Entreprises | | 18/03/2019
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La CCI prépare les entreprises du Val-de-Marne au Brexit

La CCI prépare les entreprises du Val-de-Marne au Brexit

Alors que le Royaume uni n’en finit pas de ne pas savoir comment aller au bout du Brexit, les entreprises  françaises s’interrogent sur les conséquences de cette éventualité, de plus en plus proche. Ce vendredi, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Val-de-Marne organisait à cet effet une réunion pour anticiper, alors que 700 à 800 entreprises du Val-de-Marne ont des flux avec le Royaume-Uni, sixième marché international de la France en 2017.

« Il faut se préparer à tous les scénarios et surtout à celui d’une sortie sans accord », prévient Maurice Croci, chargé de mission internationale à la Direccte d’Île-de-France. Les entreprises craignent en priorité le rétablissement des formalités douanières. « Si demain nous devons réintégrer l’application de frais de douane, cela impliquera une réorganisation administrative de l’entreprise, mais également des conséquences sur le prix de vente. Le sujet du Brexit est brûlant pour nous », explique Marie Rivenez,  présidente de la société GRG Maison des Viandes. « Pour l’instant, il s’agit de déchiffrer toute la réglementation. C’est un très gros chantier, mais peut-être que ça ne servira à rien », poursuit la patronne de l’un des principaux grossistes en viande de Rungis. « Il faudra internaliser la fonction douane ou faire appel à un professionnel de dédouanement. Il est de votre intérêt d’en maîtriser les principales notions car, en tout cas, vous êtes les responsables », alerte Anne Marionnet, de la direction régionale des douanes de Paris Est. 

Cogérant du bureau d’étude Studio Fahrenheit créé depuis une semaine, Mamoune Nejjar cherche lui des conseils sur le plan juridique et sur l’aspect de protection intellectuelle. « Le contrat, c’est un atout stratégique. Il faut le prendre comme un outil commercial », avertit Joanna Puma, juriste en droit du commerce international – service Inforeg de la CCI Paris Île-de-France. Pour ceux qui auront les contrats en vigueur impactés par le Brexit, la spécialiste d’Enterprise Europe Network de la Commission européenne recommande de vérifier les clauses du document, renégocier le contrat si besoin et si possible, et sécuriser une future relation commerciale à travers un contrat adapté. « Prévoyez une clause de renégociation du contrat, notamment sur le prix », conseille-t-elle. « C’est un peu plus clair dans certains points, comme sur les contrats. Il y a encore des questions à se poser sur les marques, mais on est dans le flou dans le cadre de la douane et des taxes », analyse Steve Moreira, conseilleur de vente pour Technic France, entreprise qui vend des produits chimiques pour l’industrie électronique.

Pendant de trois heures ce vendredi, les entreprises ont ainsi planché sur les hypothèses d’un Soft Brexit, une sortie avec accord y compris une période de transition, comme du Hard Brexit, une sortie sans accord exigeant une préparation imminente. Les experts ont abordé aussi la situation politique actuelle et le plan déclenché par le Gouvernement, les enjeux économiques pour les entreprises françaises, les formalités réglementaires à accomplir et les conséquences sur les aspects de TVA, la fiscalité des entreprises et la gestion sociale des salariés. « Du jour au lendemain, la situation peut changer, soyez préparés. Vivre dans une incertitude est pire que rester ou sortir », rappelle Patrick Baruel, directeur de BL Hair UK et président du Comité Île-de-France des Conseillers du Commerce Extérieur de la France.

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