Un projet de circulaire invitant à une profonde réorganisation des services déconcentrés de l’Etat, qui a fuité dans des organisations syndicales, prévoit notamment de regrouper au niveau régional les Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et les DRJSCS (directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale),
et, au niveau départemental, de regrouper les compétences en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion des DDCS (Directions départementales de la cohésion sociale) et des DRDJSCS avec les unités départementales des Direccte, dans un nouveau réseau qui serait baptisé Direction départementale de l’insertion et de la cohésion sociale (DDICS). Au sein de cette entité, l’inspection du travail conserverait son système actuel d’organisation de la ligne hiérarchique. La gestion de la main d’ œuvre étrangère, en revanche, serait désormais confiée aux services de la préfecture, changeant ainsi de tutelle ministérielle pour passer du ministère du Travail à celui de l’Intérieur. En termes de moyens, l’un des enjeux est de développer les mutualisations en créant, au niveau départemental, des secrétariats généraux communs aux préfectures et directions départementales interministérielles. Le projet de réorganisation doit aussi s’appuyer sur un certain nombre d’opérations immobilières.
Dans le Val-de-Marne, les agents de l’unité départementale de la Direccte, qui compte 110 collaborateurs dont environ une cinquantaine d’inspecteurs, s’inquiètent fortement de cette évolution et une trentaine d’agents se sont rassemblés en AG dès ce lundi 20 mai à l’appel de la CFDT, de la CGT et de l’UNSA, inquiets d’une suppression des services déconcentrés du ministère du travail. Ce mardi 21 mai, le mouvement s’est concrétisé par la venue d’une délégation auprès de la direction départementale.
«Plusieurs menaces se précisent, évoquent les syndicats. Les missions du pôle 3E (économie, emploi, entreprises) seront absorbées dans une future direction interministérielle en charge de l’insertion et de la cohésion sociale, sans garantie sur la pérennité des postes des agent.es. C’est le lien entre les missions «emploi» et «travail» qui est ainsi brisé. Les agent.es en charge de la main d’oeuvre étrangère seront transféré.es à la préfecture du Val-de-Marne, livrant ainsi les travailleurs et travailleuses étranger.es aux politiques répressives du ministère de l’intérieur. Les agent.es des moyens généraux seront mutualisé.es dans la préfecture, sans prise en compte des spécificités du ministère du travail, et notamment des moyens nécessaires au contrôle des entreprises et au respect de leur indépendance.»
Les agents, qui exigent de la direction la mise en place d’une cellule de crise pour être tenus informés des futurs changements organisationnels, entendent désormais mobiliser.
«Nous allons nous rapprocher de nos collègues de la Direction départementale de la cohésion sociale qui compte une soixantaine d’agents et doit fusionner avec la nôtre. Nous prévoyons une AG commune. Nous fêtons les 100 ans de l’Organisation internationale du travail cette année, c’est l’occasion de rappeler cet anniversaire», prévient un militant CGT du ministère du Travail.
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