Santé | | 26/02/2019
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Limeil-Brévannes : colère contre la suppression de 150 lits à Émile Roux (AP-HP)

Limeil-Brévannes : colère contre la suppression de 150 lits à Émile Roux (AP-HP) © aphp

Depuis plus d’une semaine (voir précédent article), l’intersyndicale CGT-Sud Santé-FO de l’AP-HP se bat contre la fermeture de 150 lits de soins de longue durée à l’hôpital gériatrique Emile Roux de Limeil-Brévannes. Les personnels proposent un contre-projet.

Cet hôpital accueille actuellement des personnes âgées privées d’autonomie du fait de pathologies chroniques instables nécessitant des soins médicaux et infirmiers en permanence ne pouvant être prodigués en maison de retraite. Lors du Conseil de surveillance du 15 février toutefois,  la direction générale a exprimé sa volonté de convertir la moitié des capacités d’accueil dans ces unités de soin de longue durée (USLD) en places d’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Objectif : recentrer ces unités sur leurs missions sanitaires et redéfinir leur rôle dans le parcours de soins des personnes âgées. «Les USLD de l’AP-HP redéfinies, seront moins isolées géographiquement et mieux intégrées à l’offre gériatrique interne de l’hôpital, afin de renforcer leur attractivité pour les professionnels de santé. Afin de renforcer les échanges entre les secteurs sanitaires, médico-sociaux et sociaux, de nouvelles collaborations et passerelles seront déployées (consultations de télémédecine, interventions de l’hospitalisation à domicile (Had) en EHPAD, règles d’admission concertées EHPAD / hôpital, interventions des équipes mobiles gériatriques, co-construction des parcours avec le secteur médico-social…)», motive la direction.

Une stratégie lourde de conséquence pour le groupe hospitalier Henri Mondor qui représente le plus gros site gériatrique de l’AP-HP avec 1800 lits de gériatrie répartis sur cinq sites. L’hôpital Émile Roux, qui dispose aujourd’hui d’environ 400 lits occupés, devrait à terme, en être amputé de 150. Hostile à cette saignée, l’intersyndicale CGT, Sud Santé et Fo appelé à la grève depuis le 18 février. «Nous ne sommes pas contre les Ehpad, leur présence sur notre territoire est nécessaire, mais le public que nous accueillons nécessite une prise en charge médicale spécifique et nous avons cette expertise. Enfin, la vocation de l’assistance publique est d’accueillir les personnes les plus démunies, nos soins sont mieux remboursés qu’en maison de retraite où la sélection des résidents se fait par l’argent. A terme, ces personnes réorientées en Ehpad ou dans d’autres structures risquent de voir leur état de santé se dégrader et de nécessiter une nouvelle admission dans nos services mais nous n’aurons plus la capacité de les accueillir», prévient Bruno Dufour, secrétaire de section Sud Santé à l’hôpital Émile Roux. Pour l’intersyndicale cette suppression de lits va à l’encontre des préconisations de l’Agence Régionale de Santé en faveur de l’ouverture d’unités, anticipant une explosion démographique des seniors franciliens d’ici 2050.

Le contre-projet de l’intersyndicale

Selon les organisations syndicales qui se sont vues présenter le projet par la direction locale de l’AP-HP, la suppression des 150 lits pourrait être la première étape d’une plus vaste réorganisation ayant pour conséquence, la vente de 60% de l’emprise du site et la suppression de 200 emplois. «A l’heure où les gilets jaunes réclament des hôpitaux en proximité, nous proposons un projet pour ouvrir l’hôpital sur la ville en développant notre service de gériatrie ambulatoire pour désengorger les urgences. Nous proposons l’ouverture d’un centre de santé, la remise en service de l’hospitalisation à domicile, le développement d’une équipe mobile de soins palliatifs, l’augmentation du nombre de lits dans les unités spécialisées, la création d’une unité pour patients Alzheimer et le maintien du service de longue durée», détaille Bruno Dufour.

Pour l’heure, les discussions entre la direction de l’établissement et les syndicats sont bloquées. Les représentants du personnels qui organisent des assemblées générales régulières prévoient d’ intensifier le mouvement dans les prochaines semaines si la situation n’évolue pas.

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