Alors que la participation nationale au référendum pour étudier une loi empêchant la privatisation des Aéroports de Paris vient de passer la barre des 800 000, le Val-de-Marne se mobilise plus que jamais pour accélérer la cadence.
Ce mardi 1er octobre, le président du Conseil départemental, Christian Favier, avait appelé à une réunion à la Maison des syndicats de Créteil pour lancer de nouvelles actions.
L’occasion de se réjouir des votes déjà enregistrés. “Depuis la première réunion le 2 juillet, la participation nationale a doublé. C’est encourageant”, indique Fabien Guillaud-Bataille, secrétaire départemental du PCF. Mais encore loin des 4,7 millions nécessaires pour représenter 10% du corps électoral et entraîner l’étude du projet de loi référendaire pour affirmer le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris. Le président de la République a toutefois laissé entendre qu’il pourrait tenir compte de la consultation à partir d’un million de votes. Un objectif atteignable d’ici la fin du référendum le 12 mars 2020.
Fête du million
Le million pourrait même être atteint avant la fin de l’année. D’où l’idée, germée ce mardi, d’organiser une grande fête du million pour marquer le coup. “Nous envisageons par exemple d’organiser un grand rassemblement devant le CSA pour demander à ce que ce sujet soit abordé à la télévision”, indique Isabelle Bigand, déléguée CGT chez ADP, mobilisée de la première heure. Car le sujet ne fait l’objet d’une communication de la part du ministère de l’Intérieur, contrairement aux scrutins habituels.
Objectif 100 000 en Val-de-Marne
Dans le Val-de-Marne, le cap fixé par Christian Favier est de 100 000, ce qui constituerait une participation de plus de 10%, de quoi compenser les départements moins mobilisés. Mais l’objectif est ambitieux car même si le Val-de-Marne est le deuxième département le plus mobilisé, juste derrière Paris (3,62% de participation contre 5,13% à Paris et 1,7% au niveau national), le nombre de votes est aujourd’hui d’un peu plus de 28 000.
Une semaine de mobilisation avec un bus
Pour affirmer la mobilisation dans le Val-de-Marne, une semaine du référendum a ainsi été proposée, avec notamment un bus qui sillonnera le département pour inviter à participer.
Porte à porte, focus sur les villes où la participation est moindre
“Certaines villes comptent plusieurs collectifs mobilisés pour le référendum, d’autres pas. Il y a aussi des villes où la participation est moindre. Pour certains, l’interface numérique, surtout celle du référendum qui n’est pas très pratique, constitue aussi un obstacle. Nous devons donc aller sur place, au contact des habitants, des jeunes notamment, en faisant du porte-à-porte”, motive Isabelle Bigand.
Donner une visibilité au collectif, élargir la mobilisation
L’identification du collectif avec une communication dédiée et une présence sur les réseaux sociaux figure aussi parmi les axes de travail, avec également l’objectif d’associer des acteurs de tous horizons à la mobilisation. “Nous aimerions par exemple pouvoir associer les LR”, indique la déléguée syndicale.
Dans les entreprises, la balle est dans le camp des syndicats
Dans les entreprises, c’est aux syndicats de jouer pour mobiliser directement les salariés. “Les choses sont en train de se mettre en place mais nous avons commencé par la mobilisation de la population car c’est plus long à mettre en oeuvre. Nous sommes confiants dans la mobilisation des salariés d’ADP. Ce n’est pas un sprint mais une course de fond, nous devons tenir dans la durée”, confie la cégétiste.
Si le sujet vous intéresse… un débat ce soir à Nogent
Débat pour contre la privatisation d’ADP
Le Forum politique nogentais met le sujet en débat ce mercredi 2 octobre, en partenariat avec 94 Citoyens. Avec deux invités, tous deux députés du Val-de-Marne mais d’un avis opposé sur la question : Gilles Carrez (LR) contre la privatisation, et Laurent Saint-Martin (LREM) pour la privatisation. Rendez-vous est donné à 20 heures à l’école Galliéni de Nogent-sur-Marne (face au grand marché) Entrée libre et gratuite.
Informations pratiques
Pour rappel, le ministère de l’Intérieur a lancé le 13 juin une consultation de tous les électeurs de France, les invitant à faire savoir s’ils souhaitent qu’un projet de loi référendaire instaurant le caractère de service public national des Aéroports de Paris soit étudié par le parlement. Cette loi empêcherait la privatisation des Aéroports de Paris, récemment permise par la loi Pacte. Si le nom de cette consultation est référendum d’initiative partagée (Rip), car elle a été lancée suite à l’initiative d’un cinquième des parlementaires, opposés à la privatisation d’ADP, elle ressemble davantage à une pétition puisqu’il ne s’agit pas de voter pour ou contre. La règle du Rip est que le projet de loi sera étudié si au moins 10% du corps électoral français le demande d’ici au 12 mars 2020, date de la fin de consultation.
Voir l’article mode d’emploi
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La capacité de l’exécutif départemental à financer de la propagande politique avec des fonds publics (souvenons-nous des référendums bidons sur la “disparition” du département avec moins de participants que d’agents départementaux) m’étonnera toujours.
La chambre régionale des comptes ne s’en mêle pas ?
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