Reportage | | 19/11/2019
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Humidité, rats… colère des locataires d’une résidence sociale au Plessis-Trévise

Humidité, rats… colère des locataires d’une résidence sociale au Plessis-Trévise © VI

La résidence l’Orée du Parc au Plessis-Trévise. Joli nom mais ambiance moins sympa à l’intérieur des appartements gorgés d’humidité. Alors que des habitants se sont plaints de rats et fuites d’eau auprès du bailleur 3F, une réunion est convoquée et de gros travaux devraient être annoncés.

« Les gros problèmes ont commencé à apparaître depuis 2016, confie une habitante du rez-de-chaussée, étage qui prend le plus cher en termes d’humidité. Les fuites n’ont cessé de s’accumuler sur les murs des plafonds. Quand l’eau s’est infiltrée via les fenêtres, ça a fait gondoler les plinthes en bois qui contiennent des conduits électriques. En cas d’inondation, des courts-circuits peuvent se produire et ainsi créer un départ de fumée, ce qui est déjà arrivé dans l’immeuble. » Lors de notre visite, l’accès aux pompiers sur le site est du reste bloqué par les encombrants. « Cette fois-là c’était de l’eau de pluie, car nous avons aussi subi un refoulement d’eaux usées… », poursuit la locataire.

En termes d’isolation, les locataires ont de quoi remplir un plein cahier de doléances, tâche à laquelle s’adonne bénévolement Nathalie, qui connaît les lieux depuis 1991 : « Les fenêtres datent de plus de 20 ans, les volets sont anciens, en plastique, et leur système de fermeture reste une énigme. Alors on a chacun mis en place un petit système à soi pour réussir à les fermer. Mais enfin, quand on habite au rez-de-chaussée, la sécurité est une clause inévitable à respecter, ne serait-ce que pour l’intimité. » Le sentiment d’insécurité ne s’arrête pas là, reprend la locataire : « La porte d’entrée de l’immeuble se ferme via des aimants. Les jeunes, ils tapent dedans. Alors à force, elle ne ferme plus et ils rentrent, fumer, boire, manger et même déféquer. En plus de ce calvaire, on peut facilement ouvrir les portes des appartements depuis l’extérieur. Sur certaines, la poignée est simplement fixée avec deux visses… Et mon mari qui travaille de nuit… »

L’immeuble, qui date de la fin des années 60, semble avoir un besoin urgent de réhabilitation. « On demande la réhabilitation thermique et phonique du bâtiment. Parce que pour le chauffage, c’est pareil », argue Nathalie. Montée au maximum, la température reste effectivement basse. Surtout pour les locataires du rez-de-chaussée qui ont la double peine entre une humidité qui remonte du bas, notamment des caves, et celle du haut, générée par de multiples fuites.

« Les colonnes d’aérations n’ont jamais été nettoyées, mais c’est surtout le combo fenêtre de mauvaise qualité, absence d’isolation avec l’extérieur et chauffage insuffisant qui n’est plus supportable » , témoigne une grand-mère, qui habite également un rez-de-chaussée de l’une des cinq résidences, appelée Villa des Bouleaux.

« On ne m’a pas proposé d’être relogée, à part à l’Haÿ-les-Roses, puisqu’il n’y aurait pas d’appartement disponible ici. Or, j’ai deux filles, scolarisées ici, et je ne suis pas véhiculée.” reprend la mère de famille. “Alors comment expliquer qu’il y ait des appartements disponibles dans l’immeuble ? » interroge Nathalie.

Trous à rats

Au-delà de l’humidité, l’autre problème est celui des rats. « Tout autour des bâtiments, on peut constater la présence d’énormes trous. A côté de quelques-uns d’entre eux, des boîtes noires. Leur utilité ? Que les rats, et des gros en plus, aient envie d’y rentrer… « La petite elle a peur, depuis qu’elle en a vu deux gros alors même que nous étions à la maison », reprend l’habitante

Réunion le 23 novembre avec les locataires, le bailleur et la mairie

Epaulés par l’association de consommateurs CLCV (Consommation Logement Cadre de vie), une trentaine de locataires se sont fédérés et ont fini par se faire entendre. « On a réussi à obtenir une réunion avec le maire, Didier Dousset (MoDem), le mois dernier, et on a obtenu une réunion publique le 23 novembre, en sa présence et avec celle du bailleur. »

Cette réunion se tiendra à l’espace Paul Valéry (74 avenue Ardouin), samedi 23 novembre à 10h.

Un contrat confort qui a surtout le nom

« On sait que cela ne sera pas sans peine. Quand on demande au bailleur de clôturer tout le site, il nous répond qu’à ce moment-là, il devra reporter la réhabilitation prévue des immeubles. Or, lors d’une réunion qui s’est tenue le 7 octobre dernier à Alfortville, le siège des bailleurs, en présence des associations, aucuns travaux pour le Plessis-Trévise n’étaient mentionnés au programme des travaux régionaux établis sur 5 ans… On en vient à penser à appeler un huissier pour faire bloquer les charges : l’eau chaude, le chauffage. Le pire, c’est qu’on paye un ‘contrat-confort’… ». Un contrat qui promet un entretien régulier : « une fois par an et sur rendez-vous, un professionnel passera chez vous pour vérifier toutes vos installations, les réparera si nécessaire en changeant les pièces défectueuses, sans frais supplémentaires. », peut-on lire sur le site du bailleur.

Le bailleur indique avoir dératisé et promet de gros travaux

“A notre connaissance, les rats n’ont concerné qu’un seul logement, en rez-de-chaussée. La situation nous a été signalée en juin et nous sommes intervenus en août. Nous avions proposé de venir en juin mais les locataires avaient refusé une première intervention. Nous avons fait reboucher un trou au niveau du plancher et opéré un traitement plus complet sur l’ensemble de la résidence en mettant en place des pièges. Par ailleurs, les dégâts des eaux sont traités à chaque fois. Ce bâtiment date des années 1960 et nous allons annoncer les projets de travaux détaillés lors de la réunion du 23 novembre”, indique de son côté le bailleur social 3F.

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