Manifestation | Paris | 23/08/2019
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Les sous-traitants sans papiers de Chronopost Alfortville se retournent vers Derichebourg

Les sous-traitants sans papiers de Chronopost Alfortville se retournent vers Derichebourg © Fb

Après plus de deux mois d’occupation du site Chronopost d’Alfortville, les grévistes sans-papiers ont manifesté ce jeudi après-midi pour la première fois devant le siège parisien du géant de l’intérim, la société Derichebourg.

Calfeutrés dans leur bâtiment en briques rouges sur l’avenue Bizot dans le 12e arrondissement de Paris, des employés ou peut être des candidats à l’intérim jettent un œil curieux par les fenêtres. Dehors, une quarantaine d’hommes envoient leurs revendications mégaphones à la main, rythmant leurs slogans au son des tambours. «Hier colonisés, aujourd’hui exploités, demain, régularisés», scandent-ils. Accompagnés de militants syndicaux et de soutiens, ils demandent à être reçu par l’enseigne d’intérim qui a de son côté envoyé des gardiens barrer l’entrée. Sous-traitants de Chronopost, ils ont décidé cette fois de s’en prendre aux intermédiaires de l’intérim.

«Ils font partie de ceux qui nous embauchent. Jusqu’à maintenant nous avons manifesté devant les sièges de La Poste et de Chronopost mais nous n’avons pas oublié Derichebourg», explique l’un des manifestants. «Ces jeunes ne sont pas des violents ni des voyous, ils ont quitté leurs terres, leur famille pour pour venir travailler. Ils ne demandent que ce à quoi ils ont droit», les défend une militante de leur cause.

«Cette société a réalisé un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros en 2018 et se vante dans son rapport économique de la solidité de son modèle économique. Il repose sur la sueur et la misère des travailleurs sans papiers. La Poste et Chronopost sont impliqués mais comme ils ont sous-traité à des agences d’intérim, c’est à elles de donner les documents pour constituer les dossiers de régularisation. Ils sont lâches puisqu’ils préfèrent fuir leurs responsabilités en refusant de nous rencontrer», dénonce Jean-Louis Berlatier, secrétaire départemental Sud PTT.

«C’est paradoxal qu’au même moment se tienne le sommet du G7 qu’ils ont eu le cynisme de consacrer à la lutte contre les inégalités alors que s’illustre ici, en France, une restriction au droit du travail dont découlent des inégalités en terme de revenus, d’accès au logement et ainsi de suite. D’où l’intérêt de poursuivre cette mobilisation qui dure depuis plus de deux mois», motive Thierry Lescant de Solidaires 94.

Avant de se disperser, Christian Schweyer, porte-parole du Comité des travailleurs sans-papiers de Vitry, invite les participants à se joindre samedi à la manifestation annuelle de commémoration de l’évacuation de l’église Saint-Bernard. Le 23 août 1996, quelque 300 personnes en situation irrégulière avaient été évacuées de cette église par les forces de l’ordre.

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