Le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris,maître d’ouvrage du Grand Paris Express, s’est réuni ce mercredi 20 février. A l’ordre du jour notamment : le compte financier 2018, le déménagement du siège… et l’interopérabilité des lignes 15 Est et 15 Sud à Champigny-sur-Marne.
Pour rappel, l’interopérabilité permet de créer une fourche à Champigny avec une partie des métros arrivant de la 15 Sud qui remonteront directement sur la 15 Est, et une autre qui poursuivra jusqu’à Champs. L’enjeu est d’éviter un changement pour aller par exemple de Créteil à Fontenay-sous-Bois. L’alternative à l’interopérabilité est la correspondance. Cette interopérabilité, prévue à l’origine du projet, est sur la sellette dans le cadre de l’objectif de 10% de réduction des coûts demandé par le Premier ministre à la SGP pour gagner en marge de manoeuvre. Les défenseurs de cette interopérabilité, associations d’usagers et élus de l’Est parisien, pointent en revanche les conséquences de cette suppression en termes de rallongement de trajet, de retard du projet, et questionnent la réelle économie en évaluant le coût complet d’un changement du projet à ce stade.
Lire à ce sujet : Rabotage du Grand Paris Express : les économies du plan Dallard
C’est dans ce contexte que le Conseil de surveillance de la Société du Grand Paris de ce 20 février 2019 a proposé une concertation autour de ce choix délicat, en proposant d’en évaluer tous les impacts à travers trois ateliers de travail thématiques dont la synthèse sera présentée au Conseil de surveillance du mois de juin. Les services techniques de l’État, de la région Île-de-France, des conseils départementaux, des établissements publics territoriaux et des communes concernées seront associés à ces ateliers, ainsi qu’Île-de-France Mobilités et la Société du Grand Paris, indique la SGP. Les thématiques seront les suivantes :
– atelier n°1 : desserte des territoires et attractivité des lignes (analyse des temps de trajets, temps d’attente et temps de correspondance).
– atelier n°2 : exploitation et fonctionnement des gares (étude des deux options : « gare d’interopérabilité » et « gare de correspondances » à Champigny Centre avec les conséquences en matière d’exploitation et de maintenance).
– atelier n°3 : impacts sur les chantiers, les coûts et les économies (mesure des conséquences des travaux sur la ligne 15 Est dans la zone de Champigny avec ou sans l’interopérabilité et analyse des coûts et économies des deux hypothèses).
Dépenses : 2,66 milliards € en 2018 et 3,9 milliards € en 2019
Le Conseil de surveillance a par ailleurs approuvé le compte financier et l’affectation des résultats 2018 de la SGP, à savoir des dépenses de 2,66 milliards d’euros, en hausse de 45 % par rapport à 2017. Au total, les dépenses cumulées du maître d’ouvrage depuis sa création atteignent 6,2 milliards d’euros. Le budget 2019 est prévu à 3,9 milliards d’euros. Une progression qui témoigne de la montée en puissance du projet au fur et à mesure du déploiement des tunneliers.
Déménagement de la SGP
Actuellement réparti sur trois sites à Saint-Denis, la SGP a également acté son déménagement sur un autre site de la ville pour regrouper ses effectifs au même endroit. «C’est une étape importante pour la Société du Grand Paris qui va tripler ses effectifs d’ici 2022», insiste Thierry Dallard, président du directoire de la Société du Grand Paris.
Je me demande si ce ne serait pas utile de sacrifier l’interopérabilité des lignes 15 pour financer plus rapidement les prolongements des lignes 1 et 10 dans le Val de Marne.
Mieux vaut perdre 5mn pour changer de train mais avoir des dizaines de milliers d’habitants plus près des métros.
Le financement du Grand Paris Express est assuré par la Société du Grand Paris. Celui des lignes de métro 1 et 10 dépend essentiellement de la Région Ile-de-France. Les économies sur la ligne 15 ne rapporteront rien aux prolongement des lignes de métro.
Par ailleurs, l’économie sur l’interopérabilité à Champigny représentent environ 100 M€, soit moins de 5 % du coût des prolongement dont vous parlez. Par contre, l’abandon de l’interopérabilité à Champigny est le premier pas vers l’abandon de toute la ligne 15 Est, ce qui serait un drame pour tout l’Est francilien.
Pas tout à fait !
La région Ile de France a décidé de financer l’interopérabilité à la place de la Société du Grand Paris ! Donc cet argent pourrait bien servir à financer les prolongements des métros exsitants.
Enfin si vous me lisez bien je ne disais pas que les 100 ou 200 millions allaient financer les prolongements mais l’accélérer, le financement n’étant pas illimité à un instant T, il s’étale dans le temps.
Désolé de vous contredire, mais les 100 millions d’euros que va sortir la Région Ile-de-France n’est pas destinée à interopérabilité à Champigny qui ne relève que de la Société du Grand Paris, mais à l’intermodalité, c’est-à-dire aux installation (couloirs, escaliers mécaniques, ascenseurs, etc…) de correspondance entre le réseau existant (métro, RER, Transilien, etc…) et le Grand Paris Express.
A ce titre, ce montant pourrait bénéficier à la gare de Bry-Villers Champigny qui assurera la correspondance entre la ligne 15 du Grand Paris Express, le RER E et la ligne P du Transilien.
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