C’est lors d’un voyage en Israël que Déborah Stigmann a découvert Kikar, une grande place vivante au cœur de Netanya, un lieu de circulation et de rencontre. Ayant gardé à l’esprit ce souvenir pendant une vingtaine d’années, la peintre a donné vie à Kykart Station des Arts, son propre rond-point. La galerie a ouvert en novembre 2018 à Maisons-Alfort.
« Kykart représente vraiment le concept de point circulaire que je voulais donner à la galerie, avec le mouvement des artistes qui entrent et qui sortent », explique sa créatrice. Afin de créer une ambiance chaleureuse, Déborah a mis à disposition une cafétéria qui privilégie des produits artisanaux et bio. Dès le printemps, une terrasse prolongera le lieu.
À 49 ans, cette femme vigoureuse aux cheveux courts et aux yeux brillants se décrit comme perfectionniste et quelqu’un qui aime prendre des risques. Pour se lancer dans le marché de l’art, l’habitante d’Alfortville s’est appuyée sur son parcours artistique et ses connaissances et n’a écouté que son intuition : « Je n’ai pas fait une étude de marché parce que je n’avais pas envie d’entendre la négativité. J’ai appris à écouter mon instinct. Je suis artiste peintre, j’ai fait beaucoup d’expositions, je ne me suis pas réveillée un matin en décidant d’ouvrir une galerie d’art, c’est quelque chose qui a été nourri et réfléchi pendant dix ans. J’ai été mariée pendant vingt ans et ma vie n’était que mon mari et mes enfants. Je me suis complètement oubliée. Je suis allée chercher mes émotions et mes inspirations au fond de moi. C’est la peinture abstraite qui est arrivée à moi», confie la galeriste.
Seule pour mener cette aventure, la fondatrice de Kykart ne s’attend pas à « gagner d’argent » dès la première année mais multiplie les projets afin d’humaniser la traditionnelle galerie d’art. En ce moment, ce-sont les pandas de Doudou Style et le monde végétal d’Anis Anis qui se sont invités en vitrine. « Du côté événementiel, l’objectif est de travailler avec des écrivains, faire des performances artistiques, de lecture de poésie et développer le coworking et les évènements ponctuels tels que débats, dédicaces et ateliers divers », explique Déborah. En quête de diversité, la galeriste rencontre de cinq à six artistes par semaine afin de remplir le calendrier de 2019.
Pour créer un dialogue entre les œuvres, Kykart accueille toujours des binômes (reconnus ou émergents). Après deux expositions consacrées au street art, la galerie enchaîne par une exposition de photographie. Les photos de Laureline Dalmau et d’Ifelseart, ainsi qu’un travail collaboratif entre Laureline et Déborah entremêlant photo et peinture abstraite, seront exposées pendant six semaines à partir du 17 janvier. « Je ne veux pas que ma galerie soit cloisonnée avec une démarche artistique précise. » Dans cet agenda serré, la peintre ne prévoit son exposition personnelle que pour le deuxième semestre.
Sur le long terme, Déborah Stigmann prévoit de dépasser les frontières géographiques à la recherche de nouveaux partenariats : « L’idée est d’ouvrir les champs des possibilités à la clientèle. Aller chercher des artistes à l’international est prévu pour la deuxième ou troisième année. » En attendant l’essor de Kykart, la créatrice en tire déjà un bilan positif : « Je me réveille et me couche avec le sourire. »
Site Internet : https://www.kykartstationdesarts.com/
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