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Environnement | | 28/03/2019
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Pollution de l’air dans les écoles et crèches du Val-de-Marne

Pollution de l’air dans les écoles et crèches du Val-de-Marne

L’association Respire a minutieusement croisé les millions de données Airparif  2017 de mesure de la pollution de l’air avec la liste des établissements scolaires et crèches de la région Ile-de-France pour dresser une carte de ceux dont l’air extérieur est pollué. Bilan en Ile-de-France et en Val-de-Marne.

Association pour la prévention et l’amélioration de la qualité de l’air, Respire a détaillé les données des bornes Airparif situées à côté de 12 520 établissements scolaires et crèches. De quoi faire le point sur trois polluants : le dioxyde d’azote (NO2), gaz toxique principalement produit par les moteurs diesel, et les particules fines et très fines (PM10 et PM 2,5) qui pénètrent facilement dans les bronches.

Pollution extérieure au dioxyde d’azote dans 52 établissements du Val-de-marne

Bilan :  670 établissement sont exposés à des niveaux de pollution dépassant les normes légales de dioxyde d’azote (NO2) en moyenne annuelle, essentiellement à Paris (548 d’entre eux) mais aussi dans la banlieue. Dans le Val-de-Marne, 16 villes accueillent des établissements concernés par une pollution extérieure au dioxyde d’azote au-dessus des limites réglementaires, à savoir 40 μg/M3 d’air, lesquelles sont les mêmes que celles de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) : Alfortville (1 établissement), Arcueil (2), Champigny-sur-Marne (2), Charenton-le-Pont (3), Choisy-le-Roi (1), Fontenay-sous-Bois (2), Gentilly (6), Ivry-sur-Seine (3), Joinville-le-Pont (2), Le kremlin-Bicêtre (7), Maisons- Alfort (2), Nogent-sur-Marne (1), Saint-Mandé (3), Villejuif (3), Vincennes (12) et Vitry-sur-Seine (2). Sur ces 52 établissements, 47 dépassent de moins de 10 μg/M3 le seuil réglementaire, 5 (tous situés au Kemlin-Bicêtre) dont quatre (école Charles Péguy, crèche des Petits cailloux…) s’approchent des 60 μg/M3, le long de la RD154. Il est à noter toutefois que les mesures de 2017 sont meilleures que les précédentes, qui pour certaines dépassaient les 60. En 2012 par exemple, la pollution au NO2 mesurée à proximité de l’école Charles Péguy était de 70  μg/M3 ! «Entre 2012 et 2017, la proportion d’établissements dépassant les seuils de pollution au NO2 a été divisée par deux à Paris, passant de 66 % à 26 %. En petite couronne, elle est passée de 8,4 % à 2,9 % et en grande couronne de 0,7 % à 0,1 %. Cette amélioration notable s’explique par les mesures prises par la mairie contre la pollution de l’air mais aussi par une évolution globale du parc automobile. Elle montre qu’une action vigoureuse peut avoir un effet mesurable», motive l’association Respire.

Pollution aux particules fines dans une centaine d’établissements du département

En ce qui concerne les particules, 1 seul établissement dépassait les seuils légaux de PM10 et aucun pour les PM2,5 selon les données 2017. Contrairement à la pollution au dioxyde d’azote, les normes réglementaires et les normes de l’OMS diffèrent en revanche pour les seuils de particules fines. «Si on considère les recommandations de l’OMS (10 μg/m3 au lieu de 25), 11 427 établissements dépassent les seuils PM2,5 soit 91 % de tous les établissements de la région et 6 257 établissements dépassent les seuils PM10 (20 μg/m3 au lieu de 40), soit 49 % de tous les établissements», indique l’association. Dans le Val-de-Marne, 100 établissements dépassent les 20 μg/M3 de PM10 et seulement 43 sont en-deçà. Aucun ne dépasse toutefois les 30 μg/M3. Concernant les particules encore plus fines, tous les établissements mesurés (une centaine seulement) sont situés à proximité de bornes Airparif qui ont mesuré un dépassement moyen de 10 μg/M3, de l’ordre de 14 à 19 μg/M3 en fonction des établissements.

Voir la carte avec les résultats détaillés par ville, par établissement et par type de polluant

A quand une analyse de la pollution de l’air intérieur ?

Pour aller plus loin, l’association rappelle qu’elle ne s’est intéressée qu’à la pollution de l’air extérieur et non intérieur, et elle invite à mettre en place une surveillance de la qualité de l’air à l’intérieur des établissements scolaires et des autres établissements recevant du public (ERP). Un début de diagnostic avait du reste commencé à être fait, uniquement dans les établissements situés sur d’anciens sites reconnus comme ayant accueilli des activités industrielles, mais a été abandonné en rase campagne. Sur les 107 établissements qui devaient être évalués dans le département, seuls 13 ont été diagnostiqués dont 9 ont révélé une pollution non dangereuse en raison des aménagements et usages actuels des bâtiments, les 94 autres restent toujours en attente. Voir notre article détaillé sur ce sujet en Val-de-Marne. Fin 2018, le sujet de la pollution de l’air à l’école s’était imposé avec la découverte d’une pollution aux solvants chlorés au collège Saint-Exupéry de Vincennes. Voir notre dossier sur ce sujet.

Des propositions et une pétition

L’association recommande ensuite le mise en place de la Zone à faible émission (ZFE) qui prévoit de limiter l’accès des véhicules les plus polluants à la proche agglomération parisienne à certaines heures. (Voir notre dernier point sur l’application de cette mesure dans le département). «Cette mesure permettrait de diminuer l’exposition des parisiens de -44 % pour les NOx, -25 % pour les PM10 et -36 % pour les PM2,5», insiste Respire qui réclame également la création d’une voire verte réservée au covoiturage, transports en commun et véhicules
électriques et hybrides  sur les autoroutes urbaines régionales (périphérique, A1, A3, A6, A 86…). Localement, l’association propose de limiter la circulation près des écoles, notamment d’interdire le stationnement des voitures, qui gardent parfois leur moteur allumé, juste devant les établissements, de changer la position ou l’orientation des prises d’air des établissements si elles font face à des sources de pollution ou de mettre des systèmes de purification de l’air et encore de déplacer les établissements dans les opérations de renouvellement urbain pour les éloigner des axes routiers. Des propositions qui sont rappelées dans une pétition en ligne.

Voir la pétition.

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