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Transports | | 11/09/2019
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Gare SNCF de Bry-Villiers-Champigny: le coup de pression des maires

Gare SNCF de Bry-Villiers-Champigny: le coup de pression des maires

Neuf mois après la déclaration d’utilité publique de la gare de Bry-Villiers-Champigny qui interconnectera les lignes E, P, 15 et Sud, le montage financier intégral n’est pas encore bouclé. Les maires sonnent l’alarme, rappelant les projets urbains colossaux suspendus à sa réalisation.

Une foison des projets urbains repose en effet sur la promesse de ce pôle multimodal capable de drainer des dizaines de milliers de passagers chaque jour. «Les entreprises qui se montrent intéressées par nos opérations comme à Marne Europe, insistent sur l’importance d’être reliées par un cordon ombilical à Paris. Privées de cette possibilité là, elles ne s’installeront pas chez nous», alerte Jacques-Alain Bénisti, maire de Villiers-sur-Marne, en conférence de presse avec ses deux voisins ce mardi matin.

Trois projets sont dans les starting-blocks. Le plus gigantesque est celui de Marne Europe, à Villiers-sur-Marne, immédiatement aux abords de la future station. Les 11 hectares de plateau près du pôle commercial Ikea doivent y accueillir 69 000 m2 de bureaux, 900 logements, 15 000 m2 de commerces et services un centre de congrès, des hôtels, un cinéma multiplex et encore un parc de 2 hectares, le tout en éco-construction pour un faire le premier quartier bas carbone. Présenté dans tous les salons immobilier internationaux, le projet risque de se retrouver fragilisé et doublé si la gare reste un projet aux dates floues.

Il en est de même du pôle images dont rêve Bry-sur-Marne pour capitaliser sur la présence des studios de cinéma et de l’Institut national de l’audiovisuel.

A Champigny encore, le projet des Simonettes, qui prévoit 5 hectares d’activités, dont la Cité artisanale des Compagnons du Tour de France, 13 000 m² de commerces et 28 000 m² de logements, compte bien sur la présence de cette gare d’interconnexion.

Le problème, pour l’instant, est que cette gare d’interconnexion Sncf – Grand Paris Express n’est pascomplètement financée dans sa partie réalisation. « Nous avons péniblement réussi à nous mettre tous d’accord pour financer les crédits d’étude projet pour un montant de près de 17 millions d’euros. Il y a urgence absolue à se mettre d’accord sur la hauteur des financements de chaque partenaires parce que si cette gare SNCF n’est pas inaugurée en même temps que la gare du Grand Paris Express, nous allons perdre en attractivité», prévient Christian Fautré, maire de Champigny-sur-Marne. Pour l’instant, le Conseil régional a effectivement mis au pot 3 millions d’euros, idem pour la Métropole du Grand Paris (qui avait initialement prévu 5 millions), le territoire 1,33 million, le Conseil départemental du Val-de-Marne 670 000 euros et celui de Seine-et-Marne 1,33 million, soit au total 10 millions d’euros de la part des collectivités locales. Le reste se répartit entre Etat (2 millions €), et SGP (5,1 millions €).

Reste le gros morceau : les 350 millions d’euros de réalisation (205 millions d’euros pour les travaux, 45 millions d’euros d’études, 35 millions d’euros pour les acquisitions foncières et 37 millions d’euros de provisions pour risque). Pour l’heure, le financement n’est pas bouclé. En principe, les partenaires financiers de la partie étude devraient suivre, mais leur engagement écrit et précis n’est pas encore acté et les maires, qui ont participé à des réunions et comités de pilotage, parlent d’un “poker menteur” où personne ne veut être le premier à annoncer un chiffre.

«Nous nous mobilisons aujourd’hui parce que cette gare SNCF de Bry-Villiers-Champigny se situe sur nos communes respectives mais l’enjeu est plus global. C’est tout l’Est parisien, défavorisé en matière de transport qui attend cela pour réaliser le rééquilibrage tant de fois évoqué. Cette gare va également permettre de soulager le réseau existant déjà saturé», insiste Jean-Pierre Spilbauer, maire de Bry-sur-Marne.

Le préfet de Région, Michel Cadot, lui, tient à calmer le jeu en rappelant le soutien de l’État et son implication personnelle sur le dossier. «Le financement de ces études projet est un acte important, qui permettra notamment d’avoir une évaluation précise du coût du projet, et également d’être en capacité de respecter le calendrier initial. Le financement des travaux de la gare, projet soutenu par l’Etat et l’ensemble des Collectivités territoriales, doit être discuté dans la cadre d’une discussion globale entre l’Etat et la Région ainsi que les autres Collectivités territoriales pour la prochaine contractualisation (CPER) sur le volet mobilité multimodale. La part du financement de la société du Grand Paris à ces travaux est lui d’ores et déjà sacralisé dans une enveloppe dédiée», pose le préfet.

La région a de son côté annoncé au printemps une enveloppe de 100 millions d’euros pour quatre gares.

Cette nouvelle station, intégrée au pôle d’échanges multimodal auquel s’ajoutera à terme un site propre pour la ligne de bus Altival ainsi qu’une gare routière, doit permettre d’absorber un flux de 55 000 voyageurs par jour et conduire à des gains de temps significatifs dans les trajets banlieue-banlieue à l’horizon 2025, offrant aux habitants de l’Est parisien une porte d’entrée sur le Grand Paris Express.

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