A L’Haÿ-les-Roses, la rentrée des classes a été tendue entre la Fcpe de l’école du Jardin parisien et la ville. Et l’affaire a bien failli augmenter la pile des dossiers au tribunal.
En cause : le changement d’organisation du centre de loisirs avec le retour à la semaine de quatre jours et la fin du mercredi matin travaillé, dans le contexte duquel il a été mis fin à la possibilité pour l’association AFDCCS qui propose notamment des cours d’Anglais et de danse, de venir chercher les enfants à l’école et de les ramener ensuite.
«En effet depuis plus de 20 ans maintenant, les professeures de danse et d’Anglais de l’association AFDCCS étaient autorisées à venir chercher nos enfants dans les classes ou au Centre de Loisirs et les ramenaient après le cours à la garderie ou au Centre. Il en était de même pour le CAL Tennis de table qui dispense ses cours au Gymnase du Jardin Parisien et pour Le CAL Foot qui avait instauré une navette bus venant chercher et ramener les enfants au Centre de Loisirs. Tous ces dispositifs permettaient aux enfants des parents qui travaillent de bénéficier d’activités culturelles et sportives de qualité. Le 17 septembre 2018, les familles ont découvert qu’une nouvelle prérogative mise en place par la Municipalité mettait fin à cette organisation. La raison invoquée : le retour à la semaine de 4 jours qui ne nécessite plus la mise en place de ces navettes. Les familles étant tenues de recourir à un autre procédé. Les réinscriptions du mois de juin et celles de début septembre ne mentionnaient pas cette nouvelle règle ignorée également par les associations ! Les parents ont été mis au pied du mur mercredi 17 septembre 2018 lors du premier cours ! Il a été impossible pour les 13 parents de déposer leur enfant au cours de Danse car la professeure n’avait plus l’autorisation de la Municipalité de prendre et remettre les enfants au Centre après leur cour. Les parents doivent venir déposer et chercher leur enfant. Tous travaillent à temps complet et ne peuvent pas prendre de RTT tous les mercredis ou payer une personne pour venir chercher leur enfant. Depuis cette date, l’accès à la danse leur est toujours refusé. La professeure d’Anglais rencontre le même problème puisqu’elle n’est plus autorisée à remettre les enfants à la garderie le soir. Quelle déception pour les enfants qui ont opté pour ces activités et que ne peuvent pas les exercer !» regrettait la Fcpe dans un tract pour mobiliser les parents afin de faire évoluer la situation.
Le titre du tract, «Les enfants du Jardin parisien privés d’activités culturelles et sportives par la municipalité», et son chapeau «Depuis le 17 septembre dernier, une partie des enfants du Jardin Parisien sont injustement privés d’activités sportives et culturelles… car leurs parents travaillent !» eux, ont fait bondir la municipalité qui a fait un signalement au procureur de la République. L’affaire s’est prolongée au commissariat où le 23 novembre, la présidente de la Fcpe du Jardin parisien a été convoquée pour «Diffamation publique et dénigrement commis le 12 octobre 2018 à l’Hay les Roses.» La présidente a ensuite été auditionnée le 12 décembre en début d’après-midi. Trois heures plus tard, l’affaire était classée sans suite «pour infraction insuffisamment caractérisée.»
Dans un communiqué adressé aux parents, la Fcpe réaffirmer «qu’elle n’aura jamais peur de s’exprimer, critiquer et dénoncer les mesures qui vont à l’encontre de l’intérêt des familles et ceci publiquement et légalement afin de les protéger comme elle l’a toujours fait», insiste la l’association en rappelant le soutien dans cette affaire de la Fcpe du Val-de-Marne. «Le fait d’être inquiété par la police ne diminuera jamais notre engagement militant ! Nous avons été élus par vous et pour défendre vos intérêts, notre rôle est de veiller à ce que vos droits soient respectés tout en vous rappelant parfois vos obligations. Nous tenons à ajouter que ce genre d’intimidation menée à l’encontre d’une élue met à mal la liberté d’expression de l’ensemble des représentants de parents d’élèves élus sur la ville de l’Haÿ-les-Roses qui sont des partenaires de la municipalité et non des opposants politiques.»
«Dans toutes les écoles, la ville a mis en place des panneaux et chaque association dispose de vitrines. La Fcpe du Jardin parisien l’a utilisé pour dénigrer la municipalité en diffusant les affirmations fausses qui laissaient à penser que la commune privait les enfants d’activité. La ville avait pourtant averti son prestataire AFDCCS dès le mois de mars 2018 du changement de rythmes scolaires et du fait qu’il n’y avait plus d’école le mercredi matin mais centre de loisirs toute la journée. Depuis, un cours a été décalé et l’AFDCCS a trouvé une solution avec les quelques personnes concernées, dont certaines ont trouvé un mode de garde pour emmener leurs enfants. Cette affiche mettait en cause des agents qui travaillent. Tout le monde a le droit de s’exprimer librement mais sans être mensonger», réagit-on au cabinet du maire, ajoutant que la ville n’a pas saisi le tribunal mais juste déposé une plainte auprès de la Procureure de la République.
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