Logements | | 20/06/2019
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Entre cafards et moisissures, l’enfer de locataires de l’OPH de Villeneuve-Saint-George

Entre cafards et moisissures, l’enfer de locataires de l’OPH de Villeneuve-Saint-George

D’aspect extérieur, rien ne distingue la petite résidence des autres immeubles pittoresques du quartier des HBM de Villeneuve-Saint-Georges. Pourtant, depuis 2016, la vie de la quinzaine de famille qui y est logée par l’OPH de la ville est gâchée par son mauvais entretien et une infestation de cafards. Les locataires ont interpellé la maire Sylvie Altman.

«Ils ont laissé cette résidence se dégrader progressivement», constate, dégoûtée, Christelle, installée dans son appartement depuis 2004. «La situation a commencé à empirer il y a trois ans. Sur le plafond de ma salle de bain, j’ai commencé à voir des bulles se former. Puis un écoulement d’eau s’est formé. L’humidité a commencé à détruire la peinture. J’ai eu beau le signaler, rien n’a été fait. En août 2017, j’ai refait la peinture à neuf, mais c’est à nouveau pourri et cela commence à attaquer le plafond de la cuisine», décrit-elle. A l’origine de ces infiltrations, l’absence de joints dans la salle de bain de l’appartement du dessus, des siphons démontés ou des frigos que l’on a laissé dégivrer sur le sol.

A l’étage du dessus, dans un autre appartement, Huguette a fait les comptes, elle a déboursé près de 400 euros ces dernières mois pour des caches-misères. Dans son couloir, deux matelas encore dans leur emballage s’apprêtent à remplacer ceux qui ont moisi dans les chambres. Elle a également fait des quelques travaux de peinture. «J’ai dû faire quelque chose pour la salle de bain parce que les enfants n’avaient même plus envie d’y aller. J’ai aussi décidé de rafraîchir un peu le salon parce que ça me faisait honte et je ne recevais plus personne chez moi». Dans les chambres, la moisissure a attaqué le papier-peint. Son fils a développé de l’eczéma.

Alison, qui a passé toute sa vie dans cette résidence, a d’abord été patiente mais elle souhaite aujourd’hui quitter son appartement. «Les cafards s’introduisent partout. La nuit, ils viennent sur nous. C’est à devenir fou. Nous avons mis des pièges, ça en attrape quelques uns mais ce n’est pas suffisamment efficace. A cela s’ajoutent plein d’autres problèmes. Je ne peux plus ouvrir la fenêtre de ma salle de bain parce que les gonds sont cassés. Impossible de ventiler ! Des fissures apparaissent sur les murs. J’ai peur pour les enfants».

Quelques actions de l’OPH pas complètement efficaces

Lorsque l’OPH de Villeneuve-Saint-Georges a fait intervenir, il y a quelques mois, une équipe pour lutter contre la prolifération de punaises de lit, le problème a été complètement résolu. En revanche, les actions contre les cafards ne sont pas satisfaisantes. «C’est compliqué parce qu’ils ne préviennent pas quand ils passent alors parfois, certaines personnes ne sont pas chez elles pour ouvrir. D’autres, une minorité, refusent tout net de les faire entrer chez eux. Et puis, il y a les caves qui sont dans un état lamentable. Il faut vider les caves et obliger tout le monde à faire traiter son appartement autrement nous n’en viendrons jamais à bout», insiste Christelle. Dans le hall d’entrée de la résidence, l’office a affiché une lettre à l’attention des résidents datée du 4 juin pour les informer que des actions allaient être prises pour réparer les dégradations du hall d’entrée qui a été squatté par le passé, et amplifier la lutte contre les nuisibles en émettant des mise en demeure des locataires récalcitrants aux campagnes de traitement.

Pourtant, les résidents continuent de vivre dans des conditions proches de l’insalubrité. Alors, ils ont décidé ce mercredi d’interpeller Sylvie Altman, maire PCF de Villeneuve-Saint-Georges, lors de sa déambulation à la rencontre des habitants du quartier HBM Les Tours. Alors que l’édile remontait depuis l’avenue Anatole France, les résidents qui patientaient devant leur immeuble ont couru à sa rencontre pour exposer leurs problèmes. «Nous allons faire le nécessaire pour que l’OPH s’occupe de vous le plus rapidement possible. S’il y a déjà eu des mises en demeure, c’est que ça ne saurait tarder. Je suis sensibilisé à cette situation. Nous ne vous oublions pas», rassure l’élue. Certains en profitent pour appuyer leur demande de changement de logement ou évoquer leurs dettes de loyer. «Malgré l’état de notre résidence, on nous demande 200 euros de charges supplémentaires, c’est pour rembourser la dette de Nathalie Dinner ?», assène une résidente. «Bien sûr que non ! Mais cette situation était inacceptable et c’est pour ça que je lui ai retiré ses délégations», rétorque Sylvie Altman. Qu’importe les promesses, de nombreux habitants ont déjà fait leur choix : quitter leur appartement, voire la ville. «Avec ma famille, nous allons carrément quitter la région, le quartier est de plus en plus difficile. Alors ces problèmes d’insecte et de moisissure, ça a été la goutte d’eau. Je ne veux pas que mes enfants grandissent là», conclut un père de famille.

Après avoir refait la peinture de sa salle de bain en août 2017, le plafond de l’appartement de Christelle est à nouveau dans un piteux état.

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