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En images | | 13/03/2019
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Nouvel R : le projet qui casse la frontière entre Paris et Ivry-sur-Seine

Nouvel R : le projet qui casse la frontière entre Paris et Ivry-sur-Seine © Hardel Le Bihan Youssef Tohme Adjaye Associates Buzzo Spinelli.

Dévoilé ce mardi 11 mars par la ville de Paris, le projet Nouvel R, situé au niveau du périphérique dans le secteur Bruneseau, entre Paris et Ivry-sur-Seine, prévoit de connecter les deux communes en intégrant l’encombrante rocade comme un boulevard urbain. Axe majeur de la reconnexion : une allée Paris Ivry bordée de commerces reliant les deux centre-ville.

Depuis les années 1990, le paysage de la rive gauche parisienne du 13ème arrondissement s’est métamorphosé avec un nouveau morceau de ville complet autour de la nouvelle Bibliothèque nationale de France. Du côté ivryen, plusieurs grands projets urbains ont aussi complètement repensé les quais de Seine, à l’instar de l’actuel projet Ivry Confluences. Restait entre les deux une zone non traitée, au niveau du périphérique, du faisceau ferroviaire et de l’usine d’incinération. Une frontière peu avenante que l’appel à projet Bruneseau, dont le lauréat, Nouvel R, vient d’être désigné, doit effacer. Son défi : «transformer une porte de Paris en place du Grand Paris», invitait l’appel à projets.

Ce mardi, c’est l’équipe portant le projet Nouvel R qui a été désignée lauréate, composée comme suit :
Promoteurs : AG Real Estate, Icade, Les Nouveaux Constructeurs (mandataire), Nexity
Développeur/Opérateur Commerces : Frey
Architectes : Adjaye Associates, Buzzo Spinelli Architecture, Hardel Le Bihan Architectes, Youssef Tohmé Architects
Paysagiste : Bassinet Turquin
BET : Egis, Elioth, Setec, Ilab by Air Liquide
Exploitants : Blocbuster, Melt, Plateau Urbain, Surprize

Les lots concernés par l’appel à projets sont B1C1, B1D1, B1C3 et B1D2 (commerces le long de l’allée Paris- Ivry), et B2A.

Le projet, déployé sur une surface de 300 000 m2, prévoit 95 000 m² de surface de plancher dont 25 000 m² de bureaux, 50 000 m² de logements et 20 000 m² de commerces et d’activités. Matérialisation de la liaison entre les deux villes : l’allée Paris Ivry qui doit relier la capitale depuis l’avenue Jean-Baptiste Berlier à la rue François Mitterrand d’Ivry-sur-Seine. Au passage, le projet réintègre dans le paysage et valorise la Cité technique et administrative dessinée par Michel Kagan en 1991 (5 quai d’Ivry).

Un parti pris : faire équipe avec le périph

Faisant écho aux futures tours duo de Jean Nouvel (de 180 et 122 m de haut), une tour de 180 mètres signalera le site qui comprendra au total huit nouveaux immeubles. «Ce qui était intéressant dans les projets des deux finalistes est qu’ils ont délibérément fait le pari d’intégrer le périphérique comme un futur grand boulevard urbain avec une circulation apaisée et des pistes cyclables, en concevant l’intégralité des bâtiments ouverts vers cet axe», apprécie Philippe Bouyssou, maire PCF d’Ivry-sur-Seine, membre du jury. De fait, de nombreuses terrasses donneront sur le périph qui dominera également la future allée Paris Ivry. Un pari compatible avec les ambitions environnementales de la métropole mais qui passe une réduction drastique de la circulation autour de la capitale. Alors que les premiers permis de construire doivent être déposés d’ici la fin de l’année pour une réalisation à l’horizon 2024, il ne va pas falloir mollir sur les transports publics, les mesures coercitives envers l’automobile et l’amélioration des mobilités douces faute de quoi les arbres et végétaux variés plantés dans les rues, sur les terrasses et sur les toits ne suffiront pas à faire oublier le désagrément d’un périph bouchonnant, même si sont déjà prévus des dispositifs d’assainissement de l’air à proximité de cet axe autoroutier.

Sous le périph

Quand le périphérique des voitures cédera la place aux vélos….

Le projet propose de s’imaginer en 2034, quand les autos seront électriques et silencieuses et que rouleront à leur côté des vélos sur le périphérique…

 

Deux-tiers des matériaux en bois, jusqu’aux planchers des tours

Le projet ne manque pas non plus d’ambition écologique dans sa conception même avec un objectif de 50% de l’énergie produite ou récupérée sur place (comprenant par exemple un composteur de proximité pour produire du gaz), une empreinte carbone divisée par cinq par rapport à la moyenne parisienne et une couverture des besoins en énergie renouvelable à 65%, grâce notamment à une implantation massive de panneaux solaires. En termes de construction, les tours seront construites avec des planchers en bois, ce qui constitue une première mondiale, rappelle la Semapa, la société d’économie mixte d’aménagement de la ville de Paris. Deux-tiers  des éléments structurels de tout le projet seront en bois, et prioritairement du bois français, insiste la ville.

La programmation logements comprendra aussi bien des résidences pour étudiants que pour personnes âgées, des logements en accession et sociaux. Des espaces de bureaux et de coworking ainsi que des hôtels sont également programmés. Concernant l’activité économique et culturelle, des artisans devraient venir s’installer dans la Cité Kagan. Les commerces, eux, sont prévus en rez-de-chaussée.

Au-delà d’une conception globale qui ne tourne pas le dos au périphérique, facilitant ainsi le dialogue entre Paris et Ivry, l’axe qui matérialisera cette correspondance sera l’allée Paris Ivry qui va être créée dans le prolongement de la rue François Mitterrand d’Ivry, jusqu’à l’avenue Jean-Baptiste Berlier à Paris, en passant sous le périphérique. Une manière de jouer sur tous les niveaux pour reconnecter les villes.

«Ce dernier quartier urbain de la zac Paris Rive Gauche constitue un aboutissement avec la connexion à Ivry-sur-Seine, pointe Philippe Bouyssou. Ce projet va s’articuler avec réfection de la RD19 permettant le passage en site propre du TZen entre la Bibliothèque nationale et la gare des Ardoines de Vitry-sur-Seine (mise en service d’ici à 2020-2021), avec le multiplex Pathé,  les magasins Leroy Merlin et Truffaut, mais aussi avec le centre d’incinération du Syctom qui brûle tout de même les déchets de douze arrondissements parisiens. Cet équipement sera désormais dans le coeur de la ville, ce qui contribue à la prise de conscience collective de la nécessité de produire moins de déchets!»

En images (voir aussi film un peu plus bas)

 

En 2034…

Voir le film de présentation

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