Ce mercredi 3 avril, les étudiants comoriens de l’université de Paris-Est Créteil (Upec) organisaient une journée festive pour présenter leur pays et partager leur culture. Au programme : échanges, musiques, dégustations, discussion sur l’intégration, la hausse des frais d’inscription des étudiants étrangers… La France est le deuxième pays d’accueil des étudiants originaires des Comores, juste après Madagascar.
Ce mercredi à l’Upec, les étudiants ont pu découvrir le pilao, un plat à base de riz avec de la viande de poulet. Une découverte pour Mona, doctorante iranienne en sciences d’ingénierie, spécialisée en physique, qui avoue avoir découvert à cette occasion ce pays africain. La jeune Hasna, 17 ans, lui raconte volontiers. Etudiante en L1 en sciences pour l’ingénieur, Hasna s’est installée chez son oncle en septembre 2018 pour étudier en France. « Je veux faire le parcours électronique, c’est une filière qu’il n’y a pas dans mon pays. » Elle envisage ensuite de poursuivre ses études en France jusqu’au master. La hausse des frais d’inscription des universités françaises l’inquiète toutefois. « On va se débrouiller, mais c’est dur. C’est cinq fois le salaire de nos parents. Il y aura des gens qui vont abandonner leurs études parce que c’est trop cher », regrette-t-elle. « Plus de 3 000 euros, c’est une fortune », renchérit Mariama, 24 ans, boursière, qui est arrivée à l’Upec en 2016 pour faire une licence parcours chimie-biologie. « Ils disent que c’est pour attirer plus d’étudiants étrangers, mais je pense que c’est plutôt pour nous repousser » s’inquiète Mtsashiwa, 26 ans, qui envisage faire un master en agroalimentaire l’an prochain. Le jeune Comorien travaille en parallèle dans la restauration pour se maintenir en France et aider ses parents restés au pays.
« En L3, je pourrai demander une bourse. Si je ne l’’obtiens pas, j’économiserai pour le M1. J’ai commencé à économiser depuis l’annonce de la hausse mais pour le M2, je serai peut-être obligé de faire une année de césure », considère Anffane, 20 ans. Financé par ses parents, l’étudiant en L1 en Physique est arrivé un mois plus tard que ses camarades, en octobre 2018, et a surmonté ses difficultés à s’intégrer grâce au soutien de l’association Rcepec (Réseau comorien des étudiants de Paris-Est Créteil). L’association, créée en 2009, dédère une quarantine d’étudiants de l’université cristolienne.
Rcepec : une association étudiante pour favoriser l’intégration
« Notre but est d’aider les étudiants comoriens dans leur insertion, soit au niveau de l’université avec les démarches administratives et les examens, soit au niveau de leur vie personnelle quand ils cherchent un appartement ou un travail », explique Fayad Bakary, président de l’association depuis 2016. A l’occasion de cette journée de l’étudiant comorien de l’Upec, quelques anciens membres du Rcepec sont venus encourager les nouveaux. A l’instar de Nourad, qui était secrétaire générale de l’association entre 2013 et 2016, qui se souvient de l’importance de la communauté pour l’intégration des étudiants. « J’avais envie de m’investir pour donner aux autres ce qu’on ne m’avait pas donné », témoigne-t-elle, désormais diplômée d’un master de biologie.
Pour Tiffany, née en France, l’association a permis d’être plus près de ses origines. « J’étais un peu étonnée qu’on soit autant à l’Upec », remarque cette étudiante en L1 en administration et échanges internationaux (AEI). «Il ne fait jamais oublier d’où l’on vient », appuie Ben Amir Saadi, manager général des Cœlacanthes, l’équipe de football des Comores.
L’archipel des Comores, situé au nord du canal du Mozambique dans l’océan Indien, comprend quatre îles : la Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte (celle-ci administrée par la France). Le pays est indépendant depuis 1975 seulement. En 2017-2018, 2 673 étudiants comoriens sont venus étudier en France, dont 82,8% se sont inscrits à l’université.
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