C’est un unisson exceptionnel. Tous les députés et sénateurs du Val-de-Marne ont signé un courrier commun pour alerter les ministres sur la situation de Sanofi recherche et développement en France, et en particulier dans le département.
“Depuis 2008, plus de 4500 emplois ont été supprimés sur les 30 000 du groupe, dont 2500 en R&D qui constitue pourtant le cœur du métier. La direction de Sanofi a, en effet, décidé d’axer l’essentiel de son activité sur la biotechnologie et d’abandonner le secteur recherche “de petites molécules”. De ce fait, Sanofi se désengage d’axes thérapeutiques majeurs en termes de santé publique (anti-infectieux, cardiologie , neurologie, maladie Alzheimer…) Alors qu’en 2008, notre pays comptait 11 sites de R&D Pharma, ils ferment les uns après les autres, il n’en reste plus que 4 aujourd’hui”, s’alarment les parlementaires* dans une missive adressée à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des finances et Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des comptes publics.
300 emplois menacés en Val-de-Marne
“Au début de l’été, nous avons appris que le site de Vitry-Alfortville, situé dans notre département, était fortement impacté dans le cadre d’un plan qui conduirait à la suppression de 299 emplois et à sa fermeture. Depuis, avec les salariés, les organisations syndicales, les maires et élus locaux, nous nous mobilisons pour que ce site et les activités indispensables au développement du médicament soient maintenus. Notre département est particulièrement impacté par ces plans successifs de restructuration, puisque à la fermeture du site d’Alfortville et l’appauvrissement de la recherche chimique sur Vitry, s’ajoute à la suppression de plusieurs centaines d’emplois sur Gentilly”, poursuivent les élus.
Risque de pénurie de médicaments ?
“Au niveau national et d’une manière plus générale, l’inquiétude est grande et nous craignons qu’à très court terme, la France se trouve dans une situation de dépendance vis-à-vis des autres pays pour s’approvisionner en médicaments. C’est le devenir d’une industrie majeure pour le pays et l’indépendance thérapeutique de la France qui est en jeu”, préviennent les sénateurs et députés, rappelant que dans un contexte de pénurie de médicaments et de ruptures de traitements faute de stocks, “il est de la responsabilité de l’Etat de mettre un terme à ce sacrifice industriel”.
Aides publiques en France, production en Chine
Et de rappeler que Sanofi, première entreprise pharmaceutique en France, “bénéficie de 130 à 150 millions d’euros, chaque année, en termes d’aides publiques”, mais est en train de disparaître du territoire pour sa production comme sa recherche, privilégiant des destinations comme la Chine ou l’Inde.
Les élus réclament une table ronde
Les parlementaires réclament une table ronde réunissant la direction de Sanofi France, les organisations syndicales et tous les parlementaires concernés.
*Les parlementaires du Val-de-Marne.
Sénateurs et sénatrices : Christian Cambon (LR), Laurence Cohen (PCF), Laurent Lafon (UDI), Catherine Procaccia, Pascal Savoldelli (PCF), Sophie Taillé-Polian (Génération.S)
Députées et députés : Jean-Jacques Bridey (LREM), Gilles Carrez (LR), Luc Carvounas (PS), Frédéric Descrozaille (LREM), Albane Gaillot (LREM), Guillaume Gouffier-Cha (LREM), Michel Herbillon (LR), Jean-François Mbaye (LREM), Mathilde Panot (LFI), Maud Petit (Modem), Laurent Saint-Martin (LREM),
Personne ne veut d’usine chimique à côté de chez soi. Alors les usines sont de plus en plus loin.
Personne (patient ou Sécu) ne veut payer cher un médicament. Alors, comme les T-shirts, les productions sont de plus en plus délocalisées en Asie lointaine.
Et personne ne veut de brevet long sur des médicaments importants, ne coutant pas très cher à fabriquer.
ALORS il y a de moins en moins de recherches de petites molécules (chimiques) et de plus en plus de recherches pour des produits biotech, qui coutent un prix fou.
Mais surtout, surtout,
Personne ne sait mettre au point vite de nombreux médicaments parfaits : toujours efficace, sans aucun risque, et pas cher. Et certainement pas des ministres ou députés dont moins de 1 sur 1000 est chercheur, technicien ou ingénieur de formation et de métier.
Je suis bien d’accord. Toute la chimie fine a quasiment disparue de sanofi. La pression normative et réglementaire par les verts (foncés) plus le prix des salaires et des règles de travail a fait fuir les usines de matière première. Zentiva qui était une alternative raisonnable (avec sa base en Hongrie, très compétente) a été vendu. C’est du dépeçage à la Alsthom. Les effectifs sont de plus en plus réduits, la productivité exigée des pauvres restants de plus en plus grande (d’où le suicide récent à Gentilly ? RIP) . Pour bien des produits sanofi n’est plus qu’un façonnier intermédiaure ou un titulaire d’AMM faisant la distribution et la vente du produit
Et il est dit que le développement complet (recherche incluse, de même que la démonstration de l’efficacité et de “l’absence” de toxicité) d’une molécule thérapeutique complètement nouvelle coûte de l’ordre du milliard de US dollars et dure 10 ans.
Alors …
Et bien entendu, les dirigeants d’entreprise pharmaceutique ne sont plus chercheurs, techniciens ou ingénieurs, mais mercenaires à leur compte.
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