Annoncées par le président de la République en avril 2019, les Maisons France Services visent à proposer un “bouquet” de services allant de du service postal à l’état civil. En Val-de-Marne, la préfecture table sur 9 implantations et recherche des partenaires.
«Mettre chaque citoyen à moins de 30 minutes d’un service public», tel était l’un des engagements pris par Emmanuel Macron pour sortir de la crise des gilets jaunes. Depuis, la création des maisons France Services destinées à offrir un accès aux impôts, à la Poste, au pôle emploi ou aux caisses d’assurances, a été confiée aux services déconcentrés de l’État. L’objectif est de disposer d’une implantation par canton. En Val-de-Marne, le préfet avait donc annoncé fin juin la création d’une concertation préalable et désigné Jean-Philippe Legueult, sous-préfet de Nogent-sur-Marne, pour chapeauter la démarche.
Trois mois plus tard, à l’occasion de la présentation du rapport d’activité des services de l’Etat par le préfet du Val-de-Marne devant l’assemblée départementale, le conseiller et sénateur Pascal Savoldelli a demandé où en était la démarche. «Depuis l’annonce, nous avons eu très peu d’information à ce sujet. Je n’ose pas penser que le projet ait disparu ! Le département doit être écouté et associé à cette concertation. Nous n’accepterions pas d’être mis devant le fait accompli au moment de financer les équipements».
Nouveau préfet du Val-de-Marne, Raymond Le Deun a indiqué que le projet était bien d’actualité et que ses services allaient montrer l’exemple. «Nous avons identifié 9 projets de maison qui pourraient être opérationnels au 1er janvier 2020. Nous avons notamment porté la candidature de la sous-préfecture de Nogent-sur-Marne pour en accueillir une. Elle sera ouverte 5 jours sur 7 et animée par deux agents mis à disposition par la préfecture. Après une formation auprès des différents organismes, ils seront en mesure de répondre à des questions de premier niveau. Des professionnels pourront également assurer une présence par visio-conférence. Le département est associé aux réunions de concertation».
«30 000 euros par maison, ça ne paye même pas le salaire d’un agent»
En matière de foncier à mettre à disposition pour construire ces maisons France Service, le conseiller départemental Daniel Guérin a soumis plusieurs idées. «A Villeneuve-le-Roi, mais je pense que ça doit être le cas ailleurs, la caisse primaire d’assurance maladie a abandonné ses points de présence depuis de nombreuses années. C’est une idée à creuser. Peut-être aussi que cela aurait du sens d’accueillir ces maisons dans des locaux du département».
Proposition accueillie par les soupirs de plusieurs élus de la majorité visiblement agacés par la seconde proposition. «J’invite mon collègue, qui est également membre du bureau du conseil départemental, à poser ses questions dans les bonnes assemblées», l’a recadré le président du Conseil départemental, Christian Favier.
Au-delà du foncier, le porteur de projet doit également mettre à disposition deux agents. L’État s’est engagé à participer au fonctionnement des 2000 maisons France Services prévues d’ici 2022, soit un montant global de 200 millions d’euros (30 000 euros par maisons par an). «C’est insuffisant. Cela ne paie même pas le salaire annuel d’un agent de catégorie C qui est de 35 000 euros TTC et ils nous en demandent deux !», lâche Lamya Kirouani, vice-présidente du conseil départemental en charge des ressources humaines.
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