Justice | Val-de-Marne | 25/04/2019
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Petite prison en Val-de-Marne: Valenton tient la corde

Petite prison en Val-de-Marne: Valenton tient la corde © FL

Le suspense demeure concernant l’emplacement futur de la SAS (Structure d’accompagnement à la sortie de prison), entre les villes de Choisy-le-Roi, Limeil-Brévannes et Valenton. Cette dernière semble toutefois de plus en plus tenir la corde, à son corps défendant, alors que la prise de décision est dans sa dernière ligne droite, avec encore hier une communication ministérielle sur le déploiement du plan pénitentiaire.

Lors du Conseil des ministres de ce mercredi, la garde des sceaux, Nicole Belloubet, a fait un point d’étape sur le plan pénitentiaire annoncé à l’automne dernier, comprenant notamment un volet immobilier. Au total, 1,7 milliard d’euros ont été budgétés pour livrer 7 000 places de prison d’ici à 2022 et en lancer 8 000 autres durant le quinquennat. Parmi ses places, 2000 seront installées dans des SAS dont une première structure a ouvert en 2018 à Marseille et deux autres doivent suivre en 2019. Au total, 1 700 nouvelles places ont déjà été livrées depuis deux ans et «60 % des terrains nécessaires aux opérations sont déjà sécurisés», a indiqué la ministre. Le Val-de-Marne fait sans doute partie des 40% restants, toujours en plein suspense. «J’ai croisé la Garde des Sceaux la semaine dernière, qui a réaffirmé que rien n’était acté et qui s’est engagée à venir sur place avant de décider», rappelle le sénateur LR Christian Cambon, qui avait rencontré une première fois la ministre à ce sujet fin 2018.

Le flou demeure donc, qu’il s’agisse du projet de prison de 700 places à Noiseau, annoncé le 18 octobre et qui a fait hurler en choeur tous les élus locaux, ou de celui de structure d’accompagnement à la sortie (Sas). Cet établissement d’environ 150 places destiné à préparer les détenus en fin de peine à se réinsérer dans la société, initialement prévu près des quais de Seine de Choisy-le-Roi ou aux Temps durables à Limeil-Brévannes, bénéficie désormais d’une troisième option à Valenton, sur le terrain qui avait été dévolu à une aire d’accueil de grand passage des gens du voyage après le refus des élus de la voir se positionner à Santeny. Le schéma départemental d’accueil des gens du voyage ayant été retoqué au Tribunal administratif suite à une procédure contentieuse de la ville de Saint-Maur-des-Fossés, le terrain dévolu à cette aire sera à nouveau disponible à partir de 2020. (voir notre article avec le détail du jugement)

Alors que le terrain de Choisy-le-Roi, porté par la Sadev 94 dans le cadre de la zac du port, a fait l’objet d’une promesse de vente au groupement BNP Paribas Real Estate/Duval/DCB International en janvier dernier pour y développer un projet mixte (voir notre article), et que le site de Limeil-Brévannes se situe immédiatement aux abords de la future station de téléphérique Câble A – Téléval, la disponibilité foncière du terrain de Valenton fait désormais pencher la balance de ce côté, même si rien n’est acté et que la commune n’a pas manifesté plus d’enthousiasme que ses voisines pour accueillir la prison de fin de peine. Le 14 février, elle a même adopté à l’unanimité un voeu contre cette perspective. (Voir le CR du Conseil municipal).

Un rendez-vous entre la maire de Valenton et la ministre

La prochaine étape sera un rendez-vous entre la maire de la ville, Françoise Baud (PCF) et la ministre de la Justice, en présence du préfet du Val-de-Marne, à la mi-mai. «La maire y réaffirmera son opposition au projet et rappellera à la ministre que ce-seront les Valentonnais qui décideront», indique-t-on au cabinet de la maire, évoquant la possibilité d’un référendum d’initiative locale. Lors du découpage du département en territoires de la métropole, la ville n’avait pas hésité à organiser une votation citoyenne pour appuyer son souhait d’intégrer le territoire Grand Orly Seine Bièvre et non le Grand Paris Sud Est Avenir. (Voir article de l’époque).

La maire de Limeil-Brévannes écrit au ministre

Pendant ce temps, la maire de Limeil-Brévannes, Françoise Lecoufle (LR), ne lâche rien non plus, qui a écrit à la ministre mi-avril pour s’enquérir de la situation, alors que la Seine-Maritime venait de se voir notifier la confirmation que son Sas serait situé au Havre, faisant du Val-de-Marne le dernier département où le flou persiste. L’occasion pour l’élue de rappeler son refus d’une telle implantation.

Dans la communication en Conseil des ministres, la garde des Sceaux a rappelé que les projets «seront conduits en lien étroit avec les élus locaux.»

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