Depuis huit ans, la Fondation Agir Contre l’Exclusion Val-de-Marne regroupe des entrepreneurs locaux qui œuvrent à l’insertion par l’emploi. Un travail de passerelle de longue haleine pour transmettre la culture du monde professionnel et ouvrir les portes de l’emploi.
Ce vendredi à Orly, la centaine d’adhérents de Face 94 étaient réunis pour leur assemblée générale. Occasion pour la fondation de signer avec l’Etat son engagement dans le plan de mobilisation de 10 000 entreprises en faveur de l’inclusion dans l’emploi.
Principal axe de travail de la fondation : l’apprentissage des codes de l’entreprise et si nécessaire, d’autres ateliers en amont, sur la langue, le savoir être… Objectif : donner toutes les chances de réussir à s’intégrer dans une entreprise et tracer sa route professionnelle lorsque l’on a l’opportunité d’une embauche, même si celle-ci est d’abord à titre précaire.
Parmi les belles initiatives lancées cette année, le partenariat organisé avec les entreprises, NGE et Evariste, et le Conseil départemental du Val-de-Marne, pour proposer 1000 emplois locaux dans le cadre du chantier Grand Paris Express et la mobilisation des clauses sociales des prestataires, constitue un exemple des missions de la fondation. Dans cette aventure du futur métro, qui nécessite de ressources humaines difficiles à trouver, Face 94 a travaillé avec des personnes éloignées de l’emploi, dont beaucoup de réfugiés, à la fois sur des formations techniques comme maçon VRD ou coffreur-brancheur mais aussi sur la langue. «C’est un parcours de 931 heures qui alterne entre des cours de français à visée professionnelle et des formations techniques qualifiantes. Nous nous sommes rendus compte que sur des périodes de huit mois, il était trop difficile pour des publics vulnérables de suivre ces formations et de faire vivre leur famille en même temps. Elles sont donc rémunérées», détaille Georges Wahnich, chargé de mission pour le PLIE (Plan local pour l’insertion et l’emploi) Choisy-Orly-Villeneuve-Le-Roi, toujours en quête de candidats.
La fondation joue aussi les intermédiaires entre le monde économique et les réfugiés dans le cadre du dispositif “entre voix”. «Ce sont des personnes qui ont acquis le droit d’asile et dont nous préparons l’intégration. La priorité reste l’apprentissage du français mais il est important qu’ils se familiarisent aussi avec l’univers du travail. Des collaborateurs viennent alors discuter pendant quelques heures avec nos réfugiés. Ils peuvent parler de leur secteur d’activité, des modalités de recrutement, des compétences recherchées», explique Isabelle Sigot, responsable du centre provisoire d’hébergement de Créteil géré par France Terre d’Asile.
La fondation s’engage également auprès des collégiens et lycéens, avec le soutien de l’Académie de Créteil, dans le cadre d’ateliers collectifs, de forums des métiers, de propositions de stages ou encore d’entretiens avec des parrains et marraines. En 2018, plusieurs centaines d’adolescents ont bénéficié de ces opérations visant à renforcer la coopération entre l’école et l’entreprise. Parfois, de simples rencontres suffisent à remobiliser, comme le confie une conseillère sociale de Valophis qui a suivi une jeune Fontenaysienne. «Au départ, elle était renfermée, puis au fur et à mesure que nous apprenions à nous connaître, elle a pris de l’assurance. Après un parcours de vie un peu compliqué, elle a maintenant défini un projet professionnel et s’apprête à passer un CAP petite enfance», témoigne sa marraine.
Signature du plan 10 000 entreprises pour l’inclusion et l’insertion professionnelle
Un travail de proximité qui s’inscrit aujourd’hui dans des dispositifs encouragés par l’Etat. Ce vendredi, le sous-préfet à la politique de la ville, Fabien Chollet, est ainsi venu signer avec la fondation la première charte du Val-de-Marne dans le cadre du plan gouvernemental «10 000 entreprises pour l’inclusion et l’insertion professionnelle» qui prévoit d’impliquer une centaine d’entreprises par département dans une démarche d’inclusion, en s’engageant sur plusieurs des treize objectifs du plan*. «Nous réalisions déjà les initiatives auxquelles nous invite cette charte. C’est donc surtout pour FACE 94, une reconnaissance par les services de l’État de la qualité de notre travail», commente le président du Face 94, Bernard Benoist.
*Les treize points d’engagement de la charte
– proposer des stages de 3e pour les jeunes des quartiers politique de la ville (QPV)
– contribution à l’orientation et aux «parcours avenir» de découverte de l’entreprise
– accès de tous les jeunes à l’apprentissage et à l’alternance, en particulier jeunes des QPV et jeunes handicapés
– réalisation de parrainages
– accompagnement et recrutement de jeunes issus de parcours d’insertion (
– partenariats renforcés avec les réseaux de l’inclusion (accompagnement, formation, recrutement)
– accompagnement et recrutement de travailleurs handicapés
– recrutement dans le cadre de l’expérimentation «emplois francs»
– accompagnement et recrutement de réfugiés
– formation et insertion dans l’emploi de personnes (dont jeunes) sous-main de justice:
– mise en place de démarches innovantes en faveur de «l’emploi/inclusion»
– changement d’échelle dans l’offre d’insertion par l’économique (clauses sociales marchés publics, politique d’achats responsables)
– engagements pour l’accès solidaire aux produits et services (alimentation, énergie, eau…)
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