Propriété jusqu’à il y a quelques mois du groupe Domusvi, l’un des leaders des maisons de retraite privées, la résidence Le Temps des roses de Maisons-Alfort (précédemment nommée Tiers Temps) a été revendue au groupe Sedna France, une société demi-soeur de Domusvi comprenant pour actionnaire commun SRS (Sagesse retraite santé), à ne pas confondre avec le groupe québécois Sedna, filiale directe de Domusvi.
Anciennement dénommé Domusvi Orange, Sedna France, créée à Orange en 2010, a réalisé ses premières acquisitions en se spécialisant dans le rachat d’Ehpad en difficulté financière, à la barre des tribunaux de commerce. La société comprend aujourd’hui 17 Ehpad (Etablissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes) dont celui de la rue Jean-Jaurès à Maisons-Alfort. Ce changement de propriété s’est accompagné d’une vacance de direction stable durant plusieurs mois depuis août 2018, avant que la nouvelle directrice, Camille Leclercq, ne prenne ses fonctions il y a deux mois. Depuis, un projet de réorganisation des temps de travail a été entrepris, qui a suscité des tensions et deux débrayages les 1er février et 1er mars.
Alors que l’Ehpad, qui accueille 64 résidents, compte, en équivalent temps plein, une quinzaine d’aides-soignantes dont 4 sont présentes la nuit et 5 le jour, par roulement, le projet de réorganisation consiste à renforcer l’équipe du matin pour les toilettes et le petit-déjeuner des pensionnaires, en contre partie d’une personne en moins durant la journée, explique la directrice, Camille Leclercq. «Il n’est pas question de supprimer un poste mais de moduler la charge de travail. Nous avons mis en place 7 groupes de travail pour étudier cette solution», précise la directrice. Sur place, la décision ne passe pas et le 1er février, un premier débrayage a lieu pour protester contre cette nouvelle formule, qui est levé dans l’après-midi après que les salariés aient obtenu l’assurance de la mise en place d’un nouveau groupe de travail pour reprendre le sujet.
Mais la mise à pied d’une aide-soignante, qui était prévue du 1er au 11 mars, met à nouveau le feu aux poudres. «Devant le refus des soignants d’accepter la suppression d’un poste de soignant, la direction n’a rien trouvé de plus original que de mettre à pied à pied conservatoire une aide-soignante considérée comme gênante», s’indigne l’union locale de la CGT. «Il y a eu une altercation verbale entre deux salariés. Il n’est pas possible de tolérer l’agressivité dans un établissement de ce type», se défend la directrice. Finalement, un nouveau débrayage le 1er mars a obtenu la levée de cette mise à pied, après rencontres avec le directeur régional de Sedna France et la directrice de l’Ehpad. La grève a ainsi été levée dès le 1er mars à 16h30, précise la CGT qui dénonce la présence de seulement 4 aides-soignantes pour 66 résidents. Le syndicat dénonce par ailleurs «une organisation du travail qui contraint les salariés d’assurer une présence dans l’entreprise de 12 heures pour un temps de travail effectif de 10 heures.» Et l’union syndicale d’alerter les familles «sur la mise en danger des résident.e.s et de l’exposition des soignant.e.s à des situations de maltraitance.»
«J’ai été aide-soignante moi-même et je suis très soucieuse des conditions de travail des salariés. J’ai choisi exprès de travailler dans une entreprise à taille humaine», se défend Camille Leclercq qui met en avant les initiatives fédératrices comme les activités danse dans l’établissement, et précise qu’un nouveau groupe de travail est mis en place ce mardi.
Pour le résidents, les tarifs journaliers d’hôtellerie vont de 85 à 115 euros la chambre, selon qu’elle est individuelle ou double, et selon son standing, auxquels s’ajoutent les tarifs réglementés liés au niveau de dépendance du patient. Compter en moyenne environ 3600 euros par mois. Voir les tarifs 2019.
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