Cheminots et élus prévoient de manifester ce jeudi après-midi au MIN de Rungis à l’appel de la CGT pour réclamer le redémarrage du dernier train de fret primeur qui reliait la plate-forme européenne de transit de fruits et légumes Saint-Charles International de Perpignan au MIN de Rungis. Promis par le gouvernement à partir de novembre, le train n’est pas prêt de repartir.
Pour rappel, cette ligne de fret s’est arrêtée définitivement à la mi-juillet 2019, après un sursis de quelques semaines obtenu au printemps par les élus et syndicats. Pourquoi la mi-juillet ? Car cela correspondait à la fin de la saison haute. L’objectif, à cette date, était de trouver une solution pérenne d’ici au début novembre, démarrage de la saison haute d’hiver en raison des festivités de Noël. Une série de réunions entre élus, délégués syndicats, représentants de la SNCF et de l’Etat s’engage alors au ministère. Mais l’équation, bien qu’évidente sur le papier tant il semble absurde de transporter quotidiennement des tonnes de légumes sur les routes, occasionnant des milliers de camions chaque année alors que la priorité environnementale est la lutte contre le réchauffement climatique, n’a pas trouvé sa résolution.
“Il y a eu plus de quinze rencontres et visioconférences depuis le mois de mars 2019, entre tous les acteurs”, a rappelé le sénateur PCF Pascal Savoldelli ce mercredi 30 octobre, à l’occasion de la séance des questions au gouvernement lors de laquelle il a interpellé le secrétaire d’Etat aux transports sur le sujet. Signe de l’enlisement de la situation, la SNCF se désengage dès le 11 septembre en officialisant son retrait de sa fonction d’opérateur du train. Depuis, des opérateurs privés poursuivent les contact avec les importateurs et transporteurs de fruits et légumes mais aucune offre de reprise du train de fret n’a émergé.
En réponse au sénateur, le secrétaire d’État Jean-Baptiste Djebbari, a de nouveau laissé espérer une solution prochaine, évoquant de nouvelles réunions de travail ce mercredi et ce jeudi. Il a aussi rappelé une partie du contexte qui a conduit à l’arrêt du train, évoquant d’une part une diminution progressive du volume liée à une dégradation de l’offre ferroviaire, des délais, de la qualité des wagons réfrigérés, et d’autre part le changement de la demande des clients – notamment de la grande distribution- qui a favorisé des solutions de transport direct par camion.
Le secrétaire d’Etat a ensuite indiqué avoir demandé à la SNCF d’améliorer les horaires et de regénérer les wagons, indiquant qu’à ce jour, la moitié des wagons étaient réparés. “Il reste ensuite la question la plus sensible : remettre des marchandises dans les deux sens”, a insisté le secrétaire d’Etat. “Nous travaillons en ce sens depuis plusieurs semaines avec affréteurs, les acheteurs, la Sncf réseau, les deux marchés et la région Occitanie pour rendre viable le modèle économique de ce train.” En termes de calendrier, le secrétaire d’Etat a rappelé l’objectif du “plus tôt possible”, en notant aussi le contretemps lié à l’arrêt des circulations Béziers, Sète en raison des intempéries.
Des engagements de “plus tôt possible” qui commencent à agacer. “Vous nous parlez d’urgence écologique mais vous remettez 25 000 camions par an sur la route, provoquant une augmentation des nuisances, du stress, de la pollution, des risques d’accident”, a dénoncé le sénateur Pascal Savoldelli, évoquant une “non-assistance écologique” de la part de l’Etat, décisionnaire en matière de fret. Et de rappeler que le fret consomme 9 moins de CO2 que les transports routiers.
Parmi les pistes de travail, l’organisation d’un transport combiné (transport ferroviaire de containers sur le train) tient aussi la corde, alternative aux wagons. Au printemps, le ministère évoquait également, à horizon 2022, la mise en service d’une autoroute ferroviaire (transport ferroviaire des camions sur le train) entre Barcelone, Perpignan et Rungis.
C’est dans ce contexte d’enlisement que la CGT a appelé ce jeudi à une manifestation au MIN de Rungis, pour rappeler l’urgence à agir. Le syndicat espère attirer plusieurs centaines de personnes. Des élus ont également confirmé leur présence.
Lire aussi :
Le « train des primeurs » reprendra en décembre titre Le Monde à 16h23 … en espérant qu’il ne circule pas à vide !
Il sera désormais exploité par l’entreprise Novatrans et non plus par la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) … Gage de réussite !
Le « train des primeurs » reprendra en décembre
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/31/le-train-des-primeurs-reprendra-en-decembre_6017611_3234.html
En faisant d’innombrables grèves, les CGT-cheminots ont contribué à couler le fret.
En refusant toute évolution, y compris par la grève, ils ont ouvert la voie vers la fin du fret.
Quand le client constate que le camion livre en moins de 24h, et le train on ne sait jamais trop, le client choisit le camion. Point.
Et à la fin, le sénateur PC apostrophe le ministre … C’est du théâtre ?
Pour rappel, quelques ordres de grandeur quant aux dépenses en direction du rail, selon 10 pays européens :
https://mobile.twitter.com/GregoryRambour/status/1181850430843826182
Quand tu as tout mis €€€ dans la bagnole et très peu dans le train et dans le vélo.
Oui, on pourrait acheminer les ravitaillements agricoles en triporteurs sans assistance électrique, de porte à porte.
Cela illustre parfaitement les dérives de notre société, entièrement soumise à la finance et qui n’a pour finalité que le profit à très court terme.
On nous bassine et nous culpabilise à longueur de journée avec l’écologie, mais le transport du fret, y compris celui qui traverse la France et toute l’Europe, se fait par camions qui roulent la nuit. Aux USA, 45 % du fret est transporté par le rail.
L’Allemagne est un des principaux pays producteur de poids lourds ; ce pays a toujours freiné des quatre fers la transition du transport vers le rail, et entre autre, après la réunification, ils n’ont pratiquement pas rétablis les liaisons ferroviaires entre l’ouest et l’Allemagne de l’est ou les pays de l’est …
Notre société est totalement irresponsable, et bien que démocratique en titre, le ‘peuple souverain’ n’a plus aucune prise sur ses orientations.
Beaucoup de signes avant coureurs, en France (Gilets jaunes) et dans le reste du monde montrent que cela va imploser dans les années à venir.
Mais il faut aussi reconnaitre que les grèves incessantes de la SNCF, et la lourdeur de son administration, font tout pour décourager d’y faire confiance, surtout pour des produits périssables pour qui le délai d’acheminement est impératif !
Bonsoir Tous. Raymond 94, ce que vous dites est vrai. Sauf, que vous omettez de dire que la France n’est pas meilleur que le voisin d’outre Rhin et les autres Pays formant l’Europe. Avant, pendant et après le rideau de fer.
Après le second conflit mondial, il a fallu faire au plus vite pour reconstruire. Et vu l’état du rail, (chemin de fer), que toutes les locomotives étaient hors service. Où fallait-il investir? Dans le routier, car, il allait là où, il fallait.
En France nous avions, Berliet, Saviem, (filiale de Renault)
En Espagne, Pegasso, en Belgique Daf, la Suède Volvo, la Techkoslovaquie Tatra, Skoda, l’Italie Fiat et sa filiale Unic, l’Allemagne Mercedes, Man, Bussing.
Rien que pour citer ces quelques constructeurs. Je dois bien en oublier quelques un.
Maintenant, nous en France, nous sommes médaille d’or questions gréves. Surtout avec les gens du rail. ( Je ne voudrais pas polémiquer de ce côté, car, je serai odieux.)
Vous connaissez un Pays qui rechignerait sur la manne que rapportent les taxes sur les carburants? Moi, j’en connais pas. Nous même faisons le jeux des financiers et moi-même, j’en ai fait parti. Maintenant ce n’est plus mon cas, ce depuis pas mal d’années.
Comme, on bétonne à tout va, que reste-t-il pour nos petits jardins potagers? RIEN.
Il nous reste les grandes surfaces, qui elles utilisent les deux pour acheminer leurs marchandises. Aller chez le paysan faire sa propre cueillette, oui. Mais comme il n’y a aucun moyen de transport pour aller dans les champs, nous consommateurs participons au service routier, à la pollution.
Voilà, je vous ai brossé un complément.
Cordialement.
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