A quelques jours de la trêve hivernale, une opération de police a été menée ce mardi matin pour procéder à l’expulsion des derniers occupants du bidonville de la rue Mirabeau à Ivry-sur-Seine.
Depuis que la mairie d’Ivry-sur-Seine, propriétaire du 62 de la rue Mirabeau, a obtenu un jugement l’autorisant à reprendre possession de ces lieux qu’elle considérait comme dangereux pour ses occupants après plusieurs diagnostics sécurité, les dizaines de familles roms qui vivaient sur place savaient qu’elles en seraient bientôt expulsées. Quand la police est intervenue ce mardi, nombre d’entre elles avaient donc déjà quitté les lieux et les derniers avaient fait leurs valises prêtes.
Plusieurs membres du collectif de soutien des Roumains d’Ivry ainsi que le maire-adjoint en charge des questions sociales, Mehdi Mokrani étaient présents. «Il s’agit pour l’essentiel de laissés pour compte du bidonville Truillot. (ndlr, vaste bidonville qui s’était installé sur une friche de l’AP-HP et a été démantelé à l’été 2015) Des gens qui, pour la plupart, travaillent, dont les enfants sont scolarisés, et qui sont expulsés pour la ixième fois. La ville a assuré une bonne partie des solutions mais l’État, en la personne du préfet, ne fait rien, malgré une promesse de réunir une plateforme élargie pour trouver des solutions pérennes au plan départemental au lieu de dépenser l’argent à engraisser les marchands de sommeil. Non seulement il ne fait rien, mais il méprise les associations, les élus nationaux et locaux qui le relancent», lâche un militant. Le collectif souhaite un comité de pilotage du préfet rassemblant les élus locaux et nationaux pour travailler à des solutions de sortie des bidonvilles.
Le bidonville Truillot (image de une) s’était installé sur les anciens jardins de l’AP-HP en février 2011 suite à l’incendie intervenu sur un autre terrain dans la rue de Verdun. Lors de son évacuation à l’été 2015, une quarantaine de familles ont été relogées par la ville, le département et l’Etat tandis qu’une autre partie des habitants avait rejoint un autre terrain à Ivry-sur-Seine ou était partie vers l’Essonne. Fin 2015, un village de l’Espoir porté par Emmaüs et cofinancé par l’Etat (50%), l’association, la fondation Abbé Pierre et la région avait notamment accueilli des familles, construit sur des terrains de l’AP-HP.
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De son côté, la municipalité d’Ivry-sur-Seine travaille avec les associations pour proposer des solutions hébergement transitoires pour les personnes ayant fait l’objet d’un diagnostic social. «Depuis plus d’un an, en partenariat avec les associations, la municipalité a mis en place un diagnostic et un accompagnement social individualisé pour les 40 personnes « historiques » issues du bidonville Truillot évacué en 2015. A ce jour, grâce à un travail minutieux et complexe de coordination avec les différents partenaires de la résorption des bidonvilles à Ivry, 24 solutions d’hébergement ont été trouvées notamment au Centre d’Hébergement d’Urgence pour Migrant.e.s (CHUM) géré par Emmaüs Solidarité (ndlr centre cofinancé par l’Etat et la mairie de Paris). 10 personnes ont été accompagnées dans leurs démarches d’insertion professionnelle. Par ailleurs, la ville poursuit le processus d’hébergement transitoire pour les 16 autres personnes», indique la ville.
Le 62 de la rue Mirabeau, lui, devrait donner lieu à une résidence sociale.
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