Quatre prévenus comparaissaient à la barre du tribunal correctionnel de Créteil ce mercredi 4 septembre pour proxénétisme aggravé sur cinq jeunes femmes dont la plus jeune avait quinze ans. Alors que la peine maximale a été de deux ans de prison ferme, le Parquet, qui réclamait cinq ans, a décidé de faire appel.
Le 9 juillet dernier, une jeune femme compose le 17 depuis un appartement du quartier des Boullereaux à Champigny-sur-Marne, indiquant être retenue par plusieurs hommes.
A leur arrivée, les policiers entendent des cris depuis l’extérieur de l’appartement. C’est la jeune femme qui a appelé les secours qui se présente à la porte. En tout, elles sont cinq à être retenues. Quatre hommes présents sont interpellés.
Suivra une perquisition des lieux par des policiers la brigade de répression du banditisme de Créteil. Ces derniers trouvent plusieurs matelas directement posés sur le sol, des lingettes, des tubes de lubrifiants vides et un sac poubelle rempli de préservatifs usagés. Les policier évoquent “une odeur pestilentielle de sperme” explique la présidente du jury.
L’auditions des jeunes femmes, dont deux mineures de quinze et seize ans, a permis aux enquêteurs de connaître le mode de recrutement de ces prostituées via les réseaux sociaux. A l’instar de ce compte Instagram “Plan sous entre filles”, dont les différents prévenus étaient les community manager. Les jeunes filles, traumatisées par les événements, n’étaient pas présentes au procès, et une seule s’est constituée partie civile.
Lors des passes, adjugées cinquante euros le quart d’heure, les courageux proxénètes s’enferment dans une autre pièce de l’appartement “en fumant la chicha” selon leurs propres dires. Ils gardent ensuite la moitié du prix de la passe, pour avoir “surveillé”.
Mais une dispute explose après la perte d’un téléphone portable servant à prendre les rendez-vous avec les clients de ces passes. C’est à la suite de ce litige que les hommes séquestrent les jeunes femmes avant de se faire interpeller.
Pendant le procès, les quatre hommes, dont l’un comparaissait libre, n’avouent qu’à demi-mots leur implication, invoquant un cinquième homme “Bruno” qui serait le cerveau. Un personnage dont le tribunal doute de l’existence, mais dont l’avocat assure avoir le numéro de téléphone.
Le Parquet fait appel des condamnations considérées trop légères
Deux des quatre hommes ont été condamnés à trois ans de prison, dont un avec sursis et mise à l’épreuve. Le troisième à deux ans de prison, dont un avec sursis. Le quatrième, qui comparaissait libre, a écopé de deux ans de prison dont 18 mois avec sursis. Des peines très en deçà des cinq années qui avaient été demandées par la Procureure de la République. Ce jeudi matin, le Parquet de Créteil a décidé de faire appel. L’affaire devrait donc être rejugée par la Cour d’appel de Paris dans les mois qui viennent.
10 ans minimum de prison serait un bon jugement
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