Education | Val-de-Marne | 18/06/2019
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Les épreuves du bac se sont déroulées presque normalement en Val-de-Marne

Les épreuves du bac se sont déroulées presque normalement en Val-de-Marne © Mobilisation contre les épreuves du bac en juin 2019

6,5% de professeurs grévistes dans le second degré dans l’Académie de Créteil contre 5,4% à l’échelle nationale, le mouvement de grève qui était organisé ce lundi 17 juin, premier jour des épreuves du bac, n’a pas empêché leur déroulement dans tous les établissements prévus.

Dans le Val-de-Marne, plusieurs lycées ont néanmoins fait l’objet de rassemblements au début des épreuves, et les élèves ont dû plancher parfois dans des conditions un peu particulières, comme à Romain Rolland, à Ivry-sur-Seine, où il a fallu disserter sur l’épreuve de philosophie à 80 par salle dans le gymnase du lycée au lieu d’une trentaine d’élèves par classe. Pour optimiser les équipes de surveillance, la direction avait d’abord mobilisé les agents d’entretien pour transformer le complexe sportif en salle d’épreuve. En sortant du bahut, Linda avoue n’être pas au courant de la raison pour laquelle le cadre prévu a été chamboulé. Son camarade Karim la reprend :«C’est à cause d’une grève chelou des profs, je crois». Pour Mourad, en terminale STMG, tout s’est bien passé malgré les conditions inhabituelles : «On mourrait de chaud ! Ils avaient mis des bâches et du tissu pour éviter que le soleil ne rentre dans le gymnase», témoigne-t-il. «Ils ont installé des ventilateurs pour éviter que l’on ait trop chaud”, ajoute Hugo, qui passe son bac S.

Dès le début de l’épreuve, une quarantaine de professeurs grévistes du lycée  et d’établissements voisins comme Darius Milhaud, étaient sur place avec pancartes et slogans pour expliquer leurs motifs de contestation.

« Sois prof et tais toi », arborent sur leurs t-shirt certains professeurs pour accueillir les élèves.  Le sujet de philo du jour a inspiré un des enseignants : «les lois sont faites pour nous rendre malheureux, pour nous diviser…»

>Alexis, professeur d’histoire-géographie au collège, a souhaité se mobiliser pour soutenir ses collègues du lycée: «Si nos élèves ne sont pas impactés immédiatement, ils le seront plus tard. On est en train de créer un bac local,  de plus en plus individualiste. On perd l’idée d’un collectif, d’une classe d’âge qu’on emmène vers un diplôme. Le discours est que chaque élève choisit ses filières mais en réalité tous les moyens ne sont pas donnés et les élèves n’ont pas vraiment le choix.»

«Ici, la spécialité théâtre ferme, illustre une enseignante de Romain Rolland. Cela ne prend effet que maintenant et dans les familles, on est en train de se rendre compte que ce que l’on raconte depuis un an n’est pas du délire d’illuminés gauchistes mais a une incidence directe», insiste la prof. «Avec ce système à la carte, on perd dans la relation avec les élèves. On les verra très peu en tronc commun, en deux heures par semaine, comment établir une relation un peu construite ?», s’interroge Emmanuelle, professeure en lettres modernes. Des enseignantes d’espagnol déplorent de leur côté que leur matière soit dorénavant disponible uniquement dans le tronc commun (comme LVA ou LVB) et non plus en tant que spécialité à part entière. «On va perdre des heures et des postes. Les secondes qui montent en première sont une génération sacrifiée, on ne les prépare pas au programme, on le connaissait pas !», insiste Hèlène, qui enseigne cette langue.

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