Après deux semaines d’interruption pour maintenance annuelle, le Syctom a redémarré son usine d’incinération d’Ivry-sur-Seine, comme prévu. Sollicité par le maire, Philippe Bouyssou, qui réclamait la prolongation de l’arrêt en raison de l’incident survenu le 31 mai dernier, le préfet du Val-de-Marne a indiqué ne pas pouvoir y faire obstacle.
Depuis le 31 mai et le dégagement pendant quelques minutes de fumées noires par la cheminée de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine, le Syctom a remis un rapport sur l’incident au service d’inspection des installations classées de la DRIEE (direction régionale et interdépartemental de l’Environnement et de l’Energie). Une inspection a également été réalisée jeudi dernier sur place pour faire le point sur la situation. Dès le lendemain de l’incident, la direction générale du Syctom était en mesure d’expliquer l’origine de l’incident : le dysfonctionnement d’un groupe turbo-alternateur permettant de convertir l’énergie générée par l’incinération en électricité. Par ailleurs (et sans lien avec l’incident), l’usine d’incinération était à l’arrêt du 2 au 14 juin pour des opérations de maintenance annuelle. Cette opération effectuée, le syndicat a remis en marche ses deux lignes d’incinération, mais sans le dispositif à l’origine du dysfonctionnement. L’usine doit donc recourir au réseau d’électricité générale en attendant que le problème soit réglé.
Alors que l’incident fumées noires a réveillé la polémique sur la présence et la future reconversion de l’incinérateur, le maire d’Ivry-sur-Seine, Philippe Bouyssou, avait entre temps réclamé au préfet la prolongation de l’arrêt de l’incinérateur, mais cette demande n’a pas été suivie. «Au plan réglementaire, l’accord préalable de l’État n’est pas requis pour ces actions inhérentes à la vie d’une installation industrielle et relève de l’entière responsabilité de l’exploitant. le redémarrage du groupe turbo-alternateur ne sera, quant à lui, pas envisagé avant que les causes de son dysfonctionnement ne soient identifiées et les actions de correction mises en œuvre. Dans ce contexte, il n’y a pas de raison d’émettre un obstacle au redémarrage de l’usine», indique le préfet Laurent Prévost dans un courrier adressé à l’édile.
Un rapport complet sur l’incident d’ici le 30 juin
Concernant l’échappement de fumées du 31 mai, un premier bilan a été fait. «Les rejets non traités (pendant les deux périodes de quelques minutes de l’incident du 31 mai) représentent, selon les premières estimations de l’exploitant, l’équivalent d’un ou trois jours de déchets filtrés (en fonction des polluants). Il est désormais attendu de l’exploitant des éléments plus précis (estimations affinées, calculs de dispersion,…) permettant d’objectiver l’impact de l’incident. (…) J’ai demandé à l’exploitant de me remettre un rapport complet sur les causes et les conséquences de l’incident d’ici le 30 juin», indique le préfet du Val-de-Marne.
Concernant les polluants actuellement non mesurés tels que les dioxines et furanes bromées, le préfet note dans son courrier que: «l’exploitant est incité à s’inscrire de manière volontariste dans les travaux en cours permettant de mieux connaître leurs effets et d’aboutir, in fine, à une réglementation précise de ces polluants (fixation d’une valeur limite notamment).»
La consultation du 29 juin au tribunal le 24 juin
Prenant acte de cette réponse, le maire de la ville, Philippe Bouyssou, qui s’est vu interdire par le préfet l’organisation d’une consultation citoyenne sur la reconstruction de l’incinérateur car celle-ci a déjà fait l’objet d’une enquête publique et a déjà obtenu son permis de construire et son autorisation d’exploiter, a indiqué qu’il irait défendre le principe de cette consultation au tribunal. «Tout cela concourt au maintien de la consultation citoyenne, moment démocratique et de sensibilisation, organisée par la municipalité le 29 juin prochain. Le Préfet du Val-de-Marne demande l’annulation pure et simple de cette consultation. C’est inacceptable ! Aussi, j’assurerai moi-même la défense du principe de libre expression des Ivryen.ne.s, le 24 juin à 15h devant le juge administratif de Melun».
Pour rappel complet du contexte, voir les articles ci-dessous :
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