Initiative | | 02/07/2019
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Plastic attack: au-delà du happening, changer les habitudes

Plastic attack: au-delà du happening, changer les habitudes

Pour lutter contre le plastique inutile, des militants d’Alternatiba avaient organisé une «plastic attack» au Casino de Maisons-Alfort ce mercredi 26 juin. En invitant les clients à laisser leurs emballages dans des caddies, ils entendent provoquer une prise de conscience, tant des distributeurs que des consommateurs.

«On invite les gens à se délester de leurs emballages plastiques. L’idée c’est d’interpeller les clients et les distributeurs. On voit des trucs aberrants, des fruits emballés par exemple, c’est ridicule !» s’indigne Julien, 34 ans, à l’initiative de ce happening anti-plastique, en accord avec la direction du magasin. «L’association Plastic attack commence à être bien installée. On a noué des accords avec certaines chaînes de supermarché, notamment le groupe Casino» explique-t-il. «Pour eux c’est aussi une occasion de redorer leur blason».

Pendant deux heures, une dizaine de militants incite les clients à se débarrasser des emballages inutiles : le plastique qui entoure les packs d’eau ou de lait, celui qui emballe le papier toilette ou la baguette de pain. Peu à peu les caddies se remplissent. Les plastiques récoltés seront laissés au magasin. «L’idée c’est de leur dire : démerdez-vous ! Ils ont promis de recycler» plaisante Julien.

Pédagogie anti-gaspi

Les membres du collectif on mis en place plusieurs installations. Sous l’œil amusé des clients, un homme portant l’équivalent des déchets plastiques d’un français pendant un mois fait des allers retours. Les enfants, eux, peuvent partir à la pêche au plastique dans une piscine gonflable remplie de bouteilles vides.

En France, seulement 20% du plastique est recyclé. Le plastique ne peut être recyclé qu’une fois, alors que le verre est recyclable à l’infini, expliquent les militants. Les astuces pour limiter les déchets : acheter une gourde, avoir toujours un sac en toile sur soi pour transporter les courses, coller directement l’étiquette sur les fruits ou les légumes… L’un des stands propose même des recettes de déodorant, de dentifrice ou de lessive, pour définitivement se passer d’emballages.

Parmi les anti-plastiques, deux petites filles, Luna et Maïa, dix ans chacune, sont déjà en pleine rébellion. «Mes parents achètent de l’eau et du lait avec plein de plastique. Mais je n’ose pas trop leur dire, je ne vais pas gronder mes propres parents !» explique Maïa. «Le plastique ne sert à rien et il y en a partout. Ce qu’on fait là c’est la même chose que si les gens le faisaient chez eux», démontre Luna. Très appliquée, les deux filles expliquent aux clients les dangers du plastique, et les aident à désemballer leurs achats.

Difficile de changer ses habitudes

La plupart des clients se disent conscients du problème, et prêts à faire des efforts. «J’essaye globalement de ne pas prendre de plastique. Les super-lots qui sont suremballés c’est scandaleux», convient Sorenza, une étudiante de 20 ans, en montrant son sac en tissu.

Rares sont pourtant ceux qui envisagent de modifier radicalement leur mode de vie. «C’est important mais on court partout, avec le boulot et le reste c’est difficile de faire attention», commente un client. «Les bocaux en verre, pourquoi pas? Mais j’habite au troisième étage sans ascenseur, et le verre, c’est lourd. Je ne suis pas certaine que je le ferais» développe Nathalie, 53 ans.

Si dans l’ensemble, les clients sont réceptifs, certains, plus rares, ne s’arrêtent même pas. «Moi, je me fais livrer, je ne vais pas déballer mes affaires avant qu’elles n’arrivent. J’ai d’autres choses primordiales à penser, mais pas ça !» s’agace Marie, 78 ans, avant de se presser vers la zone de livraison.

Laure, une réceptionniste de 29 ans, est militante zéro déchet depuis un an et demi. Elle reconnait qu’il n’est pas toujours simple de modifier son mode de vie. «J’amène mes bocaux en verre quand je fais mes courses, il faut être prévoyant et oui, mon sac est très lourd», explique la jeune femme. Surtout, si le contenant n’est pas interchangeable, la militante conseille de remplacer le produit. «C’est beaucoup de sacrifices, il y a plein de produits que je ne consomme plus ou très peu. Par exemple j’adore les sodas, mais je suis passée au sirop», explique-t-elle.

«Si tout le monde prenait son sac réutilisable avant d’aller faire ses courses ce serait déjà ça», enjoint Pauline, 36 ans, l’une des militantes.

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