Ce jeudi 21 février, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a prévu de donner une conférence de presse à 15 heures pour présenter la programmation immobilière judiciaire prévue dans le cadre de la loi de programmation 2018-2022 et détailler la répartition et le type d’opérations immobilières judiciaires prévues dans le budget quinquennal.
L’occasion pour l’Association des maires du Val-de-Marne de rappeler tout le bien qu’elle pense des implantations de structures pénitentiaires dans le département, quelques jours après la rencontre de plusieurs édiles avec le président de la République lors du Grand débat national à Evry (voir notre article). Ce soir là, Emmanuel Macron leur avait répondu sur ce sujet que : «aucune décision n’a été arrêtée de manière définitive. Il y a d’autres villes candidates et je suis aussi étonné de la situation. Si vous n’en voulez pas et qu’il n’y a pas de consensus, nous pourrons trouver une solution différente.»
Pour rappel du contexte, deux projets de structures pénitentiaires font l’objet de controverses dans le département : une structure d’accompagnement à la sortie de prison (SAS) qui accueillerait environ 150 détenus, et une Maison d’arrêt de 700 places. La première a d’abord été annoncée soit à Limeil-Brévannes, dans le quartier des Temps durables, soit au port de Choisy-le-Roi, et désormais aussi potentiellement à Valenton. La seconde a été officiellement annoncée à Noiseau, sur le site France Télécom.
Dans un communiqué publié ce 18 février, l’Association des maires du Val-de-Marne, présidée cette année par Hervé Gicquel (maire LR de Charenton-le-Pont), a donc pris le président au mot. «Réunis en Assemblée générale le 5 décembre dernier, les représentants de l’AM94 avaient collectivement dénoncé la méthode qui a consisté à ne pas consulter les élus locaux avant d’examiner l’opportunité et la faisabilité de ces implantations à vocation carcérale», rappelle l’AM94 qui estime que la priorité doit être donnée à la réhabilitation de la Maison d’arrêt de Fresnes,
«De plus, les membres de l’AM94 s’inquiètent du déséquilibre que la concrétisation de sites carcéraux dans le Département entraînerait au niveau de l’Ile-de-France, avec un poids particulièrement accru sur l’Est parisien et plus spécifiquement sur le Val-de-Marne. De manière générale, les Maires du 94 font le constat d’une « double peine ». D’une part, ils ne sont pas consultés sur les services publics, sous l’égide de l’Etat, qui ferment ou sont mutualisés (CPAM, trésoreries, antennes de la poste, commissariats …) du jour au lendemain. D’autre part, ils découvrent, de façon fortuite ou par voie de presse, des implantations aussi majeures que des centres pénitentiaires sans concertation des élus et mettant les habitants devant le fait accompli. C’est d’autant plus inquiétant que ce mode opératoire risque de devenir la norme. En effet, l’article 51 du projet de loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice introduit des facilités au niveau de l’enquête publique pour la construction d’établissements pénitentiaires, le recours à la procédure d’expropriation d’extrême urgence et la mise en œuvre de la procédure intégrée pour la mise en compatibilité des documents d’urbanisme», insistent les élus qui rappellent aussi que certains de leurs homologues au niveau national sont volontaires pour l’accueil de ces structures.
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