Sécurité | | 07/03/2019
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Après l’agression à la prison de Condé, les gardiens de Fresnes ont débrayé

Après l’agression à la prison de Condé, les gardiens de Fresnes ont débrayé © SLPFO Fresnes

A l’instar de leurs collègues un peu partout en France, des surveillants pénitentiaires de Fresnes ont bloqué leur établissement mercredi matin en réaction à l’agression de deux gardiens par un détenu radicalisé à la prison de Condé-sur-Sarthe. Ils renouvellent leur action ce jeudi et réclament davantage de sécurité.

Rassemblés dès 6 heures ce mercredi devant le centre pénitentiaire de Fresnes, plusieurs dizaines de surveillants pénitentiaires ont refusé de prendre leur service pour réagir à l’attaque terroriste à la prison de Condé-sur-Sarthe, le jour précédent. Un détenu radicalisé qui recevait la visite de sa compagne dans une unité de vie familiale a asséné des coups de couteau en céramique au thorax et au visage de deux surveillants pénitentiaires. Hospitalisés, leurs jours ne sont pas en danger mais l’onde de choc s’est propagée dans toutes les prisons. «Il est grand temps que chacun puisse prendre son destin en main. J’en appelle à votre conscience et mobilisation. C’est une question de vie ou de mort. En janvier ,la garde des sceaux déclarait qu’on était sur-payé et aujourd’hui, elle s’étonne de la présence de couteau céramique dans nos centres de détention. Pensez vous que les gilets que vous avez en votre possession seront suffisants si demain vous devrez être confronté à ce genre de criminel ?» a réagi sur les réseaux sociaux Cédric Boyer, responsable du syndicat local FO.

Depuis la création du quartier d’évaluation de la radicalisation (QER) au centre pénitentiaire de Fresnes, les représentants du personnel alertent la direction de l’établissement sur le danger qu’il représente. Alors qu’il est préconisé d’isoler ces détenus, le QER se situe au cœur de la détention et des surveillants pénitentiaires ont constaté que les prisonniers de droit commun pouvaient, lors des promenades, s’approcher du quartier pour détenus radicalisés et dialoguer. «Un effort a déjà été mis en place par la direction puisque deux agents sont désormais affectés à ce quartier. Cependant, le danger reste palpable (…) pour tous les agents de Fresnes affectés en première division. Nous avons envisagé des solutions mais la direction fait la sourde oreille. Nous dénonçons cette gestion criminelle de la pseudo unité dédiée aux islamistes radicaux du centre pénitentiaire de Fresnes», explique le bureau local du syndicat Force Ouvrière qui propose par exemple le positionnement de grilles pour sécuriser l’accès du quartier en attendant sa délocalisation, et de se prémunir d’émeutes. Ils réclament également des serrures différentes que celles du reste de la détention.

«Un grand débat est en cours dans les différentes prisons avec les personnes incarcérées. Madame la ministre, à quand un débat avec le personnel de surveillance ?», interpelle le syndicat.

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