Musée dans l’ancienne gare de la ligne Bastille, espace culturel et nouvelle halle au centre, Nogent-sur-Marne repense ses centralités avec pour l’instant une concertation sur la refonte du marché.
Quelque 400 personnes se sont rendues à la réunion publique qui se tenait le 10 octobre à propos de la future halle du marché. D’autres réunions sont en cours avec les commerçants. L’objectif est de définir le cahier des charges d’ici le mois de janvier pour lancer un appel à projets en conception-réalisation auprès de groupements de promoteurs et architectes. En parallèle, la réflexion se poursuit concernant le pôle culturel qui sera situé en face, rue Ancellet, où toutes les parcelles ont déjà été acquises par la ville. “Les deux projets ne seront pas concomitants car la rue Ancellet accueillera une halle provisoire pendant les travaux du marché mais il est important de définir le projet pour que les concepteurs de la nouvelle halle sachent ce qui sera construit en face”, explique le maire de la ville, Jacques J-P Martin.
Une étude est en cours avec les géographes urbanistes Daniel Behar (Ecole Urbanisme de Paris) et Mathias Rouet, pour repenser notamment les différentes places dans la ville et leurs connexions. Alors que le grand marché se déroulait auparavant en extérieur jusqu’à la grande rue (voir photo de une), le nouveau pôle devrait redonner corps à cette liaison via la rue du lieutenant Ohresser qui accueillerait des stands extérieurs du marché.
Concernant la nouvelle halle, plusieurs scénarios sont à l’étude pour réaliser les travaux en une ou plusieurs phases. La première étape sera dans tous les cas la déconstruction des immeubles de la rue Ancellet d’ici à la fin de l’année, pour accueillir tout ou partie de la halle provisoire. L’enjeu est le phasage des temps de chantier et la capacité à reloger ou pas tous les commerçants du marché pendant les travaux. Actuellement, 100 commerçants sont abonnés à la halle auxquels s’ajoutent 80 “volants”.
Outre la réunion publique du 10 octobre et celles avec les commerçants, deux stands de discussion autour du projet sont prévus sur le grand marché les samedi 9 et 16 novembre en parallèle d’ateliers. Une nouvelle réunion publique se tiendra également en janvier.
Pôle culturel
Face à la nouvelle halle, le futur pôle culturel, qui sera situé dans une deuxième temps rue Ancellet, devrait accueillir la MJC, la médiathèque, le Pocket théâtre, les archives et un auditorium, voire une ferme pédagogique sur le toit. Un pôle 100% culturel qui devrait être porté financièrement par la ville tandis que la halle fera l’objet d’un marché en conception-réalisation. Le portage par Grand Paris Aménagement, lui, est donc définitivement abandonné. “Grand Paris Aménagement est plutôt adapté pour porter des projets plus gros. Et concernant le pôle culturel, nous pouvons directement bénéficier de subventions, notamment de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles), y compris pour la partie exploitation”, motive l’édile.
Un dossier qui sera au coeur des municipales
Après la refonte du pôle RER A, qui a été au coeur des deux dernières municipales, le nouveau marché et son jeu de domino devraient largement nourrir les programmes et contre-programmes des candidats pour 2020. Pour l’heure, le seul opposant déjà officiellement en campagne, Gilles Hagège, a déjà fait savoir qu’il s’opposait au déplacement de la MJC. L’association des nogentais (ADN) a également rappelé son véto à toute densification supplémentaire du boulevard Galliéni qui accueille aujourd’hui MJC, médiathèque, musée et Pocket Théâtre.
Nouveau pôle avec brasseur artisanal et coworking place Sémard
Le musée, lui, serait transféré place Sémard, en partie dans l’ancienne gare de la ligne Paris Bastille, ce qui permettra de le rendre accessible. Actuellement dans le fond de la parcelle du 36 Galliéni, il est en effet situé en étage sans ascenseur. “A la place du bâtiment provisoire de la RATP, nous projetons par ailleurs un nouvel espace de 1500 m2 dont 1000 m2 de coworking porté par le réseau Stop and work et 500 m2 par un cabinet d’ophtalmologistes. A l’angle du boulevard Clémenceau, s’installera également un brasseur artisanal”, détaille le maire qui veut aussi transformer l’actuel parking en épis en parc, en contrepartie d’un nouveau parking en sous-sol.
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Nogent repense ses centralités : très bien.
Il aurait toutefois été préférable que la municipalité le fasse AVANT de soustraire à la centralité la Maison des Associations et le gymnase, en les exilant rue Jean Monnet, càd une rue, où les différents publics se croisent sans se rencontrer, où ils ne peuvent profiter de leur déplacement pour faire autre chose (aller à la bibliothèque pendant que les enfants sont au sport, ou faire des courses, par exemple) ou faire autre chose que ce qu’ils avaient prévu, ou de rencontrer des gens par hasard : l’essence même de la centralité.
Par ailleurs, que tant de projets, tant de perspectives nouvelles sortent à quelques mois des municipales ne peut que laisser songeur, d’autant que le projet du marché était déjà sorti du chapeau lors de la précédente campagne, pour y retourner aussitôt le maire réélu…
Les précédents en matière de concertation ayant montré leurs limites (à Nogent aussi, les promesses n’engagent que ceux qui y croient), qu’il me soit permis de douter.
Enfin, la dernière phrase de l’article (“le maire qui veut aussi transformer l’actuel parking en épis en parc, en contrepartie d’un nouveau parking en sous-sol”) prête à sourire.
D’abord parce qu’on voit mal par quel tour de magie un parking de quelques centaines de m2 pourrait se transformer en “parc” (à ce compte-là, le Bois de Vincennes tout proche c’est l’Amazonie), le lexique de la démagogie est toujours fécond.
Mais surtout, parce qu’il est difficile de comprendre pourquoi on va dépenser des fortunes à construire un parking souterrain alors même qu’on vient de détruire le parking du RER à 100 mètres de là, en réduisant considérablement l’offre de stationnement dans ce quartier.
Il est temps que cette municipalité usée , qui a brillé par son opacité (si j’ose dire) et son manque d’ambition (hormis pratiquer à tour de bras la délégation de service public et laisser tartiner la ville de pastiches faussement chics, sans accompagner cette densification de services à la population dignes de ce nom), vraiment temps qu’elle passe la main.
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