Alors que la ville de Créteil dispose déjà de 864 places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, plaçant la commune en tête dans l’ensemble de la région Ile-de-France (hors Paris), la réquisition préfectorale des bureaux du Parc Interdépartemental des Sports (PIDS) pour accueillir 70 migrants directement arrivés de la Porte de la Villette a suscité une vive réaction de la part du maire PS de la ville, Laurent Cathala.
Dans un communiqué assorti des chiffres détaillés des dispositifs d’accueil en Ile-de-France, le maire dénonce cette décision non concertée, faisant valoir la part déjà importante prise par la ville.
«Dès lors que le dispositif d’accueil des demandeurs d’ asile et des réfugiés est d’ores et déjà particulièrement dense sur la ville de Créteil – plateforme d’accueil France Terre d’ Asile (6 000 personnes accueillies par an), centre d’ accueil pour demandeurs d’asile (200 places), Centre de transit (80 places), établissement d’ hébergement d’urgence installé au sein de l’ ex centre de tri postal (200 places), Centre Provisoire d’Hébergement(129 places) – et que cette concentration des dispositifs ne facilite pas une prise en charge administrative efficace et digne des personnes concernées, M.Laurent Cathala, maire de Créteil, regrette que la préfecture du Val-de-Marne, sans information ni concertation préalable, tente à nouveau de pérenniser une nouvelle structure d’ accueil sur le territoire communal à l’intérieur du Parc Interdépartemental des Sports (PIDS). Soixante-dix personnes viennent en effet d’ y être installées sur décision préfectorale via une réquisition de bureaux situés à proximité des espaces sportifs. Cette situation risque d’impacter les activités sportives concernées pour lesquelles la ville de Créteil acquitte un loyer annuel de 60 000 euros. Par ailleurs, les structures d’accompagnement des demandeurs d’asile et des réfugiés, ainsi que les domiciliations de ces personnes, vont connaître dans un deuxième temps une fréquentation accrue alors qu’elles sont d’ores et déjà à saturation. Cette concentration sur un même territoire ne permet pas une prise en charge sociale adaptée et efficace par les services sociaux de secteur, qui ne reçoivent aucun moyen supplémentaire. Une nouvelle fois, M. Laurent Cathala ne peut que regretter d’être mis devant le fait accompli et que des décisions de ce type ne fassent pas l’objet d’une concertation préalable», dénonce ainsi la ville dans son communiqué.
8 villes accueillent des centres d’hébergement en Val-de-Marne
La commune étaye sa position des chiffres détaillés de l’hébergement des demandeurs d’asile dans la région parisienne. En dehors de Paris, qui compte un peu plus de 2 millions d’habitants et accueille un peu plus de 6600 places, Créteil se place en tête. Avec 864 places, la ville préfecture abrite plus de la moitié des 1712 places du Val-de-Marne. Sur les huit communes du département qui accueillent soit un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), soit un hébergement d’urgence pour demandeur d’asile (HUDA), Créteil abrite elle un CADA et deux HUDA, dont celui de l’ancien centre de tri de la poste (voir photo de une et article ci-dessous), ainsi qu’un centre provisoire d’hébergement (CPH). «Cette structure a pour mission d’ héberger les familles ou les personnes qui ont obtenu le statut de réfugié ou qui sont bénéficiaires d’une protection subsidiaire pour les accompagner dans leur insertion. Elle dispose, à cet effet, d’ une capacité de 129 places en logement diffus sur Créteil et Villeneuve-Saint-Georges», détaille la ville. Trois autres communes accueillent des CADA : L’Hay-les -Roses, Choisy-le-Roi et Boissy-Saint Léger. Quatre abritent des HUDA : Chevilly-Larue, Thais, Vitry-sur-Seine et Ivry-sur-Seine.
Concernant le nombre de places par département, le Val-de-Marne est dans la moyenne régionale avec 1712 places, devant les Hauts-de-Seine (1679), la Seine-et-Marne (1679) et les Yvelines (1441) et derrière l’Essonne (2285), la Seine-Saint-Denis (2145) et le Val d’Oise (1799).
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