Solidarité | | 19/01/2019
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88 sans-abri du bois de Vincennes passent l’hiver à l’Insep

88 sans-abri du bois de Vincennes passent l’hiver à l’Insep © Fb

Le temple du sport français contribue à l’hébergement d’urgence des sans-abri cet hiver. Jusqu’au 31 mars, l’Insep a mis à disposition d’Emmaüs solidarité un local inutilisé après avoir été sollicité par la préfecture d’Île-de-France.

Niché au cœur du bois de Vincennes, l’Insep offre un cadre exceptionnel à plusieurs centaines de sportifs de haut niveau avec pléthore d’infrastructures sportives. Aux 400 athlètes vivant sur ce campus,se sont ajoutés de nouveaux résidents au cours des derniers mois. Depuis le 27 novembre, 88 sans-abri pris en charge par Emmaüs solidarité vivent dans un gymnase provisoire d’abord occupé par le pôle France de boxe et laissé vacant avec la livraison de leurs nouveaux locaux.

Confrontée à une forte demande d’hébergement d’urgence pour la période hivernale, la préfecture de région a sollicité le ministère des Sports qui a accepté de mettre à disposition ce local. “Il était important que le mouvement sportif se montre solidaire. D’ailleurs, j’appelle les présidents de fédérations et de ligues sportives à mettre à disposition des préfectures leurs équipements libres, même si ça n’est que temporaire”, a insisté la ministre des Sports Roxana Maracineanu, en visite ce vendredi à l’Insep.

Les résidents, identifiés par les maraudes associatives dans le bois de Vincennes et orientés vers ce centre par les SIAO (services intégrés d’accueil et d’orientation), ne peuvent en revanche pas aller et venir comme ils l’entendent sur le site. Ils disposent toutes les heures de navettes pour sortir de ce vaste complexe de 30 hectares. “C’est un endroit très chaleureux. Cela faisait trois hiver que je passais dehors sans trouver de solution. Je passais des coups de fil mais je n’avais jamais de réponses. Nous faisons des activités. On joue aux dames, nous regardons des films. Il n’y a pas le temps de s’ennuyer”, confie Mamadou qui souhaite désormais trouver une solution d’hébergement pérenne. Pour les épauler au quotidien et les aider dans leurs démarches, une dizaine d’auxiliaires sociaux-éducatifs d’Emmaüs solidarité sont présents sur la structure. “Nous disposons de ces quatre mois pour les aider à se réinsérer. Toutes les activités que nous leur proposons servent à leur faire reprendre goût à ce qu’ils ont connu avant la rue. Parmi nos résidents, nous avons des parcours très variés, du jeune qui a coupé les ponts avec sa famille à des profils plus âgés qui ont subi des accidents de la vie”, explique Chadlia, employée par Emmaüs solidarité depuis le centre de la Chapelle.

Vers des partenariats sport et social

Presque deux mois après cette installation, de nombreux résidents de l’Insep ignorent toujours la présence du centre d’hébergement et de ses occupants. La visite de la ministre avait notamment pour but de communiquer autour de cette initiative. A l’avenir, des étudiants pourraient encadrer des activités de réveil musculaire et de marche nordique avec les personnes hébergées. “Le monde du sport et le social ne se connaissent pas très bien d’où ce temps nécessaire d’apprentissage qui sera utile par la suite“, explique Aurelie El Hassak-Marzorati, directrice générale adjointe d’Emmaüs Solidarité.

 

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