(Mis à jour avec la réaction de Champigny) Le projet de fusion entre les missions locales des bords de Marne et des villes du nord du bois de Vincennes, présenté en assemblée générale des deux missions ce lundi 9 septembre, a suscité un vif débat.
Travaillé depuis un an suite à une précédente résolution lors de l’AG 2018, le projet de fusion entre les deux missions locales a donné lieu à un débat tendu. Dès avant l’AG, plusieurs élues du département avaient du reste fait entendre leurs réserves sur le projet, dénonçant le contexte contraint de bonus-malus dans lequel évoluent aujourd’hui les missions locales.
Pour rappel complet du contexte, lire :
La fusion des missions locales des bords de Marne et du Bois de Vincennes en débat
Et aussi :
Val-de-Marne : les malus plombent les missions locales
Les délibérations prévues initialement pour acter la démarche ont finalement été amendées dans les deux AG, pour permettre aux agents de la mission de continuer à travailler sur un projet susceptible de déboucher sur une fusion, avec une étape de concertation en janvier et un nouveau débat pour entériner ou pas le rapprochement en juin 2020. Une délibération votée à l’unanimité dans la mission locale des Bords de Marne mais à la majorité simple dans la mission locale des villes du nord du bois de Vincennes (13 voix contre 6), des élus de Fontenay et du département s’étant notamment positionnés contre.
“Nous ne sommes pas contre un changement d’organisation mais à condition qu’il ait du sens et ne réponde pas qu’à une logique de gestion. Notre ville représente les deux-tiers des jeunes suivis par la mission locale du nord du bois, lesquels viennent essentiellement de Val-de-Fontenay. Notre problème concret est d’accompagner ces jeunes avec un service de proximité. En quoi une structure fusionnée fera-t-elle mieux ? Comment penser qu’une fusion ne se traduira pas à terme par une diminution des moyens alors que cela se passe systématiquement de cette manière, comme nous le constatons au quotidien? questionne Jean-Philippe Gautrais, maire FG de Fontenay-sous-Bois.
Favorable à la poursuite de la réflexion, le maire LR de Saint-Mandé, Patrick Beaudouin, rappelle aussi en préalable son agacement concernant la manière dont le sujet a été “inadéquatement” amené par l’Etat. “On a commencé par nous suggérer de réfléchir à une fusion et à la réunion d’après il y avait le guide de la fusion sur la table, cela a un peu braqué les élus”, se souvient l’édile qui n’a pas non plus été convaincu par le système des bonus et malus. Si la mission des bords de Marne a eu droit un bonus, celle du bois n’y a pas goûté cette année en raison d’un changement de calcul et de résultats déjà en progression l’année d’avant. Ce préalable rappelé, l’élu n’est pas hostile au rapprochement à condition “que l’état ne supprime pas de crédits et que les économies générées sur les fonctions support permettent de développer des missions nouvelles en maintenant les lieux d’accueil.” Pour le maire, le projet présenté montre que cela est possible et le travail qui sera mené d’ici le mois de juin prochain doit clarifier les nouvelles missions et apporter la garantie du maintien des moyens.
“A la base de ce projet, il y a une incitation de la préfecture de région avec le soutien du Conseil régional. Travailler dès à présent en co-construction nous permet de prendre un temps d’avance par rapport à ce qui pourrait devenir une situation contrainte, rappelle Robert Combe, directeur de la mission locale des villes du nord du bois, tout en comprenant les réserves du maire de Fontenay. L’objectif du travail que nous menons actuellement est d’éviter de faire en sorte que 1+1 =1,7 et d’obtenir la garantie qu’il y aura pas de casse sociale et que tous les sites seront maintenus, voire développés. Au-delà des questions de bonus-malus qui polluent un peu le débat, l’intérêt du rapprochement est de développer une mission locale avec les salariés et partenaires, en mettant en commun les points forts développés par chacune des missions, comme la mobilité européenne et les jeunes créateurs à la mission des bords de Marne ou les relations et services aux employeurs à la mission des villes du nord du bois.”
“Les votes de ce lundi vont nous permettre de continuer à travailler sur le projet avec des cabinets de conseil et de poursuivre la démarche avec les équipes. Je comprends que les élus souhaitent plus de temps de concertation”, commente pour sa part Moncef Jendoubi, directeur de la mission locale des Bords de Marne. D’ici là, le cap des élections municipales sera passé.
Mise à jour du 12 septembre. Dans un communiqué publié ce mercredi 11 septembre, le maire de Champigny-sur-Marne, Christian Fautré, a dénoncé le projet de fusion, faisant étant d’une “mascarade de procédure démocratique” et notant que le projet n’émanait pas du Conseil d’administration. Et l’élu de regretter que n’ait été présentés “aucune concertation préalable avec les maires, aucun bilan sur la réalité des besoins des jeunes, aucune analyse sur les conditions de travail des salariés (…), aucun diagnostic ou pistes de réflexions ouvertes“. “Je me réjouis donc d’avoir obtenu que l’assemblée générale modifie complètement sa délibération finale, et qu’elle ait voté, à l’unanimité, l’engagement d’un travail d’analyse et de réflexion, pour permettre aux maires et à tous les acteurs des missions locales, de décider des modalités les plus pertinentes pour améliorer et développer leurs actions”, insiste le maire.
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