécessaire pour trouver la faille n’est pas dépendant du débit. La seul différence se trouve sur le nombre de données aspiré, mais aujourd’hui avec la fibre, on est de l’ordre des débit de la 5G.
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