Marie et Marie-Lou, 18 ans, s’envoleront au Togo du 28 juillet au 25 août pour travailler dans un centre de réinsertion pour jeunes issus de la rue ou du milieu carcéral. Un projet qu’elles ont monté et financé pas à pas depuis deux ans, dans le cadre de la Fédération des éclaireuses et des éclaireurs (FEE), un mouvement national de scoutisme laïque dont le siège se trouve en Val-de-Marne.
Allumer un feu dans une plaine humide du Morvan, tracer un azimut sur les hauteurs du Piémont, reconnaître les feuilles des arbres ou encore concocter des plats inédits lors d’un concours cuisine n’ont plus de secrets pour Marie Vincent et Marie-Lou Monnier, depuis dix ans chez Pierre François, l’un des groupes de la FEE, basé à Nogent-sur-Marne. Après avoir été louvettes puis éclaireuses, les deux jeunes étudiantes sont aujourd’hui aînées (routières) et elles ont décidé d’ouvrir leur horizon. Cet été, elles partiront près d’un mois au Togo. Sur place, elles animeront des ateliers de soutien scolaire et de lecture dans une bibliothèque de Lomé, la capitale, puis rejoindront le centre Mon Refuge, une ferme agricole bio qui facilite la réinsertion de jeunes en difficulté. Elles y piloteront des ateliers d’aide aux devoirs et organiseront des jeux pour les enfants.
Un projet monté minutieusement depuis deux ans, en partenariat avec l’association togolaise Ange (Amie pour une Nouvelle Génération d’Enfants) et Avenir en héritage (une association d’éducation à la citoyenneté et de solidarité internationale basée à La Rochelle), reconnues d’utilité publique. En dehors du scoutisme, les deux étudiantes ont déjà un pied dans le monde associatif. «Je suis membre du Réseau Education Sans Frontières de Montreuil qui aide les enfants et les familles de migrants, explique Marie. Marie-Lou fait de son côté des maraudes régulièrement. On a envie de travailler dans ce milieu plus tard.» Pour les deux routières, ce voyage solidaire au Togo marque une étape importante. «Ce sera un premier voyage en Afrique et une première mission humanitaire», s’enthousiasme Marie.
Pour commencer, les Mawsmai (leur nom d’aînées, inspiré d’une cascade en Inde) ont élaboré un budget très précis, incluant les billets d’avion, les frais de séjour,vaccins, visas, assurance, mais aussi les forfaits de téléphone ou le matériel de filtrage de l’eau. Au total : 4300 euros financés par des petits boulots, chacune de leur côté ou dans le cadre de leur groupe d’éclaireurs comme la vente du muguet ou les emballages de Noël, la participation à un concours, une subvention municipale, une subvention départementale et pour boucler le reste, une cagnotte en ligne sur Kisskissbankbank qui est actuellement à 75% de son but.
Si les deux étudiantes en première année de licence, l’une en géographie et aménagement, l’autre en histoire et sciences politiques, ont mûrement préparé leur projet, c’est aussi pour éviter de tomber dans le piège du volontourisme. «On a choisi l’éducation car on a vraiment quelque chose à apporter, contrairement à d’autres domaines» explique Marie. Pas question en revanche d’outrepasser leurs compétences. «Nous aurons un rôle d’animateurs, car il sera question d’animer (repas , jeux…), d’échanger, de gérer les relations entre les enfants. Mais nous n’aurons pas le rôle d’éducateur social. Nous n’avons en effet pas les compétences psycho-sociales requises et nous ne parlons pas les langues locales qui sont souvent utilisées entre jeunes. En outre, notre séjour est trop court (29 jours) pour créer une confiance suffisante», exposent ainsi les deux bénévoles dans leur dossier de présentation. Fin mai, elles ont aussi suivi une formation dispensée par Avenir en héritage pour éviter les travers de certaines missions humanitaires et s’interroger sur le rôle et les limites de la solidarité internationale.
Pour le dernier coup de pouce, voir la page de la Cagnotte en ligne.
Ces jeunes filles sont très positives et généreuses, mais j’espère qu’elles ne seront pas seules au Togo, car des jeunes filles européennes et indépendantes peuvent se retrouver en danger …
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.