Santé | Val-de-Marne | 16/04/2019
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Val-de-Marne: la lutte contre les déserts médicaux commence dès la fac

Val-de-Marne: la lutte contre les déserts médicaux commence dès la fac

Si le numerus clausus drastique figure parmi les raisons de la désertification médicale, d’autres facteurs renforcent la tendance. Ainsi, alors que 75% des jeunes étudiants en médecine envisagent de s’installer en libéral, seulement 12% ouvrent leur cabinet. Dans le Sud-Est parisien, les médecins ont décidé d’attaquer le problème à la racine en jouant collectif avec un dispositif inédit en Ile-de-France, lancé ce lundi 15 avril. Explications.

Faciliter l’installation des médecins en mettant à disposition des locaux à des tarifs abordables, les villes sont de plus en plus nombreuses à le faire, aux petits soins pour attirer de jeunes généralistes ou spécialistes alors que chaque année voit partir en retraite des bataillons de docteurs. Les médecins eux-mêmes ne sont pas en reste qui organisent chaque mois des réunions à destination de leurs successeurs dans le cadre des permanences de l’Urps (Union régionale des professionnels de santé). Mais cela ne suffit pas car le problème se situe plus en amont. Le problème, il apparaît bien chiffré par l’étude récente du Conseil national de l’Ordre des médecins, d’où il ressort que si 75% des étudiants interrogés envisagent de s’installer en libéral, seulement 12% des professionnels qui s’inscrivent à l’ordre franchissent le pas, et 35% au total après cinq ans d’exercice. Télécharger l’étude du Cnom. Que s’est-il passé entre les deux étapes ? Quels freins ou manque de connaissance ont éloigné les futurs médecins de leur première intention ? C’est justement ce que les conseils de l’ordre des médecins du Val-de-Marne, de la Seine-et-Marne et de l’Essonne ont décidé d’explorer  pour réagir, en partenariat avec les facs de médecine de Créteil et de Bicêtre, les syndicats étudiants, l’Assurance maladie et l’Agence régionale de santé (ARS).

«L’objectif est d’agir en amont pour lever les freins et les craintes», insiste Bernard Le Douarin, président du Conseil de l’Ordre du Val-de-Marne. Concrètement, le dispositif va d’abord consister en de l’information auprès des étudiants à partir de plusieurs vidéos. L’une présentera par exemple des interviews des médecins déjà installés depuis un an, exprimant les craintes et appréhensions qu’ils avaient avant de s’installer, les problèmes rencontrés, la manière dont ils ont surmonté leurs appréhensions, leurs retours d’expérience. Une autre vidéo présentera les différents outils à disposition des médecins qui souhaitent s’installer. Au-delà de ces moocs, l’animation de ce plan, baptisé Initiative territoires, sera incarnée par une chargée de mission qui sera l’interface avec les étudiants et les partenaires du projet ainsi que d’autres parties prenantes comme les villes qui mettent à disposition des aides à l’installation.

«Nous allons également établir une cartographie des zones déficitaires avec un objectif d’augmenter le nombre de médecins maîtres de stage pour pouvoir multiplier les stages des étudiants en libéral», explique le président du Conseil de l’Ordre. Rien de tel qu’un stage sur le terrain pour se rendre compte de la réalité et dissiper ou conforter ses craintes, en effet. «Il s’agit de sortir du tout hôpital en aidant les étudiants à se repérer dans les différents métiers. Plus on rencontre des maîtres de stage, plus on est tenté de les suivre», abonde Jean-Luc Dubois-Randé, président de l’Université Paris-Est Créteil (Upec).

«Deux réunions vont se tenir dès ce printemps avec les étudiants en médecine générale, à l’occasion du début de leur stage, puis j’assurerai des permanences pour recueillir leurs besoins. Ensuite, je leur proposerai un accompagnement individuel par rapport à leur projet», témoigne Sandrine Paris, chargée de mission (photo de une). Une première réunion de présentation du dispositif aux étudiants est déjà prévue le 24 mai à l’Upec. L’autre doit se tenir à la fac Bicêtre.

Financièrement, ce dispositif Initiative territoires est soutenu par l’ARS qui prend en charge le salaire de la chargée de mission.

Pour le territoire, l’enjeu est considérable. «Actuellement, sur 10 médecins qui s’installent, seulement 2 le font en libéral, le reste en salarié», estime Bernard Le Douarin.

Un premier projet de ce type a déjà vu le jour à Nancy, qui a eu suffisamment de succès pour être déployé à l’échelle de la région Grand Est, souligne le président du Conseil de l’Ordre. En Ile-de-France, les Sud-Est francilien est pour l’instant pionner.

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