Environnement | | 21/11/2019
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L’Haÿ-les-Roses: recours juridique des associations contre les nouvelles halles

L’Haÿ-les-Roses: recours juridique des associations contre les nouvelles halles © ALUDHAY

Ils ont mis leurs menaces à exécution. Collectifs et associations pro-environnement ont déposé, le 7 novembre, un recours contre le projet de reconstruction des halles Locarno de L’Haÿ-les-Roses dans le square Léon Jouhaux. Pourtant, depuis la semaine dernière, des engins de chantier se sont remis au travail. La municipalité indique que ce-sont des travaux préparatoires, en attendant que la justice traite les requêtes.

Depuis 2015, des associations et collectifs locaux tels que Aludhay, L’Haÿ en Transition, Jouons sous le Cèdre, Béton à tort ou Aspect, se battent contre le projet de la municipalité de reconstruction du marché Locarno sur le square Léon Jouhaux à coup de pétitions, recours gracieux, manifestations.

Pour la municipalité en revanche, remplacer le marché Locarno par une «Halle des saveurs» figure parmi les réalisations phares de la mandature, et la ville de mettre en avant l’exemplarité du projet sur le plan environnemental avec un bâtiment aux nouvelles normes énergétiques, du tri des déchets en local grâce à un compacteur, l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit, des cuves de récupération des eaux de pluie, des aménagements pour le vélo et les véhicules électriques ainsi que l’aménagement d’une coulée verte sur une friche voisine, chemin de la Vanne.

Mais pour les associations, ces nouvelles halles, aussi vertueuses soient-elles, engendrent la destruction d’un espace naturel en zone dense. «Ils ont supprimé la totalité d’un grand square largement planté d’arbres âgés de plusieurs dizaines d’années, en particulier un beau cèdre du Liban. Il constituait un espace de détente et de forte convivialité fréquenté par des boulistes, des parents et leurs enfants, des personnes âgées. Action en pleine contradiction avec le Plan Local d’Urbanisme et l’Agenda 21 qu’il vient d’adopter, qui refusent tout abattage d’arbres, artificialisation des sols constitution d’îlots de chaleur et construction de bâtiments non isolés», déplorent les militants associatifs qui ont déposé un recours contentieux auprès du tribunal administratif de Melun le 7 novembre dernier. «Ce recours porte sur une série d’irrégularités et d’illégalités concernant une étude d’impact “saucissonnée”, l’absence de permis d’aménager pour une opération dont un quart seulement concerne le marché, et dont les dossiers “seront fournis ultérieurement”, le non-respect de la loi sur l’eau, sur les impacts sur la biodiversité, etc», justifient-ils.

Des travaux préparatoires qui agacent

Après le dépôt de cette requête, des membres des associations et collectifs pro-environnement ont pourtant constaté la semaine dernière le retour des baraquements et des engins de chantiers dans le square Léon Jouhaux. «Nous n’imaginons pas que le maire et son aménageur Citallios pensaient avoir le droit de passer outre un recours et engager puis poursuivre des travaux alors que le recours contre le permis de construire n’est pas jugé !», s’agacent-ils, demandant à être reçus par le maire et son aménageur.

De son côté, la municipalité confirme que les engins de chantier sont de retour mais précise qu’ils n’effectuent que des actions préparatoires nécessaires aux travaux de gros œuvre. «Le recours, au début gracieux puis transformé en recours contentieux, déposé à quelques mois seulement des élections municipales, n’empêche pas la ville de commencer les travaux. La ville est en effet en totale conformité avec le droit et les actions menées sur le chantier respectent les procédures en cours. Le temps que les recours soient jugés, les terrains sont préparés afin d’éviter de pénaliser les L’Haÿssiens et les commerçants», explique-t-on au cabinet de Vincent Jeanbrun qui justifie le déplacement du marché pour lui donner plus de visibilité et le relancer avec plusieurs années de perte d’activité. Et dénonce un procès électoraliste. «A quatre mois des élections, la ville regrette la démarche électoraliste d’associations créées et/ou présidées par des élus des précédentes municipalités et de militants politiques d’opposition qui instrumentalisent la nouvelle halle de marché à des fins politiciennes, comme en témoignent les menaces de blocage systématique des projets de la municipalité. Ce comportement va à l’encontre de l’intérêt général et des attentes des habitants.»

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