Alors que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé des mesures pour tenter d’endiguer la crise qui secoue le monde hospitalier depuis plusieurs mois, les infirmiers de bloc opératoire (IBODE) estiment avoir été oubliés. Les professionnels de l’hôpital Mondor ont rejoint l’appel national à faire grève.
Début septembre, Agnès Buzyn a annoncé la création d’une filière d’infirmiers de pratique avancée qui pourront prendre en charge directement les patients admis aux urgences pour participer à leur désengorgement. Un certain nombre de soins comme la pose de sutures sur les plaies, habituellement pratiquées par les médecins pourront être réalisés par ces infirmiers moyennant le versement d’une prime.
Cette mesure a provoqué la colère d’une catégorie préexistante : les infirmiers de bloc opératoires. «Notre expertise doit être reconnue ! Notre diplôme d’État doit être respecté ! Mme Buzyn souhaite créer des nouveaux Infirmiers de Pratique Avancée (IPA) avec complément de compétences, mais elle méprise les infirmiers spécialisés existants. Nous faisons 18 mois de spécialisation supplémentaire», s’émeuvent les représentants de la profession qui ont lancé un appel à la grève nationale et lancé une pétition en ligne. “Nous, infirmiers de bloc opératoire, sommes présents à vos côtés, de votre accueil à votre sortie de la salle d’opération. Nous sommes garants de votre accueil, hygiène, stérilité, asepsie, lutte contre les infections, votre sécurité. Sans nous, votre opération n’a pas lieu”, rappellent-ils.
Grève à Mondor depuis le 3 octobre
Le personnel de l’hôpital Henri Mondor a rejoint la mobilisation nationale ce jeudi 3 octobre, à l’appel de Sud Santé. “Après le service des urgences (2 fois en grève à moins de 4 mois d’intervalle), de neuro-radiologie et l’unité de soins intensifs de cardiologie, c’est au tour des Infirmiers de Bloc Opératoire (IBODE) de se mettre en grève. Depuis plusieurs mois, le manque de personnel, toutes catégories confondues (de l’agent hospitalier aux médecins), perturbe fortement le fonctionnement des blocs opératoires. Les propositions de la ministre de la santé stigmatisent cette corporation d’infirmiers spécialisés. Une première réunion de négociation a eu lieu mardi 1er octobre, suite à l’absence de réponse concrète et immédiate de la direction face aux revendications des collègues, la grève a débuté jeudi 3 octobre. Les infirmiers de bloc épuisés, mais motivés, réclament entre autre : une augmentation des salaires, un dégel du point d’indice, la création de primes spécifique, des embauches pour combler le manque de personnels, des formations internes complémentaires (travail sur les robots d’urologie, de digestif, de chirurgie cardiaque…)…” défend le syndicat. “Face au manque de personnel au bloc opératoire de Mondor, c’est un tiers des salles opératoires qui est désormais fermé. Pourtant, le taux d’occupation des salles d’opérations est supérieur à celui de la moyenne de l’AP-HP, traduisant un surinvestissement des personnels et engendrant un épuisement physique et psychologique”, reprend le syndicat.
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