Après trois mois de restauration, les deux maîtres-verriers des ateliers Lucas Concept achèvent l’installation des 72 panneaux qui composent le mur vitrail de l’église Saint-Paul-de la Vallée-aux-Renards, à cheval entre Fresnes et L’Haÿ-les-Roses. Le chantier sera terminé pour la venue de l’évêque Michel Santier ce dimanche.
Depuis lundi, Lucien Renault et Charles Stavropoulos reconstituent un puzzle aux pièces très fragiles. C’est à ces deux maîtres verriers installés à Villejuif que le diocèse a fait appel pour réaliser la restauration complète du mur vitrail de l’église Saint-Paul de la Vallée-aux-Renards.
Il y a trois mois, les deux artisans sont venus démonter les 72 panneaux constitutifs de cette fresque, œuvre d’André Ripeau et de Jacques Colas-Guérin, qui monte presque à 7 mètres de hauteur et s’étire sur une largeur de 14 mètres. «Depuis les bancs, nous pouvions voir que des morceaux de vitrail étaient colmatés. Cela faisait un peu mal au cœur», décrit un paroissien présent ce mercredi après-midi.
A première vue, les maîtres-verriers estiment à une centaine le nombre de pièces endommagées, mais une fois à l’atelier, ils découvrent que les dégâts avoisinent plutôt le double. Il faut dire que la façade vitrée a longtemps été la cible de jets de pierre avant d’être finalement protégée par la pose d’un rideau de fer il y a une dizaine d’années.
«C’est une fresque avec beaucoup de teintes différentes fabriquée à partir de verres soufflés à l’ancienne. On peut même voir de petites bulles d’air dans certaines pièces. Certaines teintes ne se faisant plus, nous avons dû les commander à la verrerie de Saint-Just (filiale de Saint-Gobain). En restauration, notre travail doit être invisible alors nous nous sommes aidés des images d’archives», relate Charles Stavropoulos.
A Villejuif, dans leur ateliers, les deux artisans qui se sont rencontrés au lycée Lucas de Nehou, spécialisé dans les métiers des Arts du Verre et des Structures Verrières, ont d’abord procédé au nettoyage des pièces avant de reconstituer les panneaux. «Comme l’église n’est pas classée aux monuments historiques, nous étions moins contraints que lorsque nous devons nous occuper de vitraux plus anciens qui nécessitent des bains dans des eaux déminéralisées ou avec un certain PH», explique Lucien Renault.
De retour à l’église Saint-Paul ce lundi, ils ont commencé à poser les panneaux sur un imposant châssis. Les panneaux sont liés entre eux grâce à des baguettes et des attaches en plomb. «Nous avons fait des points de renfort pour éviter que le mur ne prenne du ventre (qu’il ploie). Nous utilisons également des bandes adhésives qui améliorent la qualité des joints», ajoute Lucien Renault.
Ce mercredi après-midi, la fresque était reconstitué à 50%. Les deux maîtres-verriers des ateliers Lucas Concept pensent pouvoir achever la pose vendredi ou samedi. Le chantier doit être terminé avant dimanche, pour la venue de l’évêque du diocèse, Michel Santier, qui vient célébrer la messe de confirmation des jeunes de la paroisse.
L’église Saint-Paul de la Vallée-aux-Renards a été bâtie au début des années 1960, lors de la création de ce quartier situé entre les communes de L’Haÿ-les-Roses et de Fresnes. Il s’agit d’une église-halle, dessinée par Jean Prouvé avec la collaboration de Jean Picot. Le diocèse, qui souhaite renforcer sa présence dans les quartiers populaires, a doté cette paroisse d’un curé à temps plein et a défini plusieurs interventions pour rénover l’intérieur du bâtiment (installation électrique, éclairage, mur vitrail). L’église a reçu 70 000 euros des Chantiers du cardinal pour financer la rénovation des vitraux, ainsi que 10 000 euros supplémentaire grâce au prix Pèlerin.
Vitraux ou fresque ???
C’est du n’importe quoi …
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