Pour combattre les clichés entourant les métiers mécaniques et faire connaître les professions méconnues du secteur de l’aéronautique, le site d’Air France industrie d’Orly a ouvert ses portes à des lycéennes pendant une journée. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’une opération nationale: “Féminisons les métiers de l’aéronautique” organisée en partenariat avec Air emploi, une association qui cherche à orienter les jeunes vers les métiers du transport aérien.
Ce mardi à Orly, sept jeunes filles en seconde au lycée François Ier de Fontainebleau ont pu visiter le site d’Air France industrie, la branche de la compagnie chargée de la maintenance des avions.
Pendant une journée, les jeunes filles ont visité les différentes installations du site, accompagnées par des « marraines », des femmes travaillant dans des métiers techniques qui leur ont présenté leurs professions. L’opération vise un double objectif : parler des métiers de l’industrie aéronautique, souvent méconnus, et rappeler qu’ils ne sont pas réservés aux hommes. « L’idée c’est de susciter des vocations, soit directement soit indirectement » explique Nadine Grospas, en charge de la diversité au sein d’Air France industrie. « La moitié des 8000 employés du site partiront à la retraite d’ici dix ans, il faut faire connaitre ces métiers. On recrute! » motive-t-elle.
« Une compagnie aérienne ce n’est pas seulement un pilote et des hôtesses »
Dans les immenses hangars du site d’Orly, les lycéennes découvrent la révision des moteurs. « Les garçons de notre classe sont jaloux. Ils trouvent cela injuste » raconte Domitille, 16 ans. Toutes suivent une option facultative pour préparer le Brevet d’initiation aéronautique (BIA), un diplôme justifiant de connaissances théoriques autour de l’aviation. La plupart passeront l’examen au printemps.
Mais si elles ont déjà un pied dans l’aéronautique, les lycéennes découvrent les métiers industriels du secteur. « Je ne pensais pas qu’il y avait autant de gens et de métiers derrière quand on prend l’avion » explique Linh, 15 ans. Pourtant, « une compagnie aérienne ce n’est pas seulement un pilote et des hôtesses », rappelle Nadine Grospas.
Les filles sont impressionnées par les enjeux techniques et financiers qui se cachent derrière chaque pièce. « On ne s’attendait pas du tout à ce que ce soit aussi précis que ça » commente Domitille, lorsque l’une des marraines explique que pour éviter le moindre déséquilibre dans le moteur, chaque ailette est pesée au gramme près et positionnée à la main. Les adolescentes posent des questions, parfois très techniques, et enregistrent même certaines explications avec leurs téléphones portables.
« Si elles peuvent le faire, on peut le faire »
Alors que la parité est quasiment respectée au sein du groupe Air France, Air France industrie fait figure de mauvais élève. Fin 2017, l’entreprise ne comptait que 12% de femmes. Mais les mentalités évoluent peu à peu : en 2009 ce taux n’était que de 7%.
« Ce que j’ai voulu leur dire, c’est que parfois on se met des barrières toute seule » explique Marie-Laure Hubert, l’une des marraines du jour. Cheffe d’atelier, elle encadre une équipe de 25 mécaniciens. Tous des hommes. Ce qu’elle déplore : « On ne reçoit jamais de CV de filles. Des filles en école d’ingénieur il y en a, mais pas dans les métiers plus manuels. On ne les oriente pas là-dedans ». Pourtant elle insiste : ces métiers sont aussi faits pour les femmes. « On a toutes les aides techniques pour éviter d’avoir à porter des charges trop lourdes. Bien sûr ici on rencontre les mêmes problèmes que dans la vie. Il y a du sexisme, comme partout, mais ce n’est pas plus difficile qu’ailleurs » insiste-t-elle.
Ndickou, 16 ans, n’a pas été tentée par les différentes professions présentées. Mais sa vision du métier de mécanicien a changé : « Je pensais que la mécanique c’était pour les mecs. Mais après cette journée je me dis que ce n’est pas un souci pour une femme de travailler ici. Maintenant je me dis que tout est possible. Elles peuvent le faire ,on peut le faire ».
L’opération séduction a fonctionné pour Lisa et Linh, qui ont demandé à faire un stage dans l’entreprise en juin prochain. « Même si on ne s’oriente pas forcément dans la mécanique après, ça nous servira toujours » explique Linh.
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